On est de retour, pour vous jouer au mauvais tour. Les jours passent et semblent se ressembler au Sporting CP. Une deuxième polémique en un mois vient en effet d’éclater dans le club lisboète. Celle-ci semble plus complexe puisque deux affaires secouent le club au même moment.
Le premier événement date d’il y a quatre jours, le dimanche 13 mai. En rentrant de Funchal après avoir perdu 2-1 contre Marítimo et laissé filer la place qualificative en Ligue des Champions pour la saison prochaine, les joueurs du Sporting ont été hués et insultés par les supporters sportinguistas ayant fait le déplacement à Madère. La police a permis que cette manifestation ne tourne pas mal car certains supporters semblaient relativement violents. La même chose s’est déroulée à l’aéroport avec un début de bagarre qui a éclaté entre notamment Battaglia et un supporter (vidéo ci-après). Une fracture s’est dès lors créée entre certains supporters qui restent assez minoritaires mais sont tous socios et dont le poids pèse donc de manière importante sur le club.
Crédits : Correio da Manhã
24 heures plus tard, ce mardi 14 mai, nouveau remous au club. Jorge Jesus est annoncé dans tous les médias comme suspendu par le club jusqu’à nouvel ordre. Il faut également prendre en compte que la finale de Coupe du Portugal entre Aves et le Sporting a lieu lundi prochain (le mai 20) et que toute déstabilisation est de facto malvenue.
Quelques heures plus tard, Bruno de Carvalho (BdC, président du club) affirme que ce n’est qu’une rumeur sans fondement aucun. Néanmoins, cette situation demeure extrêmement floue et certaines sources proches du Sporting avancent qu’un point de rupture a été atteint entre les deux hommes. BdC aurait selon ces mêmes sources effectivement décidé de mettre à pied Jorge Jesus mais les membres du conseil d’administration (CA) se seraient opposés à cette décision. Il devient dès lors compliqué pour Bruno de Carvalho de se maintenir au club car, après avoir perdu le soutien d’une grand partie des socios, il semble qu’il vient aussi de perdre celle qu’il avait acquise auprès des membres du CA qui sont les garants du fonctionnement des clubs au Portugal. Ce même CA a par la suite décidé de réunir Jesus et son staff afin de clarifier la situation pour les rassurer et réaffirmer leur soutien, contre l’avis de BdC. En réalité, il se murmure que la CA souhaite aussi mettre fin à l’aventure du Sporting et de Jorge Jesus mais un licenciement coûterait au club 7,5 millions d’euros. De véritables luttes intestinales ont lieu actuellement au Sporting avec le CA qui semble chercher à pousser Bruno de Carvalho à la démission en trouvant une alliance de raison avec Jorge Jesus qui est importuné par BdC dans son objectif de rester au club. Le CA a par la suite organisé une réunion avec l’ensemble de l’effectif mais le sujet de cette discussion n’a pas été communiqué.
Le lendemain, soit le 15 mai, le cente d’entraînement du Sporting à Alcochete a été envahi par des supporters pas contents qui ont frappé certains joueurs pour exprimer leur mécontentement, non seulement après la défaite contre Marítimo mais aussi pour dénoncer l’instabilité croissante au club depuis un mois et demi. Des joueurs ont été touchés comme Bas Dost qui a été transféré aux urgences après avoir été frappé au visage. A la suite de cela, c’est le vestiaire des joueurs qui a été vandalisé (vidéo ci-dessous). La fissure entre certains supporters et le club s’approfondit encore.
Crédits : TVI24
Dans un paysage déjà bien chaotique, une information est tombée ce mercredi 16 mai : la détention de quatre salariés du Sporting dont André Geraldes, directeur du football du club. La police judiciaire a en effet procédé à une perquisition mercredi matin dans l’affaire dite du Cashball, une sombre affaire de corruption de matchs de handball du Sporting mais aussi des matchs de football contre Guimarães, Feirense, Chaves, Tondela, Aves et Estoril. Cette histoire concerne des potentiels pots-de-vin versés à des arbitres et aux joueurs adverses par Paulo Silva, un entrepreneur sulfureux réputé en la matière, en échange de victoires. Pour les supporters, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Malgré le fait que les affaires de corruption soient fréquentes en première division portugaise, celle-ci concerne un des trois grands (récemment, seuls des clubs plus inférieurs avaient été concernés). De plus, cet événement tombe mal car il fait suite à trois jours de tensions intenses qui marqueront les esprits et qui posent une réelle question sur l’organigramme et plus globalement l’organisation du Sporting.
Photo credits : Pedro Fiuza / NurPhoto