OM – PSG : retour sur les plus grands affrontements à Marseille

Comme souvent depuis quelques années, le premier affrontement de la saison entre l’OM et le PSG déboule courant octobre. Et il ne vient pas seul : tensions entre supporters des deux camps sur les réseaux, rappel que c’est Canal+ qui a inventé la rivalité, avertissement de la victoire marseillaise grâce à l’amour du maillot face aux millions qataris. Et si on faisait un petit retour dans le temps ? Focus sur ces Olympique de Marseille – Paris Saint-Germain qui nous ont marqués.

5 mai 1989 : Finale de Ligue 1, Marseille champion

A quatre journées de la fin, le PSG est leader d’un point devant l’OM. Le hasard du calendrier fait bien les choses : les deux clubs se rencontrent dans un choc au sommet qui décidera du futur champion de France. Paris vient jouer le nul et ne s’en cache pas en adoptant une stratégie ultra-défensive. Et ça marche bien. Tenus en échec, les Phocéens se frustrent et Amara Simba a l’occasion d’offrir le titre à Paris à la 90ème minute, mais il perd son duel face à Gaëtan Huard. On entre dans le temps additionnel et, sur la dernière action du match, Franck Sauzée reçoit le ballon légèrement excentré à gauche aux 20m et arme une frappe du droit. Filet opposé. L’arbitre siffle la fin du match. L’euphorie est totale au Stade Vélodrome. Les supporters le savent, ils seront champions de France. Ils ne savaient pas en revanche qu’il s’agissait là des prémices d’une hégémonie. L’OM sera champion quatre fois de suite.

S’il s’agissait du premier grand classico du point de vue de l’enjeu, il s’agissait aussi d’un des premiers chauds affrontements entre les deux clubs. Pour la première fois, les supporters parisiens sont interdits de déplacement par leur président, Francis Borelli. Un peu normal quand le Kop de Boulogne déclare que « le Heysel nouveau est arrivé ». Cela n’empêche pas Borelli de se montrer provocateur à l’encontre de l’OM de Bernard Tapie, parlant de « terre hostile, voire étrangère ». Premier drame aussi : une jeune supportrice marseillaise décède d’un infarctus après le match. Le Vélodrome fut le théâtre de la naissance de cette rivalité, et de nombreuses joutes s’y dérouleront.

Franck Sauzée vient d’offrir le titre à Marseille sur la dernière action du match. Source : Eurosport.fr

15 février 2000 : Une guerre d’homonymes

Au mercato hivernal de l’an 2000, Jérôme Leroy quitte le PSG pour l’OM. Titulaire à la fin des années 90, il n’accepte pas un temps de jeu jugé trop faible et dit au revoir à son homonyme, Laurent Leroy, également joueur du PSG. Le 15 février, Paris se déplace à Marseille, et c’est une guerre qui éclate. 8 cartons jaunes et 2 cartons rouges pour les deux Leroy qui en sont venus aux mains à la 18ème minute. Un tacle beaucoup trop appuyé de Jérôme sur Laurent, un coup de pied en guise de réponse par le second et puis tout le monde s’en mêle.

Le PSG mène alors 1-0 grâce à un but de Christian de la tête. Quelques minutes après que la partie ait failli dégénérer, Sébastien Pérez égalise de la tête. Cyrille Pouget donnera l’avantage à l’OM à l’heure de jeu d’une superbe demi-volée. Bernard Lama ne peut rien faire. Son dernier classico va virer au cauchemar quelques instants plus tard. Sur un corner de Dalmat, il rate complètement sa sortie et offre un but à Abardonado. Paris ne s’en relèvera pas. Les virages du Vélodrome sont illuminés par les fumigènes. A la 78ème minute, Florian Maurice inscrit le but du 4-1. Ce match fera vrombir la fierté marseillaise, au plus bas cette saison car à la lutte pour le maintien. L’OM ne se sauvera que grâce à la différence de buts devant Nancy.

9 mars 2003 : Ronaldinho met Marseille à genoux

En attendant de voir si Neymar mettra au supplice les bleus et blancs, on peut se rappeler combien l’OM a souffert de la magie d’un autre brésilien. Auréolé d’un titre de champion du monde, Ronaldinho fait rêver la Ligue 1 et Paris. C’est peut-être ce 9 mars que les dirigeants barcelonais ont compris qu’ils devaient tout faire pour s’accaparer cette pépite. Rien ne va aller dans le sens des Marseillais ce soir-là. Dès la 10ème minute, Fernandao se fracture le crâne dans un choc avec Gabriel Heinze. Le début du match reste équilibré, mais à la 28ème minute, Jérôme Leroy (qui est revenu à Paris) profite d’un placement hasardeux de Runje pour ouvrir le score d’une frappe lointaine. Leroy et Ronaldinho vont mettre à mal cette équipe marseillaise, mais Bartholomew Ogbeche est incapable de concrétiser ses occasions. L’OM riposte mais Jérôme Alonzo veille.

