Paris FC, de la suite dans les idées

Il semble faire partie des meubles en Ligue 2, avec son maillot bleu nuit, ses pépites venues d’en-dessous et sa piste d’athlétisme. Pourtant le Paris FC n’a retrouvé le statut professionnel qu’en 2015 après une trentaine d’années d’amateurisme, au sens propre et parfois figuré. Depuis lors, sa progression a été constante, grâce à un projet clairement défini par son président. Portées par un début de saison inarrêtable avec 25 points sur les dix premières journées, mais privées de Laura et Caddy tous deux blessés, les troupes de Cyril Mandouki entament ce soir un marathon qui pourrait les mener de Grenoble à l’élite via Toulouse puis le 18e de L1 en aller-retour. En attendant d’en savoir plus dès ce soir, retour en bonne compagnie sur l’ascension d’un club qui n’a pas fini de faire parler, aux côtés de Laurent Pruneta, qui suit le PFC depuis plus de dix ans pour Le Parisien, Luca, cofondateur du média supporter Passion Paris FC, et Mamba, capo des Ultras Lutetia.

Il y a dix ans, le Paris FC de Jean-Luc Vannuchi finissait 11e d’un championnat de National à 21 équipes après une défaite à Luzenac. Ses adversaires s’appelaient alors Gap, Colmar, Alfortville ou Pacy-sur-Eure. Dans les années qui ont suivi, Créteil puis le Red Star ont successivement endossé la lourde panoplie de deuxième club francilien. Mais aujourd’hui tous deux peinent à s’extraire du National 1, alors que le PFC occupe les premiers rôles en L2. La raison est simple : à l’heure où les clubs français voient rarement plus loin que leurs échéances comptables, le Paris FC est devenu un exemple de structuration sur les dernières années.

QUI VIVRA FERRACCI

En retrouvant le statut professionnel en 2015, le PFC met fin à une trentaine d’années à ferrailler en amateur suite à la fusion ratée avec le Racing Club de France voulue par Jean-Luc Lagardère en 1983, et à l’issue de laquelle la réserve avait repris l’identité du Paris FC en D4. S’ensuivirent trois décennies mouvementées, égayées par divers changements de nom et des présidents ambitieux à la pelle, parmi lesquels Bernard Caïazzo, Noël Le Graët ou Guy Cotret. Sans grand coup d’éclat.

Le changement de dimension trouve sa genèse en 2012, lorsque Pierre Ferracci acquiert les parts de Cotret et s’impose comme seul maître au PFC. Celui qui a fait fortune dans le domaine du conseil aux entreprises, et dont le passage à la tête de l’association lui a confirmé l’importance que peut revêtir la formation, a une idée claire du retard à combler pour accéder au monde professionnel. Président discret mais bosseur, le Corse a un plan, et prend le temps de l’appliquer.

Mamba, capo du groupe de supporters fondé en 2014, ne cache pas sa reconnaissance : « Chacun a son opinion sur l’homme mais il n’y a pas meilleur modèle de président pour développer un club que Jean-Michel Aulas, et Ferracci suit ce modèle à son niveau. En plus sa démarche a toujours été sincère, ça se voit qu’il aime le club. Il est même passé à mi-temps dans son travail pour mieux s’y consacrer. Si nous avions plus de présidents comme eux, le foot français serait en meilleur état… »

Laurent Pruneta, journaliste au Parisien, a suivi de près l’ascension du président Ferracci : « C’est un passionné mais il reste rationnel dans ses choix, quelqu’un qui sait apprendre de ses erreurs et rebondit toujours. Il a bâti son club sans brûler les étapes. Par son activité professionnelle il a un grand réseau, on dit qu’il a un des plus beaux carnets d’adresse de la place de Paris, et il en fait profiter son club, notamment pour attirer des partenaires et trouver des relais politiques. Même si beaucoup ont fantasmé dessus lors de l’arrêt des championnats, il est également proche du président Macron. »

C’est une de ses qualités, Ferracci sait s’entourer. En décembre 2015, il confie le rôle de manager général à Pierre Dréossi, l’ancien de Lille et Rennes. Le club est sportivement dans le dur pour son retour en L2, mais le projet est suffisamment grandiose pour parvenir à convaincre un gros nom du football français. Luca, supporter depuis le National, se rappelle : « Le PFC végétait depuis un moment dans les divisions amateurs, sans structures d’entraînement, sans stade, avec des dirigeants amateurs. Le rôle de Dréossi a été primordial pour la professionnalisation d’un club qui avait tout à apprendre ». Laurent Pruneta va dans le même sens : « Pierre Dréossi a joué un grand rôle dans le passage du club à l’ère du professionnalisme. Créteil ou le Red Star n’ont jamais trouvé leur Pierre Dréossi ». Plus discret, Fabrice Herrault, revenu fin 2018 pour prendre le poste de directeur général délégué, est lui aussi salué pour son travail de l’ombre.

