Ligue des champions féminine : Lyon favori, Paris outsider 

Ce samedi soir à 20h, la Ligue des champions féminine reprend à son tour ses droits, deux semaines après son homologue masculin et là aussi avec deux équipes françaises. L’Olympique Lyonnais, grandissime favori à sa succession, affronte le Bayern Munich en quarts de finale, tandis que le Paris Saint-Germain défie Arsenal. En cas de victoire, les deux clubs français se retrouveront en demi-finale. 

Des Lionnes en cage

Les Rhodaniennes ont les crocs. Meilleure équipe du monde, les joueuses de Jean-Luc Vasseur ont tout raflé depuis leur reprise, le 15 juin dernier. Et les arrivées de nouvelles joueuses sont venues étoffer un effectif déjà ultra-compétitif. L’OL a notamment enrôlé l’internationale française Sakina Karchaoui, et une autre jeune latérale du même acabit, l’Australienne Ellie Carpenter. Le milieu de terrain est également renforcé par l’arrivée de l’Islandaise Sara Björk Gunnarsdottir, championne d’Allemagne avec Wolfsbourg, alors que l’internationale anglaise Jodie Taylor vient épauler sa compatriote Nikita Parris en pointe, dans l’attente du retour de la serial buteuse Ada Hegerberg.

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La gardienne Sarah Bouaddhi annoncée sur le départ, le club a également recruté sa remplaçante, Lola Gallardo, en provenance de l’Atlético de Madrid. Finalement, l’internationale française (33 ans), qui a annoncé qu’elle faisait une pause avec les Bleues, a décidé de rester à Lyon après un transfert avorté vers les États-Unis en raison de la crise sanitaire. Comme depuis plusieurs saisons maintenant, l’Olympique Lyonnais dispose d’un effectif pléthorique alliant classe internationale et jeunes pépites.

Face au Bayern, les Lyonnaises seront cependant confrontées à une belle opposition. Outre-Rhin, les Allemandes ne sont pas en reste. Les coéquipières de l’internationale française Viviane Asseyi, qui s’est engagée jusqu’en 2022 après deux saisons avec les Girondines (42 matches, 25 buts), sont les seules encore en lice en Coupe d’Europe à avoir disputé leur championnat jusqu’au bout, un avantage face aux quatre mois d’interruption forcée de son adversaire… ou pas. La Bundesliga féminine s’est conclue le 28 juin avec une deuxième place pour le Bayern, derrière son éternel rival Wolfsbourg que les Bavaroises ont réussi à tenir en échec pour la seconde fois de la saison (1-1 ; 0-0).

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Les joueuses de Jens Scheuer ont repris l’entraînement le 20 juillet avec leurs nouvelles recrues. En plus de Viviane Asseyi, le club bavarois a frappé fort en signant notamment deux cracks du football allemand présentes à la Coupe du monde 2019 : Léa Schüller, 23 ans et déjà 11 buts en 20 sélections, ainsi que Klara Bühl, 20 ans et 7 buts en 11 apparitions avec la Mannschaft. Si le Bayern a perdu Mélanie Leupoltz, l’une de ses cadres au milieu de terrain, son attaque sera néanmoins à surveiller de près. D’autant que Gulia Gwinn s’est illustrée lors des trois matches de préparation en marquant à quatre reprises.

L’Olympique Lyonnais, sextuple vainqueur de la compétition et qui reste sur 4 victoires d’affilée, fait malgré tout figure de favori. Le staff lyonnais a tout mis en œuvre pour que ses joueuses arrivent à San Sebastien en ayant eu du temps de jeu. Les Rhodaniennes ont déjà disputé 7 matches, dont deux officiels dans le cadre de la Coupe de France. Après avoir disposé de Guingamp en demi-finale, elles ont décroché leur deuxième titre de la saison face aux Parisiennes aux tirs au but (0-0, 4-3 t.a.b.). Bientôt le troisième avec la Ligue des champions ?

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Paris peut rêver d’un doublé européen

Les Parisiennes n’ont donc toujours pas réussi à faire tomber l’ogre lyonnais. Elles ont néanmoins montré qu’elles étaient capables de lui tenir tête pendant 90 minutes. Et c’est une bonne chose. Car Arsenal, certes seulement troisième du championnat anglais cette saison derrière Chelsea et Manchester City, demeure un redoutable adversaire. Après une avalanche de blessures au cours de la saison, le club londonien est de retour avec un effectif de qualité au complet. Parmi les joueuses sous contrat avec Arsenal : la néerlandaise Viviane Miedema, meilleure buteuse actuelle de la Ligue des champions, sa compatriote et n°10 Danielle van de Donk, ou encore l’internationale anglaise Beth Mead, 4 passes décisives délivrées cette saison lors des matches européens.

La capitaine et défenseuse centrale Irène Paredes est donc prévenue. Son équipe devra être solide derrière face au front offensif d’Arsenal dont le jeu se base sur la possession. Les joueuses de la capitale pourraient cependant tirer profit de ce type d’adversaire. Les trois défaites de la saison des Gunners face à Chelsea ont montré qu’un pressing haut permettait de contrer le schéma de circulation de balle mis en place par le coach Joe Montemurro. De plus, en se projetant rapidement, les Blues avaient mis en lumière des espaces dans le dos des latérales. S’il s’inspire de cette tactique, l’entraîneur parisien, Olivier Echouafni, devrait donc offrir des solutions à ses deux attaquantes vedettes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, duo le plus prolifique cette saison en D1 avec 28 buts.

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Les Parisiennes pourraient également profiter d’un léger avantage physique. Les deux équipes n’ont repris qu’à une semaine d’intervalle mais les Gunners, dont le championnat s’est arrêté après la 15e journée le 13 février, n’ont pas encore joué de match officiel. En revanche, les anciennes coéquipières de la gardienne des Bleues, Pauline Peyraud-Magnin, partie pour l’Atlético de Madrid, se sont préparées à une potentielle séance de tirs au but après chacun des matches amicaux qu’elles ont remporté ( 4-0 contre Aston Villa, 5-0 contre Charlton et 2-0 contre Brighton).

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Pour les deux équipes, ce quart de finale doit servir de tremplin. Aucune d’entre elles n’a réussi à s’imposer face aux cadors de leur championnat. On pourrait même parler de déficit mental à l’évocation de ces finales de Coupe de France (0-0, 3-4 aux t.a.b. face à Lyon) et de League Cup (1-2 face à Chelsea) perdues dans les derniers instants. Mais cette fois les Gunners n’ont pas d’autres choix que de l’emporter si elles veulent avoir une chance de revivre des soirées de Ligue des champions la saison prochaine. L’occasion est belle également pour le club de la capitale. Les joueuses d’Olivier Echouafni peuvent s’inspirer du parcours de leurs collègues parisiens, en finale face au Bayern. Si elles parviennent à aller au bout, Grace Geyoro et ses partenaires pourraient offrir un doublé historique à leur président Nasser Al-Khelaïfi. Retrouver deux équipes d’un même club en finale serait du jamais-vu.

Crédit photo : Icon Sport

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