Lorsque Philipp Lahm a annoncé sa retraite, on a de suite pensé à celui qui allait prendre sa succession. Passer après un tel monument n’est jamais simple enfin presque car visiblement ça a fait bien rire Joshua Kimmich. Lui, jeune homme attendrissant d’apparence, dont on ne se doute pas une seconde qu’une fois sur le terrain il se mue en une bête féroce. Si féroce que l’on en oublierait presque qu’il arrive après une légende de son sport.
Quand il arrive au Bayern lors de sa vingtième année, il est plus ou moins clair que le jeune Joshua est promis à un grand avenir. Sous le maillot de Leipzig chez qui il a effectué ses débuts professionnels, il a montré l’envergure de son talent. Pourtant on est loin de s’imaginer qu’il puisse de suite s’imposer au milieu ou en défense. On se dit qu’il doit s’aguerrir, être patient, tout simplement grandir. Mais Pep Guardiola ne va pas prendre des pincettes et le lance de suite dans la fosse aux lions. Le joueur ne tremble pas et il en un clin d’œil il montre que les bavarois ne se sont pas mépris en l’enrôlant.
Quelque fois positionné en tant que milieu, puis en défense, il impressionne l’exigent public de l’Allianz Arena habitué à déguster la crème de la crème. Sous les ordres de l’entraineur il progresse vite, monte en puissance au point d’avoir l’impression d’observer un joueur grandement expérimenté. Cocasse quand on a à peine 20 ans.
Progressant en flèche, il a logiquement rejoint l’équipe nationale jusqu’à faire partie du groupe pour l’Euro 2016. Et encore une fois, il a attiré les regards. Complètement insensible à la pression, il a enchaîné les matchs en tant qu’arrière droit au point d’être membre du meilleur 11 du tournoi. Avec de tels performances, doucement, on a commencé à se dire que le bricolage à ce poste depuis juillet 2014 et le départ de Lahm était surement terminé. Et visiblement personne ne s’est trompé.
Aujourd’hui, l’arrière droit du Bayern s’avère être – aussi – un pilier de la Mannschaft. Une statistique simple nous vient à l’esprit, depuis sa première sélection en Mars 2016 il n’a plus loupé un rendez-vous, joué 24 matchs, réalisé 10 passes décisives et trois buts. Rien que ça. Il va s’en dire qu’il est un chouchou de Joachin Löw et on ne peut donner tord au sélectionneur allemand tant les performances du joueur originaire du Bad Wurtemberg sont époustouflantes. Si incroyable que l’on a du mal à se rappeler la dernière fois qu’il a mal joué.
En dehors de son talent hors norme, Kimmich fait parti de ces joueurs que l’on remarque de par leur charisme, leur rayonnement et c’est son cas. Discret en dehors du terrain, une fois sur ce dernier il se transforme et son leadership prend le dessus. Il devient celui que l’on écoute, celui que l’on respecte. Au diable son âge, cela n’est qu’un détail et ses coéquipiers l’ont bien compris.
Quand il a enfilé pour la première fois le brassard de capitaine lors d’un match avec l’Allemagne, ça n’a étonné personne. Tout comme lorsqu’on lui a confié cette tâche du côté de son club. Il est taillé pour cela, il est fait pour porter son équipe. Ainsi ce n’est qu’une suite logique dans sa progression allant à la vitesse de la lumière. Encore une fois, la comparaison avec Lahm se trouve être difficilement évitable, lui qui n’inspirait que le respect à chaque rencontre.
Toutefois ce raccourci est bien trop facile et si les rapprochements peuvent se faire, s’il est évident que le joueur suit les traces de son prédécesseur, il reste unique.
En résumé, il est facile de comprendre que le jeune joueur s’affirme comme étant un crack, le porte drapeau d’une nouvelle génération allemande bourrée de talent qui n’en finit plus d’impressionner les observateurs. Que ce soit sous le maillot bavarois, en championnat comme en Ligue des champions où il est coutumier des performances de haute-volées ou sous le maillot blanc de l’Allemagne, il est évident que Joshua Kimmich est déjà un grand.
En un temps record, sous les ordres de Guardiola notamment, il a confirmé les espoirs que l’on plaçait en lui. Et à l’instant présent, penser qu’il peut encore progresser est presque effrayant tant son niveau est d’ores et déjà haut. Polyvalent, adroit, intelligent et clairvoyant, mais aussi terriblement solide sur le plan offensive comme défensif, il a toute la panoplie du joueur qui marquera son ère si tout se passe comme prévu. Il représente une sorte d’équilibre rarement atteint à un si jeune âge.
La robustesse dont il a fait preuve dans le marasme qu’était le Bayern en ce début de saison 2017-2018 en est peut-être la preuve puisque bien des fois, il surnageait dans une équipe plus ou moins à la dérive. Le jeune allemand n’est plus un enfant depuis longtemps et il n’a pas fini de le montrer lui qui est prédestiné à un très grand avenir dont il écrit déjà les premières pages, semaine après semaine.
Credit photo: Uwe Kraft / Anadolu Agency