Wilfried Zaha, enfant de Palace

Vous avez récemment souscrit un abonnement pour suivre la Premier League et vous vous délectez d’avance de ces après-midis passés, bol de Chocapic à la main devant City-United, Arsenal-Tottenham ou encore Liverpool-Chelsea. Mais vous pourrez également prendre votre pied devant le Watford-Crystal Palace de ce dimanche. La raison : Wilfried Zaha.

Wilfried Zaha, ailier polyvalent des Eagles de Crystal Palace, est de ces joueurs qui divisent. De ces joueurs qui, tantôt font crier au génie, tantôt à l’égocentrique. Provocateur à souhait, Zaha rentre sur un terrain pour prendre du plaisir avant tout. Et en donner à ceux qui le regardent.

Né à Abidjan, l’Ivoirien débarque à l’âge de 4 ans à Croydon, une ville de 50 000 habitants située au sud de Londres. Il grandit avec ses huit frères et soeurs dans un de ces pavillons typiques de la banlieue londonienne, non loin de Selhurst Park qui abrite les matchs de Crystal Palace. C’est naturellement vers les Eagles que se tourne Wilfried Zaha, à 12 ans, pour débuter sa formation. Il y signera son premier contrat professionnel en 2010.

Débute alors une carrière mouvementée. Le jeune Zaha séduit les observateurs, notamment ceux de Manchester United qui l’arrachent, en janvier 2013, à Palace pour la somme de 12 M€ mais le prêtent dans la foulée à son club formateur. Au total, l’espoir ne jouera que quatre matchs avec les Red Devils, entrecoupés de deux autres prêts à Cardiff et Palace. Le 2 février 2015, il est finalement revendu par Man. U à Palace pour 4 M€. Zaha se sert de cette période marquée par les échecs pour se remettre en question et devenir meilleur, comme il l’explique à Sky Sports : « Maintenant, je prends les choses plus au sérieux : l’aspect physique, la récupération après les matchs, mes prises de décision. J’ai beaucoup appris sur tout ce qui englobe mon jeu. »

« Ici, je peux jouer et apprécier mon football »

Lors des deux dernière saisons, il se révèle, enfin, au plus haut niveau du football anglais. En 2017-18, Wilfried Zaha participe grandement au maintien de l’équipe de Roy Hodgson, avec neufs buts et quatre passes décisives, mais arbore surtout un style de jeu qui allie technicité et impact physique. Feintes de corps, crochets, passements de jambes, celui qui a été élu joueur du mois d’avril en PL possède toute la panoplie du créateur, alliée à un gabarit de déménageur (1m80). Si Zaha est le joueur qui provoque le plus de fautes par match (source WhoScored), il aime aussi profiter de l’avantage lorsque le jeu le permet et ne répond pas au qualificatif de « diver » (« plongeur ») que certaines mauvaises langues ont voulu lui attribuer outre-Manche.

Aujourd’hui, c’est plutôt d’ « underrated player » (« joueur sous-coté ») dont on parle, alors que l’international ivoirien a prolongé son contrat jusqu’en juin 2023 avec le club qui l’a vu grandir. Un choix raisonnable mais judicieux : « Ici, je peux jouer et apprécier mon football. Il n’y a pas de raison de ne pas être heureux, vraiment », confie le virevoltant ailier, toujours à Sky Sports. Chez lui, à Palace, Zaha devra confirmer par une nouvelle saison pleine qu’il a les épaules pour jouer plus haut – dans un club du top 6. Et en profiter, aussi, pour épurer davantage son jeu. La pointe gauche de la fourche offensive des Eagles peut encore se passer de quelques touches de balles sur des phases nécessitant un jeu direct, tout comme il peut limiter son taux de déchets par match. Nul doute que papy Hodgson saura l’aider à corriger ces petit défauts. Puis, à 25 ans, il sera temps pour l’aigle de définitivement quitter le nid.

Pour ceux qui veulent aller plus loin : http://www.skysports.com/football/news/11706/11345127/wilfried-zaha-tells-sky-sports-about-the-agenda-against-him-and-how-he-has-matured-at-crystal-palace

Crédits photos : AFP PHOTO / Glyn KIRK

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