VENI, VIDI, VINCI

Pour faire grandir un club, il faut déjà en avoir la capacité financière. Premier coup d’envergure dès avril 2015, avec l’arrivée comme partenaire principal de Vinci, le géant français du BTP, intéressé par la capacité de développement de ce club ambitieux. Du sponsoring maillot aux aides à la formation, la promesse d’un apport de 5M€ sur cinq ans est conséquente pour un club de troisième division pas encore professionnel. D’autant que Vinci a le mérite de ne pas claquer la porte lors de la redescente immédiate de 2016, autorisant les dirigeants à garder le cap de leurs ambitions même en National.

Le groupe a depuis prolongé son engagement et été rejoint par trois nouveaux partenaires majeurs : le groupe ADP (Aéroports de Paris), le mutualiste Aésio, et Orange pour les féminines. Des renforts qui viennent confirmer la crédibilité du projet autant que la renforcer. Après avoir séduit ces partenaires aux reins solides, place aux actionnaires, avec une ouverture de capital. Pierre Ferracci prévoit de réunir un pool d’investisseurs franciliens, ciblant le sud parisien et le Val-de-Marne, mais aussi français et internationaux, avec une volonté inflexible de rester majoritaire. À l’été 2020 et moyennant 5M€, le Corse vend 20% de ses parts à un fonds royal du Bahreïn, occasionnant une hausse de 30% du budget dès cette saison. D‘après certaines informations qui circulent et que nous relaie Luca, l’arrivée d’un deuxième investisseur étranger est imminente, et « une grosse entreprise d’un petit pays fort économiquement » devrait bientôt être annoncée.

PARÉS AU DÉCOLLAGE

Deuxième défi : structurer la formation. « Lorsqu’il avait le statut amateur, le Paris FC était très présent dans la pré-formation, et l’Academy (inaugurée en 2011) était une sorte de centre de formation avant l’heure. Tout le sportif était placé à Déjerine (porte de Montreuil, Paris XXe) et les jeunes recevaient un cursus scolaire, il n’y avait juste pas les conditions matérielles d’un centre en matière d’hébergement ou de restauration », éclaire Luca. Le PFC travaille dur pour ses promesses, s’affirmant comme l’un des meilleurs clubs formateurs du monde amateur, mais ne peut empêcher nombre d’entre elles de partir intégrer ces centres de formation qui font tant rêver les adolescents : Mukiele à Laval, Cyprien à Lens, Seko Fofana à Lorient, Ibrahima Konaté à Sochaux, Aït-Nouri à Angers, Badé au Havre…

Puis tout change, comme le raconte Luca, également membre du noyau dur du Old Clan, plus ancien groupe de supporters fondé en 2010 : « Le fait d’accéder à la L2 et d’acquérir le statut professionnel nous a donné l’occasion de pouvoir garder les joueurs et de leur proposer des contrats ». Et même « de recevoir un retour sur investissement comme sur le transfert pour 1,2 M€ du gardien Sami Tlemcani (2004) à Chelsea au mois d’octobre, alors qu’auparavant le PFC se faisait piller par les autres clubs » complète Laurent. Le label Centre de Formation accordé par la FFF en juillet 2018 vient récompenser un travail de fond qui n’a rien d’évident, même pour un club pro. « Pendant longtemps Créteil a été le seul club francilien en L2, mais ils n’ont jamais été capables de construire un vrai centre de formation » rappelle le journaliste francilien.

