Le football italien est riche en histoire. La Serie A regorge de clubs au passé historique, qu’ils aient gagnés un seul titre de champion ou trente-quatre. Bon nombre d’Italiens ont illuminé le championnat depuis sa création et certains ont vu leurs enfants ou même les voient actuellement faire leurs preuves. La famille Maldini notamment, avec le feu père Cesare, qui s’est illustré à Milan en ayant remporté beaucoup de trophées, avant de devenir coach et de voir éclore son fils Paolo dont on connaît tous la carrière chez les Rossoneri. Le championnat italien, c’est aussi les frères Inzaghi, les frères Cannavaro, les Chiesa père et fils ou encore les frères Vieri. Souvent, l’un brillait en pendant que l’autre avait une plus modeste carrière. Aujourd’hui, concentration sur la famille Mazzola. Du père aux deux fils, les trois ont remporté des trophées, mais cela reste à nuancer.
Le père : Valentino, l’étoile qui s’est éteinte trop tôt
Valentino Mazzola naît en 1919 dans une province milanaise. Il commence sa carrière lors de la saison 1938-1939 dans une équipe amateur de Milan : l’Alfa Romeo, l’équipe de la célèbre marque automobile. Il y marque trente-trois buts en autant de matchs.
En 1939, il rejoint le Venezia Calcio et remporte un premier trophée durant la saison 1940-1941 : une Coupe d’Italie contre l’AS Roma après prolongations et la seule du club à ce jour.
L’artiste Mazzola reste trois saisons durant et rejoint en 1942 le dernier club de sa carrière : le Torino Calcio. Une signature en or pour le Toro. La Juventus domine déjà la ville avec sept Scudetti et deux Coupes d’Italie remportés jusqu’à la signature du milieu de terrain. les Granata n’en comptent qu’un seul ainsi qu’une Coupe et c’est là le début de la période du « Grande Torino ». À peine arrivé, il remporte son premier Scudetto en 1942-1943 et sa seconde Coupe d’Italie contre son ancien club. Le Toro marche sur l’Italie. Les éditions 1943-1944 et 1944-1945 sont annulées suite à la Seconde Guerre mondiale mais le club turinois remporte le championnat cinq fois d’affilée. Mazzola atteint son apogée lors de la saison 1946-1947 en inscrivant vingt-neuf buts et terminant donc Capocannoniere du championnat. Il compte douze sélections en Italie pour quatre buts inscrits.
Valentino Mazzola décède le 4 mai 1949 dans l’un des plus tristement célèbres crashs d’avion de l’histoire du football : le vol Avio-Linee Italiane, décimant toute l’équipe du Torino. Véritable artiste du ballon rond, il a marqué l’histoire du club turinois. Grand buteur, il a inscrit quatre triplés en quatre matchs. Cela fera bientôt soixante-dix ans qu’il a quitté ce monde mais les plus anciens, s’il en reste, en gardent un souvenir indélébile.
Le second fils : Ferruccio, modeste mais pas trop
Il serait trop facile et plus ou moins pas respectueux de commencer par le frère aîné tant connu des Interistes. Il arrive, soyez-en sûrs. Ferruccio Mazzola est né en 1945 à Turin, à l’époque où son père illuminait la ville. Il tient son prénom du président du Torino : Ferruccio Novo, qui dirigeait le club durant les grandes années.
Formé à l’Inter, il part pour le club de l’AC Nuova Valdagno où il y passe une saison. Ferruccio Mazzola enchaîne les clubs italiens pour deux ou trois saisons maximum à chaque passage. Au poste de milieu de terrain, il est champion de Serie B avec Venezia, le club où son père avait remporté une Coupe d’Italie. Il repasse par l’Inter en 1967 où son passage ne sera pas fructueux. Il part ensuite à Lecco, club lombard puis pose ses bagages à la Lazio durant trois saisons. Avec les Biancocelesti, il finit une nouvelle fois champion de Serie B en 1969 et remporte la majeure partie de ses trophées. Il revient à Rome en 1972 pour deux saisons et remporte le premier Scudetto de l’histoire du club, en 1974. Il est également passé par la Fiorentina lors de la saison 1971-1972.
Une fois sa carrière de joueur terminée au Canada, Ferruccio Mazzola devient entraîneur. Comme quand il était joueur, il ne reste pas plus de trois saisons sur un banc. Passé par les féminines de l’Italie et de la Lazio, il ne remporte qu’un seul trophée : un titre de champion de Serie D avec Sienne. Il entraîne plusieurs clubs modestes comme Venise, La Spezia, Pérouse ou encore Modène. Plus tard, il avoue s’être dopé durant ses années à Rome et Florence. Les deux clubs lui font un procès mais il en sort vainqueur. Ferruccio Mazzola décède en 2013 des suites d’un cancer du poumon.
L’aîné : Alessandro, le mythe nerazzuro
Vous l’attendiez sans doute tous, il est enfin là. Alessandro Mazzola, dit Sandro, naît en 1942 à Turin. Il débute sa formation en 1955 à l’Inter Milan et passe professionnel en 1960. Il ne partira jamais. Sandro fait partie du grand Inter dirigé par Helenio Herrera. Ses supporters l’adorent et ceux qui soutenaient son père ont évidemment suivi le fils d’un certain oeil.
Sandro gagne pratiquement tout. Quatre Scudetti entre 1962-1963 et 1970-1971 et quatre finales de Coupe des clubs champions européens entre 1964 et 1972 dont deux remportées en 1964 et 1965 face au Real Madrid et à Benfica. À noter que celle de 1965 a probablement eu plus de saveur puisque la finale s’est jouée à Giuseppe Meazza. Sandro Mazzola est sur le toit du monde à l’image de son équipe. Là où l’on découvrait le Catenaccio, il y avait le grand Sandro en attaque. Plus de quatre-cent matchs avec l’Inter pour un peu plus de cent-cinquante buts. Il finit Capocannoniere en 1965 avec dix-sept buts inscrits, à égalité avec l’attaquant de la Fiorentina Alberto Orlando. Il termine aussi second au Ballon d’Or 1971 derrière Johan Cruyff
Sandro Mazzola dépasse son père sur le plan international. Également sélectionné avec la Squadra Azzura, il compte soixante-dix capes pour vingt-deux buts marqués. Et là aussi il remporte un trophée : le championnat d’Europe des Nations de 1968. Il atteint même la finale de la Coupe du monde 1970, mais la « meilleure équipe de l’histoire » qui est le Brésil l’emporte sans appel 4-1. Sandro Mazzola participe en tout à trois Coupes du monde en 1966, 1970 et 1974.
Le Nerazzuro prend sa retraite en 1977, trois ans après sa retraite internationale. Il obtient un poste dans l’encadrement de l’Inter et comme un symbole, comme un hommage à son père, devient directeur sportif du Torino. Il termine commentateur pour la Rai.
La famille Mazzola a brillé à différentes époques et de différentes façons. Les supporters du Torino et de l’Inter se souviennent ou ont forcément entendu parler de ces légendes que sont Valentino et Sandro. Mais il ne faut pas oublier Ferruccio, qui a sans doute également marqué quelques clubs en Italie. Peut-être certains supporters de la Lazio s’en souviennent.
Crédit photo: Leemage