Récemment arrivé à l’US Orléans où il a signé un contrat de trois ans, Joris Correa prépare actuellement sa première saison en Ligue 2. Passé de National 3 au monde professionnel en quelque temps, l’attaquant de 25 ans connaît une fulgurante ascension. Pour Ultimo Diez, il revient sur les péripéties de sa vie.
Comment se passe cette préparation d’avant saison dans ton nouveau club ?
Tout se passe bien. Comme c’est la reprise, c’est un peu difficile, mais on a besoin de ça pour être performant toute la saison.
Qu’en est-il de l’adaptation ?
Je me suis vite mis dans les conditions, au niveau du logement notamment donc je suis à l’aise. Et puis Orléans ce n’est pas non plus une très grande ville donc ça va. Je ne me suis pas encore perdu (rires). Concernant mes coéquipiers, on est tous à peu près de la même tranche d’âge donc on a les mêmes centres d’intérêt etc. Il y a beaucoup de jeunes, mais aussi quelques anciens qui sont là pour nous encadrer. L’adaptation s’est faite naturellement.
Tu connaissais déjà des joueurs du groupe ?
Non pas vraiment, c’est plus des joueurs que j’avais affrontés comme Stéphane Lambèse et Vincent Thill en National 1.
Orléans n’hésite pas à aller chercher des joueurs dans les échelons inférieurs, comme Lambèse et Thill. Quel est ton avis sur cette stratégie ?
C’est une stratégie que beaucoup de clubs devraient adopter. Ce n’est pas parce qu’un joueur vient d’en haut qu’il sera meilleur. Cette façon d’aller chercher des jeunes joueurs pour les former, et à terme les faire partir dans des plus grands clubs, c’est pour moi une bonne idée. Cela permet aussi au club de se faire connaître en tant que club formateur.
Vous avez joué votre premier match amical (victoire 1-2 face à Clermont) ; comment tu t’es senti ?
J’ai joué 65 minutes, je pensais que j’allais être plus fatigué, à bout physiquement, mais finalement c’était correct. Après dans le jeu, c’était plus compliqué puisqu’on ne se connaît pas encore bien avec mes coéquipiers. C’était le premier match donc on était un peu en rodage et même si ça reste un match amical, la victoire est toujours agréable.
Tu peux jouer en pointe mais aussi sur les côtés, tu as déjà parlé avec le coach pour savoir où il comptait t’utiliser ? Tu as une préférence ?
Oui, j’ai parlé avec le coach lors de ma première venue au club, lui souhaite m’utiliser sur un côté. Après, rien n’est éternellement défini et s’il faut dépanner en pointe ou à droite ça sera avec plaisir. L’essentiel c’est d’être performant. Par exemple face à Clermont j’ai joué sur un côté, j’ai une petite préférence pour le flanc gauche, mais tous les postes à vocation offensive me vont.
D’ailleurs, pourquoi avoir choisi de signer à Orléans ?
Eux avaient la volonté de me récupérer et moi j’avais besoin de franchir une étape. Je ne voulais pas aller trop haut, j’ai besoin de progresser et Orléans c’est l’endroit parfait pour m’épanouir. La philosophie du club me correspond. J’ai vu que les dirigeants me voulaient vraiment donc ça s’est fait très simplement.
Pourquoi ne pas être resté Chambly ?
Le club monte, mais ça reste un promu. S’épanouir dans un club déjà stable et qui connaît le niveau de la Ligue 2, c’est mieux pour moi. Chez un promu, on ne sait pas ce qui peut se passer, peut-être qu’ils termineront devant nous. En tout cas, je pense que pour ma progression le meilleur choix était de signer dans un club constant.
Tu as donc signé ton premier contrat professionnel, qu’est ce que tu as ressenti ?
J‘étais content, mais dans ma tête j’étais déjà pro, c’est-à-dire que m’entraînais déjà tous les matins, etc. Ce n’est pas une feuille qui fera que je serai meilleur. C’est juste le statut qui change, mais pour moi le comportement à avoir est le même.
Quand on a connu la galère comme toi, en ne signant pas professionnel avec son club formateur, le SC Bastia, on savoure d’autant plus ?