Les décideurs sont déterminés à mettre à profit un atout exceptionnel. Luca : « La formation est la pierre angulaire du projet du Paris FC. En privé, Pierre Ferracci parle souvent de son ami Arsène Wenger qui lui a conseillé que pour monter un deuxième club à Paris, au cœur du vivier le plus dense au monde avec celui de São Paulo, il fallait tout miser sur la formation. Le PSG a du mal à intégrer ses jeunes, c’est bouché même pour ceux qui ont le niveau L1. Le Paris FC propose une alternative, avec la possibilité de rester à Paris et une vraie chance d’intégrer le groupe pro. »

En complément, cette structuration est également rendue possible par un autre défi relevé en parallèle : celui des infrastructures. La stabilité du club s’articule désormais autour d’un lieu de vie commun et estampillé Paris FC, regroupant formation, professionnels (des deux sexes depuis l’absorption de Juvisy en 2017), et administratif. Confronté au casse-tête du tissu urbain francilien, le club s’est longtemps débrouillé avec les moyens du bord. Le centre est finalement implanté à Orly en 2018, faisant oublier les terrains du Parc interdépartemental des sports de Choisy bien éloignés des standards professionnels fréquentés depuis 2014.

Mais les bâtiments ne font pas tout. « Nous avons la chance d’avoir des gens qui travaillent très bien, comme Mathieu Lacan, considéré comme un des meilleurs éducateurs d’Île-de-France, ou Jean-Marc Nobilo » présente Luca. Les résultats sont concrets : le roc défensif Axel Bamba (1999) est déjà un cadre de l’effectif, pendant que la révélation de la saison Check Omar Diakité (2002, 17 matchs de L2) affole les recruteurs. En mars dernier, le Paris FC est même derrière Rennes le deuxième club français au nombre de sélectionnés dans les équipes de France jeunes avec six représentants ; auxquels il faut ajouter un demi-finaliste à la CAN U20 avec la Tunisie et un sélectionné avec l’Algérie pour la CAN U17 finalement reportée. Le message est encourageant pour une structure qui n’a été homologuée qu’il y a trois ans.

Parmi ces jeunes Bleus, plusieurs ont déjà goûté à la L2 dont Diakité et Jaouen Hadjam (2003) en sélection U19, ou Ousmane Camara (2003) en U18. La preuve par l’exemple que choisir le PFC, c’est avoir une chance de bénéficier d’un débouché en pro à Paris. Laurent souligne d’ailleurs que « cette saison en L2, le club n’a pas hésité à lancer des 2002 ou des 2003, et quand on joue la montée, c’est rare ».

CAPITALE NATIONALE

Jusqu’ici, même ceux qui faisaient leurs premiers pas en pro à Charléty n’avaient d’autre choix que de partir s’ils voulaient grandir, à l’image de Toko-Ekambi à Sochaux, Lala à Valenciennes ou plus récemment Disasi à Reims. La première étape de valorisation de la formation consistait donc à proposer à ces jeunes une vitrine sportive suffisante et les conditions pour s’aguerrir en post-formation à la maison. Nous y sommes. La deuxième étape sera maintenant de leur proposer, comme tout club français ambitieux, un projet sportif suffisamment épanouissant pour les conserver jusqu’à leur maturité, avant de les laisser partir jouer l’Europe.

À l’image de la structuration du club, la progression sportive est concrète : 8e en 2018, 4e et barragiste éliminé à la maison par Lens en 2019, 5e cette saison. Seule anomalie, cette 17e place l’an dernier, qui marque les fins de cycle de Dréossi et Bazdarevic partis à la trêve, alors que le club est avant-dernier. Les arrivées conjointes début janvier de René Girard sur le banc et Frédéric Hébert au sportif réinjectent du sang neuf, les Parisiens se sauvant grâce aux dix points pris sur les cinq journées précédant l’interruption de la saison.

S’il semble plus axé sur la motivation que sur la tactique, le diable de Vauvert, qui déclarait à L’Équipe que monter en L1 avec le PFC serait « plus fort » que son titre de champion de France en 2012 avec Montpellier, a su apporter « rigueur et professionnalisme » (Hébert), et redresser l’équipe en imposant sa patte dans les intentions offensives ou dans l’intensité. Les joueurs du XIIIe ont su trouver leur place dans un championnat homogène, où même l’incontestable champion troyen a tardé à sortir du bois. Un effectif étoffé et équilibré, qui a eu le temps de travailler le terrain et d’intégrer discours et méthode, car déjà en grande partie constitué avant la préparation estivale.

