Arsenal, le retour des beaux jours ?

Après un début de saison complètement manqué, les Gunners s’enlisaient peu à peu dans une crise et pointaient à une peu reluisante 15e place avant le boxing day. Depuis le 26 décembre et la réception de Chelsea, les Gunners ont pris 13 points sur 15 possibles en championnat et semblent de nouveau retrouver des couleurs.

Les espoirs enivrent le cœur des supporters. Une FA Cup lors de l’été 2020 glanée au nez et à la barbe du rival londonien, Chelsea. Des promesses dans le jeu, des sourires retrouvés et un entraîneur qui fait l’unanimité ou presque. Mais le football est une succession de cycles et la remise en question est permanente. Après un été radieux, Arsenal a connu déboires sur déboires. Un début de saison mi-figue mi-raisin et 4 victoires en 7 matches de Premier League. L’impression laissée ne rassure pas, mais une victoire à Old Trafford laisse entrevoir quelques motifs d’espoir. Hélas, Arsenal retombe dans ses travers et confirme les débuts poussifs dans le jeu. S’en suivent deux nuls et cinq défaites en Premier League. Arsenal chute continuellement au classement et le sauveur programmé du club se retrouve sur un siège éjectable.

Une crise au niveau de l’animation offensive

En 14 journées, Arsenal était une des pires attaques du Royaume. Seulement 12 buts en 14 rencontres et une incapacité criante à se procurer des occasions. Seuls West Bromwich Albion, Burnley et Sheffield United faisaient pire.

Rayonnants dans les transitions offensives dans un 3-4-3 parfaitement maitrisé au cours de l’été, les Gunners éprouvent les pires difficultés à contourner les blocs bas. Le passage en 4-3-3, qui devait offrir un meilleur contrôle des matches avec une approche plus dominatrice, ne convainc pas et ne règle pas les maux offensifs des Gunners. Aucune créativité pour déjouer le problème des blocs bas. Une problématique accentuée par le manque de joueurs déséquilibrants dans l’effectif. Dans un tel marasme collectif, les individualités techniques doivent sortir du lot pour tirer le groupe vers le haut.

Mais Arsenal ne pouvait se reposer que sur les épaules d’un jeune de 18 ans, Bukayo Saka, pour créer des différences balle au pied. Le seul autre joueur capable d’exploits individuels n’est autre que Nicolas Pepe. Un attaquant en totale perte de confiance, qui n’est que l’ombre de lui-même depuis plusieurs semaines. Un traitement mitigé du technicien espagnol et un manque de rigueur de l’Ivoirien qui influent directement sur ses performances.

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Pendant près de 536 minutes, les protégés de Mikel Arteta ne marquent pas dans le jeu et doivent se contenter de quelques miettes sur coups de pied arrêtés pour trouver le chemin des filets.  Arsenal peine à se créer des occasions, que cela soit à domicile ou à l’extérieur. Dans de telles conditions, l’assise défensive finit forcément par craquer, faute de pression exercée sur l’adversaire.

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Pour sortir d’une telle spirale, il est nécessaire de créer un électrochoc. Avant la réception de Chelsea, le 26 décembre, Arsenal est dos au mur. Conforté à son poste par la direction, Arteta reste chahuté par une partie des supporters. L’occasion idoine pour opérer quelques changements. Des modifications qui vont rencontrer un certain succès.

Emile Smith-Rowe, 4-2-3-1 et confiance

Pour ce match ô combien important, Arteta tente un coup de poker. Fini le 3-4-3 et le 4-3-3, passage à un système plus malléable : le 4-2-3-1. Emile Smith Rowe, espoir du club, est positionné en numéro 10, derrière Alexandre Lacazette. Pour l’épauler sur le front de l’attaque, Arteta mise sur la jeunesse pleine de talent du club. Martinelli, qui est de retour après plusieurs mois d’indisponibilités, et Saka, qui ne cesse d’enthousiasmer les observateurs du Royaume.

Face à un adversaire très pauvre collectivement, Arsenal montre beaucoup d’envie et un bien meilleur visage. Sans pour autant être très entreprenant offensivement, les protégés de Mikel Arteta sont plus séduisants. Les coéquipiers de Granit Xhaka, très bon ce soir-là, semblent revigorés. Les Gunners l’emportent finalement 3-1.

Une victoire qui fait un bien fou au moral des troupes. Convaincu, Arteta renouvelle l’expérience au cours des quatre matches suivants en Premier League. Une expérience couronnée de succès puisque les Cannonniers prennent 10 points sur 12. Un retour en forme qui puise ses origines dans plusieurs secteurs.