Savourer je ne sais pas. Je me dis que signer pro est une première étape, les prochaines sont de jouer puis de m’imposer. Disons que je suis vite passé à autre chose après la signature. Ça a quand même été un plaisir, car j’ai travaillé dur pour arriver à ce niveau-là.
Après ne pas avoir été conservé par Bastia, tu rejoins la réserve du Paris FC pour ensuite signer à Sedan en National 1, mais là non plus ça ne se passe pas comme prévu. Raconte-nous.
En partant de Bastia et malgré mes quelques minutes en L1, il n’y avait pas tant de sollicitations que ça. J’étais dans une période où je voulais intégrer une structure pro, c’est un monde que je côtoyais donc je ne me voyais pas repartir en amateur. J’ai finalement atterri avec la réserve du Paris FC, juste pour retrouver du plaisir. En fin d’année j’étais censé signer pro, mais le club n’avait pas encore de coach donc il fallait attendre. Moi je n’étais pas dans cette optique-là car cela m’avait déjà fait défaut à Bastia. Je ne voulais pas prendre ce risque. L’occasion de Sedan en National 1 s’est présentée. Pour moi c’était la bonne opportunité car le club avait des infrastructures dignes de la L1. Une fois arrivé là-bas ça ne s’est pas bien passé pour plein de motifs et j’ai décidé de ne pas continuer.
Tu t’es donc retrouvé sans club…
Oui, après Sedan j’ai rangé les crampons au placard. J’allais à la salle de sport, mais je ne faisais rien pour être performant. En toute honnêteté, j’y allais parce que j’avais un abonnement, c’est tout (rires). Je jouais un peu au foot au quartier sinon.
Qu’est-ce que cette période t’a apporté en tant qu’homme et footballeur ?
Je me suis rendu compte qu’il n’y avait que le foot dans ma vie, donc il fallait que je travaille. Il a fallu que je mette mon ego et ma rancoeur envers des clubs et des agents de côté afin de travailler pour moi. J’ai su rebondir en N3 à Grande Synthe puis à Saint-Geneviève en N2. C’est là-bas que j’ai réalisé que c’était maintenant ou jamais. Je n’avais plus de temps à perdre. Alors, j’ai mis toutes les chances de mon côté. À Saint-Geneviève, on avait entraînement le soir à 19h30, donc je faisais des séances en plus le matin. Ça a payé donc je suis content.
Depuis cette période, tu as connu une progression linéaire. L’an passé tu as inscrit 13 buts avec Chambly, la saison de la révélation.
Le déclic s’est fait à la reprise. Au début c’était un peu compliqué car j’ai du mal à lancer la machine. Chambly c’est un club de N1 où il y a beaucoup d’anciens et où les jeunes n’étaient pas dans les 1ers choix. Il fallait aller chercher sa place, c’est ce que j’ai fait en match amical en inscrivant un doublé. Je ne suis pas sorti des plans jusqu’au premier match de championnat où je rentre et marque direct. Après du quatrième au dernier match, j’ai enchaîné et ça c’est bon pour la confiance. Ça m’a souri puisque j’étais dans les bons coups.
Maintenant tu es en L2, quel regard tu portes sur ton ascension ?
Je la dois à moi même. J’ai réalisé un travail sur moi ; avant j’étais un bosseur, mais pas acharné. J’ai compris que pour arriver là-haut il fallait justement être acharné et ne pas se contenter du minimum. J’ai fait plus que les autres d’où l’ascension
Tu t’es fixé un objectif de but cette saison ?
Non, si je peux en mettre 15 j’en mettrai 15. Si je peux en mettre plus tant mieux. J’ai simplement envie d’être décisif, donc si ce n’est pas des buts c’est des passes. Pour moi une passe c’est comme un but. Donc je veux juste avoir de bonnes stats, ça voudra dire que j’ai fait une bonne saison
Alors, qu’est ce que l’on peut te souhaiter pour cette saison en L2 ?
Franchement juste la santé, il n’y a pas meilleur souhait. Le reste ça sera sur le terrain !
Rendez-vous sur le terrain le 28 juillet prochain pour la 1ère journée de Ligue 2 donc.
@MaximeOliveira_
Crédit photo: https://orleansloiretfoot.com/stade/