[Interview] Alphonse Areola : « Si j’ai l’occasion de continuer ici, je n’hésiterai pas. »

Nous étions invités par Samsung à regarder le derby de Manchester sur leur nouvelle télé 4K QLED. À l’issue de cet évènement, nous avons eu l’occasion d’interviewer le gardien titulaire du PSG, Alphonse Areola.

Bonjour Alphonse, merci de nous accorder cette interview. Avant de commencer, nous voulions savoir si tu avais vu l’indication de Kylian Mbappe sur le penalty tiré par Rémy Cabella.

Non, je ne l’avais pas vue.

Notre première question porte sur Unai Emery. Quel rôle a-t-il ou a-t-il eu dans ta carrière professionnelle ?

Unai, je l’ai rencontré quand j’étais à Villarreal. J’ai eu l’occasion de jouer face à lui quand il entraînait Séville et j’avais fait deux bons matchs. Nous avions gagné chez nous lors de la phase aller mais nous avions perdu au retour chez eux. Je m’étais mis en valeur. Alors quand il est arrivé au club, je pense que cela a un petit peu joué dans ses choix. Mais tout le monde sait aussi que cela n’a pas été clair dès le départ. Nous avons eu des discussions et nous avons mis les choses au clair et aujourd’hui, je suis content car j’ai du temps de jeu.

Sur la Ligue des champions, comment pourrais-tu expliquer votre élimination contre le Real Madrid ?

Comment l’expliquer… C’est vrai qu’au match aller, nous avons été plutôt bons car nous avons réussi à marquer chez eux, ce qui est difficile. Nous avons essayé de tenir le score le plus longtemps possible mais finalement, les dix dernières minutes ont été fatales. Donc pour le match retour, avec un score comme cela, c’était plutôt compliqué. Mais face à une équipe comme celle-là, les petites erreurs se paient cash et c’est ce qu’ils nous ont montré. C’est une équipe de très très haut niveau qui a l’habitude de jouer cette compétition et qui a surtout l’habitude de la gagner.

Est-ce que tu as un modèle dont tu t’inspires en tant que gardien de but ?

Quand j’étais plus jeune, c’était Bernard Lama, le chat, parce qu’il est parisien. Après, il y a aussi Iker Casillas, Gianluigi Buffon, Edwin Van Der Sar quand il était à Manchester. Également Grégory Coupet, que je suivais pas mal, j’avais ses gants. Et le fait qu’il ait été parisien a été extraordinaire pour moi. J’avais 16 ans, je sortais du centre de formation et je me retrouvais à m’entraîner avec lui tous les jours, c’était super.

Tu vas sans doute aller en Russie, faire partie des 23. Comment vois-tu ton rôle dans le groupe France en vue de cette Coupe du monde ?

Dans le groupe France, déjà, dans les 23, il faut y être. On va dire que rien n’est acquis pour l’instant. C’est la fin de saison, il reste encore quelques matchs. Il faut être bon, performant et ne surtout pas se blesser car une blessure peut vous empêcher de faire le voyage. Pour moi, ce n’est pas encore acquis. Quand la liste sortira, je pourrai dire que je ferai partie des 23.

Le PSG t’a prêté dans plusieurs clubs, notamment à Villarreal. Qu’est ce que cette saison en Espagne t’a apporté ? Est-ce que cela t’a permis d’évoluer dans ta perception du poste de gardien de but ?

C’est vrai que quand j’étais à Villarreal, c’était une étape en plus dans mon apprentissage. Il me fallait un club européen qui me donnait du temps de jeu, et c’est ce qu’il s’est passé. Quand Villarreal est venu toquer à la porte, il y avait d’autres clubs. Des clubs anglais étaient intéressés, mais le projet de Villarreal était meilleur. Connaissant le jeu espagnol, c’était quelque chose à vivre donc nous avons sauté sur l’occasion. Cela s’est fait en une semaine. Quand ils sont venus, j’étais chez eux une semaine après. C’était top. Au niveau du poste de gardien de but, j’ai beaucoup travaillé le jeu au pied car on joue beaucoup de cette façon là-bas. Ce n’était pas vraiment primordial avant. J’ai été formé au PSG et à l’INF Clairefontaine et ce n’était pas quelque chose que l’on travaillait en détail. Cela m’a donc permis d’agrandir ma palette et de voir que c’était possible.

