Mon PSG, ce loser (presque) magnifique

Depuis toujours sur la scène européenne, Paris a tenté de nous faire rêver. Malgré toute sa bonne volonté, le PSG a toujours chuté en Ligue des Champions. Parfois (souvent) lamentablement.

La première « ère »

Le PSG connaît actuellement sa deuxième grande période. En 1991 Canal Plus rachète le PSG pour concurrencer l’OM en championnat. 3ème du championnat dès la première saison, le PSG a le droit de disputer la Coupe de l’UEFA. Il ira jusqu’en demi-finale de C3 contre la Juve, après avoir éliminé le Real Madrid dans un match retour d’anthologie au Parc. 2ème du championnat, cette fois c’est la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe qui se présente. Le PSG échoue une nouvelle fois en demi-finale, contre Arsenal. L’OM en D2, le PSG remporte son deuxième titre de champion en 1994 et se qualifie donc pour la Ligue des Champions pour la deuxième fois. Une nouvelle fois le PSG échoue en demi-finale, contre le Milan AC, après avoir battu le Barça de Cruyff en quarts.

Le premier réel coup d’éclat du Paris Saint-Germain intervient en 1996. Après avoir gagné Coupe de France et Coupe de la Ligue en 1995, le PSG dispute la C2. Le PSG la remporte, et devient le deuxième club français à gagner une coupe d’Europe. La coupe d’Europe des vainqueurs de coupes. Une putain de coupe de losers. L’année d’après, le PSG réalise à nouveau un joli parcours en C2 et chute en finale contre le Barça d’un certain Ronaldo, 20 ans.

Mon premier souvenir précis de foot pro, c’est Rai qui soulève la coupe de France en 98 contre Lens. J’avais 9 ans. Saison suivante, après quelques émotions un certain 12 juillet 1998 je me mets à vivre le foot. Saison 99-2000, j’ai mon premier maillot du PSG. Après, plus rien sur la scène européenne ou presque. Le niveau décline, Denisot laisse sa place à Biétry. J’ai choisi de devenir supporter du PSG au plus mauvais moment.

Le seul moment excitant pour moi à cette période, c’est le retour du PSG en LdC en 2004 après 4 ans de disette. Naïf, j’y crois. Ma mère me dit en achetant les places « Y a plus de places côte à côte pour Chelsea, par contre pour Porto c’est bon. » Non non non, moi je veux voir Chelsea. Je suis donc au Parc pour la réception de Chelsea pour fêter mes 16 ans. 0-3. Doublé de Drogba, qui crie « Allez l’OM » au pied de la tribune. Enfoiré. PSG-Porto 2-0. J’ai choisi le bon match. Flair de loser, flair de parisien.

Arrivée des qataris

Rien d’exceptionnel à se mettre sous la dent, jusqu’à l’arrivée des Qataris.

Les premières signatures ont de la gueule, du moins sur le papier. Première saison et déjà un titre de champi… sauf que non. Montpellier, avec Giroud, Cabella et ce diable de Geoffrey Dernis, rafle la mise devant le PSG et ses stars.

Retour donc en C1 en 2012-2013, soit 8 ans après la claque de Chelsea. Une équipe qui tient la route, on peut espérer quelque chose. Une équipe de merde comme Chelsea a gagné la C1 la saison précédente, alors pourquoi pas nous. Huitièmes, ça passe tout seul – ou presque – contre Valence. Tirage des quarts : Barcelone. « Tirage difficile ». A croire que pour gagner la Ligue des champions, il faut battre des clubs de seconde zone. Mentalité de losers. En quarts de finale retour, je vis ma première désillusion de supporter parisien. Après le 2-2 du match aller au Parc, on se dit que tout est possible mais aussi que c’est Barcelone, en face. Et ça c’est pas rien. Ouverture du score de Javier, on y croit plus que jamais. Messi rentre à la 60ème, sur une jambe, sort la tête du Barça de l’eau et lui permet de gagner se qualifier pour le prochain tour à cause de cette putain de règle du but à l’extérieur de merde. Sans perdre contre le Barça.

C’est le premier tour d’Europe des qataris, et on se dit que franchement, pourquoi pas. « A jamais les premiers », putain bientôt ils vont arrêter de nous casser les couilles avec ça.

2013-2014 : L’année suivante rebelote. Huitièmes, ça passe crème à Leverkusen. Jamais un club ayant gagné 4-0 à l’aller n’a été éliminé. Tirage des quarts : Chelsea. « Tirage difficile ». Mais… je viens de vous dire qu’on ne gagnera pas la C1 en battant le Bétis Séville, le Borussia Münchengladbach et après une finale d’anthologie contre Palerme. Quarts, après un match costaud au Parc, victoire 3-1 contre cette équipe de merde de Chelsea, on peut y croire au retour. On y croit pendant 87 minutes, puis un but inzaghiesque de Demba Ba nous renvoie à Paris. Putain de règle du but à l’extérieur de merde.

2014-2015 : C’est bon cette fois c’est la bonne. Tirage des huitièmes, putain Chelsea, encore eux. « Tirage difficile ». Mais putain, je me répète mais… roh laissez tomber. 1-1 à l’aller, ça pue, ils vont encore nous la mettre. On aborde le retour comme les bons losers que nous sommes et… effectivement ça commence bien. Rouge pour Ibra à la 30ème, qui lâche lamentablement l’équipe alors qu’on a besoin de marquer. Oui je déteste Ibra. Bon finalement on tient en défense, juste un petit but les mecs. La fin du match approche et… but de Cahill à la 80è, ça y est c’est niqué. 85è, Tahiti Bob propulse le cuir dans la lulu. 1-1, putain prolongations, allez les gars on lâche rien. Main de Thiago Silva, péno, Hazard transforme. 2-1. Bon ben voilà, merci d’être venus. 113è, sur un corner de Lavezzi, Thiago Silva est à 2 doigts de se rattraper mais Courtois dévie en corner. PUTAIN quand ça veut pas. Re-corner, 114ème minute, Thiago Silva toujours lui, s’élève dans le ciel londonien, reste en suspension une bonne minute, place un coup de tête, la balle met environ 1000 ans à retomber dans le petit filet opposé. Putain ça y est, on le tient notre exploit. 2-2, on est qualifiés grâce à cette bonne vieille règle du but à l’extérieur.

