Avant Messi, avant Cristiano, avant Ronaldo, avant Maradona et avant Pelé, il y eut un homme qui marqua la planète football. Certains évidemment considèrent Diego comme le dieu du football, mais le roi Pelé avait dit « Si je suis le roi du football, alors Benbarek en est le dieu ». Larbi Benbarek. Un nom assez peu connu pour aujourd’hui, mais pourtant l’un des plus grands il y a une cinquantaine d’années. Considéré comme l’un des plus grands footballeurs de tous les temps, il a marqué l’histoire par son élégance. Portrait d’un joueur ayant eu une carrière en bleu tout en possédant la nationalité marocaine et non française.
Les débuts en amateur et en pro
Larbi Benbarek naît à Casablanca en 1917 quand le Maroc est encore sous protectorat français. Comme bon nombre de footballeurs, il joue dans les rues de sa ville natale étant enfant. Il fait ses débuts en amateur à 17 ans dans le club de l’Idéal Club Marocain durant une saison avant de rejoindre L’Union Sportive Marocaine, un club colonial de Casablanca.
1938 est une année qui marque l’un des premiers tournants de la carrière de Benbarek. Dans un premier temps, il remporte avec son club de Casablanca le titre de champion d’Afrique du Nord. Ensuite, L’Olympique de Marseille, champion de France pour la première fois de son histoire en 1937 et vice-champion en 1938, décide de recruter la perle noire. Chose faite, l’attaquant rejoint le club phocéen pour un peu plus de 40 000 francs, un an après que l’OM ait échoué à le faire venir. Larbi Benbarek connaît aussi sa première sélection avec l’Équipe de France. C’est là le début de sa carrière internationale. Le public italien fasciste siffle le joueur au moment des hymnes, il répond en chantant la Marseillaise de toutes ses forces.
En 1939, il quitte l’OM et retourne au Maroc dans son ancien club à Casablanca. La Seconde Guerre mondiale débute, il n’est pas convoqué pour combattre. Benbarek continue à jouer au football au Maroc et connaît ses premiers trophées. En 1942, il est champion du Maroc pour la seconde fois et gagne pour la première fois le championnat d’Afrique du Nord avec l’Union Sportive Marocaine. Le championnat d’Afrique du Nord est un affrontement des champions des trois ligues algériennes (Oran, Constantine et Alger), de la ligue tunisienne et de la ligue du Maroc. Un peu à l’image d’une Ligue des champions d’Afrique du Nord, c’est le nom que la compétition prend après la guerre.
Retour en France et départ en Europe
Une fois la guerre terminée, Larbi Benbarek retrouve la métropole, plus précisément Paris. Le Stade Français, club important de l’époque, veut constituer une équipe importante. La perle noire rejoint donc le club parisien, entraîné alors par un certain Helenio Herrera, futur grand entraîneur de l’Inter dans les années 1960 et qui a popularisé le fameux Catenaccio. Après trois ans et une centaine de matchs et un bon nombre de buts à Paris, il quitte le club et rejoint l’Atletico Madrid, sa première destination étrangère.
Avec les Colchoneros, il fait sensation et connaît sans doute ses plus grandes heures. L’Atletico vit ses heures de gloire et remporte deux championnats d’affilé avec le Marocain en 1950 et 1951. S’ajoute une Coupe Eva Duarte, ancêtre de la Supercoupe d’Espagne, en 1951. Il quitte Madrid après 63 buts marqués pour un peu plus de 120 matchs, statistique excellente, et retrouve une dernière fois Marseille, cette fois pour deux ans. Avec le club olympien, il se hisse en finale de la Coupe de France 1954 perdue face au voisin niçois. En cette même année 1954, il est encore sélectionné avec la France et met un terme à sa carrière internationale. Il ne joue que 27 minutes face à la RFA pour son dernier match en amical, obligé de sortir sur blessure. Encore aujourd’hui, il détient à titre posthume le record de la plus longue carrière en Équipe de France soit 15 ans et 10 mois pour 17 sélections et 3 buts.
Brève carrière de coach et fin
Après avoir quitté Marseille, Benbarek relève un dernier défi en Afrique du Nord. Il retrouve l’amateurisme, cette fois en Algérie, et rejoint l’USM Bel-Abbès le temps d’une saison. Il y occupe le rôle d’entraîneur-joueur. La perle noire met finalement un terme à sa carrière de joueur en 1956 et se lance comme coach. Lors de la saison 1956-1957, il fait ses premiers pas à la tête du Fath Union Sport ou FUS de Rabat, dans un Maroc fraîchement devenu indépendant. Il s’arrête un temps et revient une nouvelle fois dans un autre club : la Renaissance Sportive de Settat. Il remporte une Coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe en 1970 et un titre de champion du Maroc en 1971. Il met une bonne fois pour toute un terme à sa brève carrière d’entraîneur.
Larbi Ben Barek meurt au mois de septembre 1992. Véritable idole qui a marqué les esprits lors de sa carrière de joueur, la FIFA décide de lui rendre hommage en 1998 juste avant le début de la Coupe du Monde en France et lui décerne la médaille de l’ordre du Mérite. Si un jour vous demandez à des supporters de l’Atletico ou de l’OM qui était Larbi Benbarek, sans doute les plus passionnés sauront de qui il s’agit.
Source vidéo : INA.