Le membre des UL 14 abonde : « Frédéric Hébert fournit un énorme travail, il est impliqué et a été malin dans sa carrière en partant prendre du galon pour mieux rentrer au bercail ». Âgé de 35 ans lors de sa prise de poste, il avait déjà passé dix ans au club comme responsable préformation, coach U17 et U19, et même joueur en 2011-2012. Avant de partir un an et demi au PSG comme coordinateur exécutif du département scouting, mettant sur pied une base de données encore utilisée aujourd’hui. Cet ex-milieu offensif passé par l’ACBB, Villemomble, Fleury ou Sainte-Geneviève était déjà à l’origine de plusieurs satisfactions du recrutement des dernières saisons du PFC, signalant certains adversaires sortis du lot en N2 comme Delaine (Metz) à Arras, Karamoko (Nancy) à Sannois ou Kerrouche (Dunkerque) à Saint-Maur.

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Cette saison, des joueurs d’expérience comme Belaud, Gakpa ou Hanin sont venus épauler les valeurs sûres pour encadrer les jeunes issus du club ou débarqués de plus bas, selon la politique qui a fait le succès de Dijon ou Clermont et qui est devenue la marque de fabrique des mercatos parisiens. La plupart des cadres actuels en sont déjà issus : d’Ousmane Kanté cueilli à Béziers au toujours indispensable Demarconnay débarqué de Romorantin, en passant par le capitaine Mandouki ou l’ailier Julien Lopez piochés à Créteil et Marseille Consolat, tous évoluaient en National avant d’emménager porte de Gentilly. Progressivement, le club s’est affirmé comme un tremplin efficace, avec dernièrement les révélations Wamangituka, venu d’Alès en N3 et parti à Stuttgart pour 8M€, ou Perraud alors en réserve à Nice, auteur d’une saison canon à Brest.

Dans l’effectif, ils sont sept à avoir quitté le National l’été dernier : Laura (QRM), Guilavogui (Toulon), Caddy (Sète), Name (Pau), Arab (Red Star), Ndiaye (Lyon Duchère) et Campanini (Gazélec Ajaccio). À l’exception du dernier nommé, tous sont dans la rotation ou titulaires. L’écart L2-N1 se comble et les recrues n’ont plus de mal à se mettre rapidement au niveau. Recalés du monde pro ou comètes passées sous les radars, « la prise de risque est limitée, car ils arrivent pour pas cher voire libres, laissant la possibilité de faire une plus-value », détaille Luca. « Hébert ne se cache pas : en valorisant les recrues de ces divisions, il est possible de mettre en place un modèle économique viable. Nous avons compris que nous n’étions qu’un tremplin, et nous l’avons accepté. Il faut reconnaître que nous avons tout pour être une belle vitrine, bien aidés par le fait d’être à Paris. »

ICI C’EST AUSSI PARIS

Avec des moyens utilisés à bon escient et de bonnes idées, les choses ne sont parfois pas si compliquées. « Le Paris FC a fait ce que Créteil et le Red Star n’ont pas réussi à faire, en attirant des partenaires d’envergure et en se dotant de structures solides à Orly. En-dehors du PSG, le foot à Paris est très instable. Peu de clubs ont réussi à construire des projets sur la durée, il y a une valse des entraîneurs, des dirigeants. Je trouve que le Paris FC a réussi à trouver cette stabilité » décrypte Pruneta, en suiveur assidu du football francilien. Les bases sont posées, mais seront-elles suffisantes pour devenir un habitué de la L1 sur la décennie 2020 ? Certains défis occupent toujours les pensées de son président.

La priorité concerne le stade Charléty, où l’équipe s’est installée en 2007. D’une capacité de 20.000 places et situé à Paris intra-muros, critère sur lequel le club reste inflexible, il est également doté d’une piste d’athlétisme dernier cri qui encercle la pelouse et de tribunes ouvertes aux courants d’air. Le mythe du stade à l’anglaise est bien loin, d’autant qu’il ne dispose d’aucune marge de développement d’hospitalités pour l’accueil des VIP, source de revenus non négligeable pour tout club et particulièrement à Paris. Ferracci clame à qui veut l’entendre que le Paris FC restera à Charléty, mais qu’il ne pourra s’installer en L1 dans ces conditions. « Le stade est actuellement le gros problème dans le développement du Paris FC, Charléty n’est pas un stade de foot dans sa configuration actuelle » confirme Laurent.