Quarts de finale, FC Barcelone. On s’en fout, y a 2 ans on n’a pas perdu contre eux. On vient de bouffer Chelsea, pas peur. On est confiants. Suarez se régale et croque pour 75M€ de défense centrale, 1-3. Autant dire que le retour, en bons losers, on n’y croit pas du tout. 2-0. 5-1 en cumulé. Loose.

2015-2016 : Huitièmes de finale, Chelsea. « Tirage difficile ». Cette fois on s’en fout. On a l’ascendant après la saison précédente, c’est plus la même équipe qu’avant, on passe facile. Pour le quart de finale, c’est Manchester City qui se présente au Parc à l’aller. « Tirage difficile ». En ce jour du 6 avril 2016, j’accompagne mon petit frère au Parc pour ses 25 ans. Ibra commence par foirer un péno, tout le Parc l’acclame. Mais putain de losers, il a raté, arrêtez de lui sucer la bite, il est jamais présent pour nous sortir de la merde en C1. Oui je déteste Ibra. 2-2 score final, match pourri des 2 équipes. Ça se jouera au retour. Il faudra marquer. Chose trop difficile pour Ibra et ses petits copains. De Bruyne envoie City en demi. 1-0. Putains de losers.

2016-2017 : Huitièmes. Barcelone. « Tirage difficile ». Que nenni. En ce 14 février, la France laisse la St-Valentin de côté, les meufs invitent leur mec au Parc, et le PSG leur rend bien, réalise le match de sa vie en C1, maîtrise de bout en bout, et l’emporte 4-0. Kimpembe fait passer Messi pour un poussin. Cette fois c’est bon, la victoire en C1 est en route. Jamais une équipe ayant gagné 4-0 à l’aller n’a été éliminée. Jamais. Jusqu’à… Les Parisiens sont fébriles dans le couloir du Camp Nou, ça se sent. Les journalistes nous bassinent avec la remontada avant le match. 1-0, 2-0, puis 3-0. On se chie littéralement dessus. Edi sort de nulle part à l’heure de jeu, 3-1. Cette fois c’est foutu pour le Barça. Il faut qu’ils marquent 3 fois. On est soulagés. 4-1 à la fin du temps réglementaire. Suarez plonge, Neymar inscrit le 5ème sur pénalty. J’éteins mon streaming. Je jette mon téléphone et file faire la vaisselle. C’en est trop mon petit cœur parisien. 15min après, je rallume mon téléphone et je reste figé 30 secondes sur Livescore. J’ai bien lu 6-1 ? Je suis pas fou, j’ai lu 6-1. On ouvre l’Equipe pour vérifier. Ouais c’est bien ça. 6-1. Ma saison s’arrête ici. J’ai bien fait. Cette saison-là le PSG ne sera pas champion de France. Putain de losers.

2017-2018 : J’en suis désormais sûr, le PSG ne gagnera jamais la C1. Et puis 400M€ de transferts rutilants. Neymar, Mbappé. Putain ça a de la gueule, de la vraie. Huitièmes. Real Madrid, double tenant du titre. « Tirage difficile ». Ney se blesse dans un match de coupe contre l’OM. La loose, toujours. On va prendre une branlée. Rabiot ouvre le score. 0-1. Et comme des cons, on se met à y croire. 3-1 score final. Avant le match retour, le foot français se réunit autour du PSG dans une ridicule union sacrée. Le PSG achète l’amour de ses concurrents français, espérant créer ce je ne sais quoi qui lui permettrait de se qualifier en quarts. Zizou et ses joueurs n’en ont que trop rien à foutre, viennent gagner 2-1 au Parc, et filent vers leur troisième C1 consécutive. Putains de winners. Une fois de plus, la saison s’arrête ici. Ney va soigner son pied au Brésil pour préparer la Coupe du Monde. Tout le monde en vacances.

2018-2019 : Tout ça nous amène à hier soir. Toujours convaincu que le PSG ne la gagnera jamais, j’aborde cette saison sans trop savoir quoi attendre. Après une phase de poules compliquée, le PSG arrive à sortir premier, presque par miracle. Et si c’était ça, un parcours de champion ? Huitièmes. Manchester United. « Tirage parfait ». Ah bah putain, enfin on comprend ? Sauf que, entre le tirage et le match aller, Man U vire le Mou, enquille les victoires comme des perles, Ney se blesse, puis Edi. Paris perd son premier match de L1 de la saison à Lyon. C’est quasiment le même onze de départ qui démarre le match à Old Trafford. Je déteste cette animation, avec 6 défenseurs titulaires. Match quasi parfait, 0-2. Avant le retour tous les voyants sont au vert. Man U perd 6 joueurs, et 100% des équipes ayant fait 0-2 à l’aller se sont qualifiées en C1. Si on prend les 377 cas de coupe d’Europe depuis 1980, on atteint une stat de 97% de qualifications. Paris n’a donc rien à craindre. En championnat cette équipe est vraiment balèze. Cette saison est la bonne.

J’ai la gueule de bois.

Mentalité de losers.

 

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Photo crédits : FRANCK FIFE / AFP

 

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