Trouves-tu qu’il y a des similitudes entre le management de Marcelino, que tu as eu à Villarreal, et celui d’Unai Emery ?

Les Espagnols aiment bien tout ce qui concerne la vidéo. À ce niveau là, pour moi, c’est exactement la même chose. Nous analysions beaucoup nos adversaires mais aussi notre jeu. Nous avions également beaucoup de vidéos individuelles. On se retrouvait dans la salle entre gardiens de but pour voir ce que nous pouvions améliorer, ce que nous pouvions apporter à l’équipe et comprendre notre rôle au sein de celle-ci. Donc sur ce point là, cela est exactement pareil.

Qu’est ce que le nouveau coach des gardiens du PSG, Javi Garcia, t’apporte par rapport à Nicolas Dehon, son prédécesseur ? Qu’est ce qui change un peu au niveau des entrainements ?

Ce sont d’autres méthodes. Je l’ai déjà dit auparavant, je n’aime pas comparer les méthodes de chacun car chacun a sa méthode. Dans tous les clubs où je suis passé, j’ai eu différents entraîneurs des gardiens. Ce qui fait le gardien que je suis maintenant, c’est que j’ai pris quelque chose de chaque entraîneur. C’est vrai qu’avec Nico, j’ai eu une relation particulière avec lui car c’est le coach qui m’a fait passer chez les pros quand Antoine Kombouaré était au PSG. Je le connaissais plus en tant qu’homme qu’en tant qu’entraîneur. Je n’aime pas trop comparer car je n’ai pas envie de blesser les gens, mais chaque entraîneur des gardiens m’a apporté quelque chose.

Question un peu plus délicate, comment as-tu vécu la concurrence avec Kevin Trapp ? N’aurais-tu pas préféré que la hiérarchie soit plus claire entre vous ?

En France, nous avons souvent l’habitude de parler de hiérarchie. J’ai appris en Espagne que la hiérarchie pouvait bouger du jour au lendemain et que rien n’est acquis. Je me rappelle que dès que je suis arrivé, j’ai joué car Sergio Asenjo était blessé aux croisés. En fin de saison, lorsqu’il est revenu de blessure, le coach a voulu préparer la saison suivante. Nous avons fait deux matchs chacun. Pour les Espagnols, par rapport aux Français, la hiérarchie n’est pas quelque chose d’important. Après, la concurrence avec Kevin est saine. Nous travaillons tous les jours ensemble. Je ne vais pas dire que nous sommes les meilleurs amis car ce serait mentir mais nous nous respectons mutuellement, nous avançons ensemble et nous avons tous les deux le même discours. Le plus important, c’est que l’équipe aille le plus loin possible dans toutes les compétitions.

Penses-tu faire toute ta carrière au PSG même si un gros concurrent venait durant un mercato ?

Pour l’instant, mon contrat va jusqu’en 2019. Ce qui est sûr, c’est que je suis un enfant du club. Je suis né ici, j’ai grandi ici, j’ai vécu ici. Même si j’ai été prêté durant trois saisons d’affilée, le club est dans mon corps plus que dans mon coeur. Je suis un vrai parisien. Ce club, je l’affectionne particulièrement. Si j’ai l’occasion de continuer ici, de m’affirmer ici, de grandir ici, je n’hésiterai pas.

Nous avons été invité par Samsung à voir un match en 4K dans leur nouvelle télé QLED, qu’as-tu pensé de cette expérience ?

C’était un très beau match que nous avons vu sur cet écran. La technologie avance très rapidement, le design de l’écran est assez stylé. On peut le fixer sur un mur, prendre une photo et voir qu’il peut se fondre dans le décor. C’est impressionnant et j’ai hâte de l’avoir à la maison.

Un grand merci à Alphonse Areola et à Samsung qui nous a permis d’assister à cet évènement.

Crédit photo : FRANCK FIFE / AFP

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Nissart, Scouser. Xabi Alonso est l'essence même de la classe sur le terrain comme en dehors.