Raymond Domenech à Nantes, épisode final

Voilà, c’est déjà fini. Enfin presque. L’aventure Domenech à la tête du FC Nantes se termine après seulement 7 matchs (4 nuls et 3 défaites). Sportivement ca a été bof, mais par contre, on s’est bien marré. Retour sur cette aventure courte, mais intense.

« C’est un coach défensif », « l’équipe a été solide », « l’équipe était bien en place ». Qui n’a pas entendu les proches du futur ex-coach nantais ou le propre Raymond Domenech sortir ce genre de phrase ?

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Les questions que l’on peut se poser sont : Domenech est-il un bon entraîneur défensif ? Qu’est-ce qu’un bon entraineur défensif ?

On a souvent cette tendance à résumer un entraineur à la tête d’une équipe qui ne marque pas, comme un entraineur défensif. Ne serait-ce pas plutôt un entraineur inoffensif ?

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Si une équipe est incapable de marquer ou de proposer du jeu, elle se doit au moins d’empêcher l’adversaire de jouer et d’avoir des espaces. Comme le disait Pep Guardiola en parlant du Benfica de Rui Vitoria : « Cette équipe ne laisse aucun espace entre les lignes, même un poil de crevette ne passe pas. » Cela semble évident, mais si on retire de l’espace à l’adversaire, il ne peut pas jouer.

Qu’est-ce que retirer de l’espace ? C’est simple, retirer de l’espace, c’est retirer du temps. Forcer l’adversaire à avoir le moins de temps pour recevoir le ballon, décider et exécuter. Moins de temps pour réfléchir mène souvent à une décision précipitée et donc moins qualitative.

Voyons cela en image.


Bon du coup, pas besoin de beaucoup d’explications. Nantes est une équipe qui laisse beaucoup, beaucoup, beaucoup d’espace à ses adversaires. Et quand des joueurs du talent d’Ikoné, Bamba, David ou Diop reçoivent le ballon dans cette zone avec autant de temps pour recevoir, se retourner et décider de la suite à donner, ça devient compliqué.

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Alors on repense à Arrigo Sacchi qui disait : «La distance entre les lignes de défenseurs, milieux et attaquants doit être de 10-12 mètres. La distance, dans la largeur, entre chaque joueur de la ligne défensive et du milieu, elle, ne doit pas dépasser 6-7 mètres. » On peut facilement dire que ce n’est pas le cas du côté Nantais.

Au niveau de l’alignement défensif, ce n’est pas dingue non plus. Toujours les références individuelles et aucune idée collective. Et comme il vaut mieux écouter ceux qui savent, laissons la parole, une nouvelle fois, à Maitre Sacchi : « Les gars, si vous suivez toujours l’adversaire, vous ne formerez jamais un bloc et vous ne serez jamais une équipe. Vous jouerez toujours en un contre un. »


Offensivement, on retrouve la même (absence) d’idée. La fameuse technique du « On Verra ». Pour ceux qui ne connaissent pas cette technique, elle est très simple : mettre le ballon devant rapidement et… on verra.

Alors voilà, Raymond c’est terminé. On n’aurait pas demandé des résultats incroyables ou une transformation à 200 % du jeu Nantais, mais une progression, qu’on comprenne un minimum où cette équipe voulait aller. Mais finalement, Nantes aura perdu du temps dans sa course au maintien et aura perdu encore un petit peu de son ADN fait de beau jeu et de plaisir. Les vrais responsables, eux, sont toujours tranquillement au chaud.

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Pour finir laissons la parole à un monsieur qui connait mieux que personne ce qu’est le FC Nantes et son fameux « jeu à la Nantaise ».

Crédit photo : Icon Sport

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