« Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne ». Le 8 novembre dernier, Lyon l’a fait (2-1). Bravo. Et désormais, peut-on se pencher sur la qualité du jeu proposé, souvent indigne du talent qui regorge dans cette équipe ? Analyse de ce match face à Saint-Etienne, miroir des problèmes récurrents des Lyonnais.
L’Olympique Lyonnais a du talent, beaucoup de talent. Une équipe qui peut aligner dans la même équipe Aouar, Depay, Guimarães, Caqueret ou encore Paquetá, ne peut pas se plaindre du manque de créativité.
Mais le talent accumulé ne suffit pas à bien jouer, comme il ne suffit pas d’empiler des bons musiciens pour avoir de la bonne musique.
Marseille peut se plaindre du manque de qualité à certains postes, en plus de certains soucis tactiques, mais Lyon n’a pas cette excuse.
On va revenir sur les axes de progression des Lyonnais, qui abusent du jeu long et du jeu direct vers l’attaque sans vouloir créer du jeu entre les lignes. Et comme dit Juanma Lillo (illustre entraîneur espagnol) à propos des longs ballons : « Quand le ballon va vers l’avant, il revient. Mais quand il va seul, il revient avec ceux de l’équipe adverse. Et ça, c’est un problème. »
L’attaquant fait un appel dans la profondeur et la défense adverse recule.
Ça aurait été le moment idéal pour trouver un joueur entre les lignes. Dommage.
Toute l’attaque sur la même ligne, personne entre les lignes
pour recevoir dans les pieds. Tout est laissé au hasard des longs ballons.
Ici en phase de construction, personne ne se propose pour recevoir
et conduire proprement vers la phase de création.
Plus haut, plus proche du but, mais toujours le même souci,
personne ne se propose pour recevoir le ballon dans les pieds.
Beaucoup de monde à la construction et comme toujours, personne dans
les intervalles pour recevoir la balle et effacer les lignes adverses.
Personne dans la zone derrière le pressing pour recevoir. Latéral trop bas et contrôlé par l’adversaire. Difficile de ressortir proprement.
Et proche du but on prend les mêmes et on recommence.
De l’espace, mais pas de Lyonnais.
Lyon a le même souci depuis plusieurs mois : du talent mais toujours pas d’idées, toujours pas l’envie de mettre en valeur des joueurs de ballon qui aiment recevoir la balle dans les pieds, qui aiment combiner dans des petits espaces. Mais l’espoir fait vivre, ça changera sûrement.
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