Les choses vont se décanter en deuxième mi-temps. Franck Leboeuf, capitaine, rate une passe latérale à 40 mètres de son but. Récupération de Ronnie, accélération foudroyante. Il crucifie Runje d’une balle piquée de l’extérieur du pied. Le parcage parisien est en feu. Dix minutes plus tard, à la 65ème, Paris va trembler. Une frappe de Sytchev repoussée par Alonzo puis une tête de Bakayoko sauvé sur la ligne exaspèrent les Marseillais. Quand ça veut pas… Dans les dernières minutes, Rocchi lance Ronaldinho qui dépose Hemdani, accélère, passe devant Runje, re-crochette Hemdani et offre le but à Leroy. 0-3. L’OM est humilié à domicile. Malheureusement pour les Olympiens, il ne s’agit là que de la troisième victoire d’une série de huit.

Ronaldinho s’apprête à corser l’addition pour l’OM. Source : paris-canalhistorique.com

7 octobre 2012 : Zlatan marque son territoire

Le Paris Saint-Germain et la Ligue 1 viennent de basculer dans une nouvelle dimension. Pour sa deuxième saison aux commandes du club de la capitale, QSI a mis les moyens nécessaires pour bien figurer en Ligue des Champions. En plus de Carlo Ancelotti entraîneur, Paris a recruté les deux stars du Milan AC : Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic. Ce dernier est le nouveau visage du PSG et il a déjà répondu aux attentes : 7 buts en 8 matchs. Mais l’OM n’a pas peur, la première défaite en Ligue 1 du PSG cette saison arrivera le 7 octobre. Et ça démarre bien. A la 17ème minute, André-Pierre Gignac donne le tournis à Christophe Jallet pour battre Sirigu d’une frappe croisée. 1-0. Le Vélodrome explose. Zlatan n’est pas content… et il va se défouler.

Cinq minutes plus tard, Ibrahimovic reprend un corner de Maxwell d’un middle kick qui expédie le ballon dans les cages phocéennes. On vous a déjà dit qu’il était ceinture noir de taekwondo ? Deux minutes plus tard, coup franc pour Paris à 30 mètres. Ibra s’empare du ballon, quelques pas d’élan, et un boulet de canon pour un Mandanda impuissant. « Olalalalalalalala » dixit Grégoire Margotton. Le silence est tel qu’on entend Élie Baup mâcher son chewing-gum. Mais à la demi-heure, l’OM reprend du poil de la bête avec une tête de Gignac sur un corner de Valbuena. Ibra s’est trouvé un alter ego le temps de 90 minutes. La deuxième mi-temps sera nettement plus calme, mais Ibrahimovic a fait passer un message. Il deviendra plus tard le meilleur buteur de l’histoire des Classico avec 11 buts (en 10 matchs), dont un doublé le 4 octobre 2015 qui fera de lui le meilleur buteur de l’histoire du PSG.

26 février 2017 : Paris intouchable, Marseille au plus bas

Lors de son dernier déplacement au Vélodrome, Paris arrive dans le costume d’invincible. Forcément, quand on vient de mettre 4-0 au Barça… Tout le monde voit la gifle arriver. Pourtant, les supporters offrent une atmosphère des grands soirs. Tout le stade est recouvert de bleu ciel. « Allez l’Olympique » dans le virage Nord, « Honorez le bleu et blanc, ayez la grinta » dans le virage Sud. Record d’affluence établi (65 252 spectateurs). L’effervescence va durer six minutes. Sur un coup franc de Verratti, Thiago Silva remet à Marquinhos qui marque de la tête. 0-1. Mais l’OM riposte et Dimitri Payet oblige Kevin Trapp à une détente horizontale pour éviter l’égalisation. L’espoir est là, mais il va s’évaporer à la 16ème minute.

Trouvé par Verratti dos au but, Javier Pastore adresse une sublime talonnade en une touche à Cavani. La défense est prise de court, Cavani conclue. Lucas fait des misères à Evra qui ne foulera pas la pelouse en seconde période. Cinq minutes suffisent à Paris et Lucas pour inscrire un troisième but. A l’heure de jeu, c’est Draxler, à peine entré en jeu, qui corse l’addition. Marseille réduira le score par l’intermédiaire de Rod Fanni avant de prendre un dernier but, de Blaise Matuidi. 5-1. Le naufrage est total. Marseille pointe alors à la septième place mais saura se relever pour ne plus perdre jusqu’à la fin de la saison, et arracher une cinquième place. Paris, lui, a atteint le climax de sa saison. L’élimination improbable en Ligue des Champions et la perte du titre éclipseront cette exceptionnelle victoire, la première à Marseille par quatre buts d’écart.

On aurait pu mentionner l’affrontement en 1975, entaché d’erreurs d’arbitrages en faveur de Paris qui a arraché le nul et qui a donné lieu à un caillassage du bus PSG. Ou la boulette de Lizarazu qui donne le but de la victoire à Bernard Mendy en 2004. Ou la victoire 3-0 de l’OM en 2011 pour le premier Classico de l’ère QSI (et le seul perdu). Mais tournons-nous vers l’avenir. Paris entre dans une nouvelle phase après son été démentiel, tout comme l’OM élève ses objectifs depuis l’arrivée de Franck McCourt.

 

Photo credits : AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS

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J'aime beaucoup le foot. Et Marco Verratti. Surtout Marco Verratti.