Divers projets de reconstruction ou de rénovation sont sur la table, le président rappelant qu’il n’aura aucun mal à trouver les financements. Sauf que le dossier révèle des enjeux aussi variés que les acteurs impliqués, l’enceinte étant connue pour abriter le siège du PUC, puissant club universitaire omnisports aux 9.000 adhérents, et pour être accolée à la Fédération Française d’Athlétisme et au CNOSF, alors que collectivités et architecte ont également leur mot à dire. « Charléty n’est pas chaleureux pour le foot, mais le dossier est très compliqué car il y a trop d’acteurs impliqués. Par exemple la FFA ne lâchera pas comme ça, elle a quitté le Stade de France pour raisons financières et a recentré tout son projet autour de Charléty. Il y a des solutions, comme les tribunes mobiles qui permettraient de garder la piste, mais même ce genre de compromis a un coût et demande des autorisations. Ça reste le petit feuilleton du club, ça nous tient en haleine », préfère en sourire Mamba.

Autre défi tout aussi symbolique, celui du public. « Le Paris FC a souvent été raillé pour son manque de soutien. C’est en train de changer. On voit beaucoup plus de monde se retrouver dans son modèle de club populaire, il est très suivi sur les réseaux sociaux. Il commence à y avoir une véritable identité. Mais avec le huis clos, ce frémissement n’a pas pu être quantifié et validé par une hausse du nombre de spectateurs au stade. Je pense qu’avec la belle saison qu’a effectué le club cela aurait été le cas, mais le Paris FC n’a pas pu surfer sur ses bons résultats » déplore le journaliste du Parisien.

Impossible toutefois de tout faire reposer sur le seul aléa sportif. Le souci est double : lorsque les résultats sont là, il faut parvenir à attirer les spectateurs et les changer en supporters. Et lorsque les résultats s’en vont, comment faire rester les gens ? Si l’ombre pesante du voisin plane sur la région, le PFC dispose tout de même d’arguments, telle la promotion régulière de jeunes locaux en équipe première, ou l’ambiance, comme l’ont compris Old Clan et Ultras Lutetia qui se sont rapprochés en début de saison pour réchauffer une enceinte souvent glacée. Et pourquoi pas bientôt un effet déconfinement, avec une volonté de profiter des spectacles en public ? « Espérons que la levée prochaine des restrictions aura son effet sur l’affluence », souffle Mamba.

« Aujourd’hui on fait une moyenne entre 5 et 7.000 personnes, pas énorme pour Paris mais pas mal pour de la L2. Nous sommes un petit public mais avec un noyau dur ultra-présent, et nous avons réussi à convertir en supporters fidèles des gens venus par curiosité qui ont vu qu’on était déterminés et dans une bonne ambiance » souligne le capo des Lutetia, arrivé au PFC en 2015 après avoir été dégoûté du PSG. « On a l’avantage au PFC d’avoir encore cette dimension humaine, dès qu’on est régulièrement présent on est vite connu par le staff et le groupe, on parle avec tout le monde. Il y a une relation simple et saine entre les supporters et toutes les autres composantes du club. L’ADN Paris FC réside dans ce côté familial. »

Si la trajectoire du club a été exemplaire sur ces six dernières années, une montée serait désormais un merveilleux accélérateur ; et avec ce deuxième play-off en trois ans, l’élite est à quatre matchs, peu et beaucoup à la fois. « Bien sûr quand on est premier avec sept points d’avance en novembre, on aurait pu s’attendre à mieux », reconnaît Laurent Pruneta. « Mais l’effectif est encore jeune au niveau de l’expérience et du vécu, avec beaucoup de joueurs qui arrivaient de National. On a vu que Troyes ou Clermont avaient mis du temps pour construire un groupe et monter. Je pense qu’avec cette 5e place, le Paris FC prend date pour les années futures. Si le club continue à bien travailler comme il le fait, il sera en L1 dans les deux, trois ans. »

Rendez-vous est pris. Laissons le mot de la fin au cofondateur de Passion Paris FC : « Le plus important aujourd’hui au PFC, c’est le projet. Et chez les supporters, c’est ce qui nous fait kiffer ». Reconnaissons qu’il y a de quoi. Et il y a fort à parier qu’ils n’ont pas fini de se régaler.

Merci à Laurent (qui vous informe de toute l’actualité du PFC via @PrunetaLaurent), Luca (allez suivre l’excellent compte @PassionParisFC) et Mamba pour leur disponibilité.

Par Nicolas RASPE (@TorzizQuilombo)

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