Des individualités qui tirent le collectif

Tout d’abord, Arsenal peut s’en remettre à plusieurs individualités qui haussent significativement le niveau des Gunners. Kieran Tierney, motif de satisfaction depuis son arrivée, retrouve son poste de prédilection et le couloir gauche depuis plusieurs semaines. Très actif, il est devenu un véritable créateur d’occasions. Que cela soit par le centre, les déplacements ou les dribbles, le virevoltant Ecossais impressionne. Il provoque le pénalty du 1-0 contre Chelsea, est l’auteur d’un but de toute beauté contre West Bromwich Albion et influe énormément sur les attaques des Gunners.

Outre ses qualités dans le jeu, l’ancien du Celtic est un vrai leader et a la totale confiance de son coach : « Depuis le moment où j’ai rejoint le club, j’ai vu un joueur avec un talent énorme et avec une attitude et un engagement parfait. Je pense qu’il peut être capitaine d’Arsenal car il a le respect et l’admiration de chaque membre du staff et de chaque joueur »

De son côté, Smith Rowe offre une touche technique non-négligeable et permet de faire le lien entre le double pivot et l’attaque.

Un positionnement qu’un certain Mesut Ozil aurait pu occuper, ne serait-ce qu’en Europa League. Enfin, comment ne pas évoquer Bukayo Saka. Extrêmement polyvalent, donnant toujours satisfaction, le petit prodige anglais est au sommet de son jeune art sur le flanc droit de l’attaque. Inarrêtable, il fait étalage de toute sa palette technique.

Inarrêtable en 1v1, il est également fascinant dans ses derniers choix. Très propre techniquement, il est ainsi capable de servir des deux pieds pour offrir un ballon de but ou pour être à la finition d’une action.

Une animation offensive sur courant alternatif

Ces changements ont eu un impact considérable sur l’animation offensive. Arsenal prend ainsi 13 points sur 15. En cinq matches, Arsenal a inscrit seulement un but de moins, qu’au cours des 14 journées précédentes. 11 buts en cinq matches et surtout des buts dans le jeu.

Pour autant, l’animation offensive reste perfectible, en témoigne la rencontre face à Crystal Palace, un adversaire compliqué à manœuvrer depuis des années pour les Gunners. Face à une configuration qu’ils n’affectionnent pas du tout, à savoir un 4-4-2 bien organisé, très bas et très compact, Arsenal a le ballon mais manque d’inspiration pour surprendre leurs adversaires. Un manque de présence sur les centres met la défense de Crystal Palace dans un certain confort. Face à Newcastle, les Gunners trouvent essentiellement des brèches en seconde mi-temps lorsque les Magpies se découvrent et laissent de l’espace dans leur dos.

Une animation offensive qui pourrait retrouver des couleurs avec le retour de Thomas Partey, excellent face aux Magpies et passeur décisif sur l’ouverture du score.

Cela reste le principal axe d’amélioration pour Arsenal. Un secteur où un certain Martin Odegaard pourrait apporter.

Un secteur défensif qui répond présent

Souvent raillé pour ses largesses défensives, Arsenal est pourtant une des équipes les moins friables de Premier League, avec seulement 19 buts encaissés. Solide 4e défense du championnat, Arsenal reste sur quatre cleansheets et n’a encaissé qu’un seul but au cours des cinq dernières rencontres.

Une prouesse à mettre au crédit de Mikel Arteta qui en a fait l’axe de progression principal de son équipe depuis son arrivée au club. Pour illustrer ces progrès, Arsenal est l’équipe qui concède le moins de buts sur coups de pied arrêtés cette saison.

Lors du précédent exercice, les Gunners avaient encaissé pas moins de 46 % de leurs buts sur coups de pieds arrêtés, soit l’équipe la plus défaillante dans ce secteur de jeu. Cette saison, Arsenal a concédé seulement 11 % de ses buts dans ce domaine.

Une fin de saison pleine d’espoir

À l’heure actuelle, Arsenal figure à la 11e place de Premier League. Mais les Gunners profitent d’un championnat très homogène pour ne pas être distancé aux places européennes. À sept points du top 4, le rêve est toujours permis pour Arsenal.

Southampton ou Manchester United, Arsenal va rencontrer des équipes qui jouent les premiers rôles au cours des prochaines semaines. Le moment idéal pour jauger ce retour en forme et évaluer les chances de retrouver la plus prestigieuse des compétitions européennes en fin de saison. Pour y accéder, Arsenal pourra également compter sur l’Europa League, compétition dans laquelle il reste engagé.

Demi-finaliste en 2018, finaliste en 2019, Arsenal peut se mettre à rêver en Europa League comme en Premier League après avoir connu des semaines contrastées.

Arteta : « Arsenal doit jouer sur tous les tableaux » :

Crédit photo : Icon Sport

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Sinon, c'est si cool que ça d’être champions ?