Vincent Kompany : une retraite entre hommages et polémiques

L’annonce a surpris tout le monde ce lundi : Vincent Kompany a décidé de prendre sa retraite à l’âge de 34 ans. Si cette annonce a déclenché une vague de remerciements pour la carrière de cette légende citizen, l’autre décision qui y était associée fait grincer beaucoup de dents. L’ancien capitaine des Diables Rouges devient le nouvel entraineur du RSC Anderlecht, ce qui provoque le départ immédiat du désormais ancien coach et icône du club : Franky Vercauteren.

Une carrière de clubman

Au cours de sa carrière, Kompany aura su marquer les esprits partout où il est passé. En particulier à Anderlecht, son club formateur, Manchester City où il s’est imposé comme capitaine et a gagné le respect éternel des fans et en Belgique, où il a grandement participé au retour au sommet des Diables Rouges via la qualification au mondial de 2014. Au cours de sa carrière, « Vince the Prince » aura inspiré de part son ambition et son leadership. Il aura aussi ouvert les portes à beaucoup de jeunes de Neerpede, comme l’a déclaré Romelu Lukaku au micro de la RTBF après sa demi-finale d’Europa League.
Le Belge n’a connu que trois clubs dans sa carrière ce qui témoigne d’une réelle notion de fidélité présente chez lui. Ses 12 ans sous le maillot Citizen et son retour dans son club formateur privilégié à une destination plus lucrative font de lui un vrai clubman.

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Vincent Kompany a aussi su s’arrêter au bon moment. Rongé par les blessures depuis trop longtemps, une année supplémentaire aurait pu être « l’année de trop ». Depuis son retour dans la capitale belge, il n’a disputé que 18 matches toutes compétitions confondues et a déjà manqué les deux premières rencontres de cette nouvelle saison. En prenant sa retraite à 34 ans, il garde son image intacte et boucle une immense carrière laissant derrière lui une multitude de souvenirs.

Coach Kompany : quitte ou double

L’annonce de sa retraite ne venait en réalité pas seule, Kompany devient le nouvel entraineur du RSC Anderlecht avec effet immédiat, provoquant donc le départ de Franky Vercauteren. Arrivé en cours de saison dernière, le 3 octobre 2019, suite à l’échec du tandem Davies- Kompany, « le petit prince du Parc Astrid » avait pour mission de redresser la barre et d’éviter une humiliation nationale aux mauves. En l’espace de quelques semaines, Vercauteren obtient des résultats et un bilan de 12 victoires, 7 nuls et 4 défaites. Une nette amélioration était observable dans le jeu anderlechtois, notamment en ce début de saison où les mauves s’en sorte avec un bon 4/6. Pourtant, c’est le lendemain d’une victoire 3-1 face à St-Trond qu’il doit faire ses valises pour faire place à Kompany.

Le remplacement de Vercauteren est une immense surprise et un risque prit par la direction mauve. Remercier le premier entraineur qui obtient des bons résultats depuis deux ans pour mettre en place un Kompany inexpérimenté qui a déjà échoué une fois avec Davies est un vrai coup de poker. En effet, le projet ambitieux de l’ex-capitaine citizen avait échoué, l’effectif très jeune des mauves n’avait pas pu assimiler ses idées, inspirées de Pep Guardiola. Le Belge veut voir ses joueurs pratiquer un football champagne comme il l’a connu sous les ordres de l’actuel coach citizen mais il n’avait obtenu que de la possession stérile et de faibles résultats. Pourtant, l’ancien défenseur central des Diables Rouges ne semble pas résigné et a déclaré vouloir persévérer avec ce système. S’il parvient à tout mettre en pratique, Anderlecht pourrait enfin redevenir l’équipe séduisante qu’elle a été. Cependant, un échec forcerait Kompany à revoir son plan de jeu afin de ne pas passer une troisième saison consécutive sans compétition européenne.

La décision prise par la direction vient bouleverser un équilibre enfin retrouvé, d’autant plus que l’effectif qui n’avait pas bien assimilé le système de Kompany n’a que très peu changé. Le risque pris est énorme et vient balayer le travail de Vercauteren. De plus, certains joueurs comme Adrien Trebel qui ont fait du bien à l’équipe ces dernières semaines risquent de ne plus connaitre que les tribunes, ne trouvant pas grâce aux yeux de leur nouveau coach.

Une décision qui fâche

Suite à cette annonce, de nombreux supporters mauves ont montré leur mécontentement. Outre le fait que le club va être sorti d’une stabilité durement regagnée, c’est le manque de respect envers Frankie Vercauteren qui suscite une vague d’hostilité. Le public anderlechtois estime que leur club a utilisé leur légende comme un bouche-trou en attendant que Kompany prenne le relais et qu’il a été « jeté » dès que son travail de reconstruction était presque arrivé à terme.

Selon la DH, l’ambiance entre l’ancien et le nouveau coach était arrivée au point de non-retour. En cause, trop de divergences d’opinions concernant la composition d’équipe et le style de jeu adopté. Au vu des personnalités des deux hommes, une rupture était inévitable. Anderlecht a donc dû faire un choix et une grande partie des supporters ne l’acceptent pas. De plus, toujours selon la DH, Vercauteren aurait voulu s’exprimer lors de la conférence de presse organisée pour la présentation de coach Kompany mais il aurait été interdit d’y assister. Si cela s’avère exact, la gestion anderlechtoise sur cette affaire aura rajouté encore plus d’huile sur un feu déjà ardent. Le Belge est d’ores et déjà attendu au tournant ce dimanche face à Mouscron pour sa première apparition en tant que T1. Nul doute que malgré les alléchants Standard-Genk et Antwerp-Gand, le match des mauves recevra une attention particulière.

Crédit photo: Belga / Icon Sport

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Jeune Belge étudiant le journalisme à l'IHECS (Bruxelles).