[Interview] Eric Aderdor : « Il faut redonner la parole aux clubs »

La Ligue de Paris Île-de-France de Football est chargée de gérer plus de 1 100 clubs, qui rassemblent 280 000 licenciés. Le 19 décembre 2020 seront organisées les élections pour la présidence de cette Ligue. Candidat, Eric Aderdor nous expose ses projets et sa vision.

Votre profil semble moins médiatique que celui de vos concurrents, Comment présenteriez-vous votre parcours à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Je m’appelle Eric Aderdor, j’ai 48 ans, je suis père de trois enfants et je suis entrepreneur dans la vie. Je suis notamment propriétaire de médias comme Onze Mondial ou But Football Club qui sont connus dans le monde du foot international et amateur depuis longtemps maintenant. J’ai été président du FC Mantois pendant 2 ans, j’ai démissionné la semaine dernière pour me consacrer à la course à la présidence de la Ligue de Paris. C’est un club de 1.200 licenciés dont 50% de son effectif a moins de 13 ans, ce qui était très intéressant et enrichissant.

J’ai grandi et passé mon enfance à proximité, j’ai passé mon bac à Mantes-la-Jolie et fait mes études supérieures à Paris. J’ai occupé des postes dans des petites entreprises comme dans de très grands groupes. J’ai été dirigeant-membre du comité de direction des Pages Jaunes pendant plusieurs années. J’évolue dans le monde du digital depuis plus de 15 ans désormais et j’ai été président du syndicat des régies internet. Je sais donc ce que c’est que de présider une association professionnelle.

Une candidature prend racine dans des convictions, une vision pour l’avenir. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter, et par ailleurs, quel est votre souhait pour la Ligue de Paris ?

Durant mes deux années de présidence au FC Mantois, j’ai constaté qu’on était souvent seul aux commandes. On est un peu des « tourneurs d’assiettes ». C’est-à-dire qu’on doit aller serrer les mains des élus locaux, faire en sorte que nos éducateurs aient les moyens de travailler mais aussi équilibrer le budget et satisfaire les points de développement d’un club. On se rend compte qu’on est un peu isolé, la FFF étant un petit peu loin avec des préoccupations loin du football en ce moment. Quant à la Ligue, on a le sentiment d’une citadelle loin de ses clubs. Vous parliez de vision, l’une des plus grosses problématiques c’est qu’il n’y en a pas. Que doit-être le football francilien dans 5 ou 10 ans ? Aucun des deux autres candidats n’apporte de réponse.

Je pense être légitime sur cette fonction car je veux être en rupture. Je veux apporter ma vision d’entrepreneur dans le sens où j’estime que les clubs sont les clients de la Ligue et que celle-ci doit satisfaire ses clients. Aujourd’hui, on en est loin et les clubs ne sont pas totalement satisfaits. En ce sens, on ne comprend pas trop les accusations de Mr. Sandjak concernant le supposé téléguidage de listes contre lui. Ma liste est composée de présidents de clubs et qui mieux qu’un président de club pour comprendre la préoccupation des clubs ? Une dizaine d’entre eux me suivent sur l’ensemble du territoire francilien : des clubs modestes en terme de licenciés comme Ville-d’Avray ou des clubs un peu plus importants comme la Salésienne, le FC 93, Taverny ou encore Viry-Châtillon.

Dans un récent entretien, vous disiez vouloir « redonner la parole aux clubs ». C’est pour vous une nécessité étant donné le profil des candidats adverses ?

Absolument. On a une ligue aux abonnés absents, sauf peut-être pour certains clubs. Tout le monde ne se retrouve pas forcément dans cette politique-là. La Ligue appartient aux clubs. Elle n’appartient pas à un homme ou une équipe. Mon programme se base sur 3 items : «I» pour interagir et avoir une présidence de proximité, «D» pour développer et «F» pour financer.

Lors de son passage sur RMC, Jamel Sandjak a défendu son bilan sur un certain nombre de points, le volet financier notamment. En tant que président de club, est-ce que vous vous êtes retrouvé dans ses propos ?

Dans toutes les interviews que je peux mener quotidiennement avec les présidents de clubs qui nous suivent, aucun ne se retrouve dans la politique actuelle menée par la Ligue. Quand j’étais en fonction, et c’est ce que je disais à mon équipe de direction, je ne retrouvais pas grand-chose qui provienne de la Ligue dans le budget de mon club.

Un exemple qui a récemment fait parler, c’est l’acquisition du domaine de Morfondé pour plusieurs millions d’euros. Êtes-vous d’accord avec Thierry Mercier, l’un de vos adversaires, pour dire que l’acquisition d’un «mini-Clairefontaine» n’était pas indispensable ?

De ce que j’ai compris, je n’étais pas là pour voter ce projet, s’il existe c’est que la majorité des clubs a dû voter pour. Mais à mon avis, certaines choses ont été faîtes en dépit du bon sens, notamment l’audit du financement des travaux. On se retrouve avec un domaine qui comporte des charges incommensurables : de ce que j’ai lu des comptes-rendus des assemblées générales de la Ligue Île-de-France, le coût annuel se situe autour d’un million d’euros. Il est financé par les clubs. Sont-ils prêts à le faire pendant encore de nombreuses années ? Je prêche plutôt pour un référendum auprès des 1.100 clubs afin de décider s’il faut le garder et en faire un centre technique digne de ce nom. Si c’est le cas, il faudra faire un audit complet afin d’établir un coût précis et savoir comment le financer.

De vous à moi, j’ai dû mal à concevoir le fait de faire de Morfondé un centre technique digne de ce nom sachant qu’il y a déjà Clairefontaine. Je rappelle que le budget de la FFF est de 260 millions d’euros, contre 10 millions d’euros pour la Ligue. Est-ce vraiment la vocation de la Ligue de pouvoir devenir propriétaire terrien d’un domaine énorme et qui va coûter des sommes énormes en réfection ? Je ne suis pas sûr de ça, c’est mon point de vue mais je consulterai les clubs.

Vous parlez de référendum, est-ce que cela s’inscrit dans votre volonté d’une gouvernance plus inclusive vis-à-vis des clubs ?

Oui. Encore une fois, ma liste est une liste de présidents de clubs. La Ligue appartient aux clubs. La question se pose aussi concernant le siège de la Ligue : est-ce que ça vaut le coup d’être propriétaire de son siège sachant qu’on connait à peu près à l’avance notre budget ? Il est d’environ 10 millions d’euros, il y a quelques incohérences là-dessus. Ne serait-il pas pertinent de vendre ce siège afin de financer des programmes à destination des clubs, des enfants, des éducateurs, de l’encadrement des arbitres, du statut des bénévoles ?

Vous parlez du budget, il est de 10 millions d’euros, c’est une somme importante et, à l’image de Thierry Mercier, vous ne semblez pas satisfait de son utilisation…

On se dit deux choses : la Ligue de Paris est la plus importante du pays, voire d’Europe et du monde. Dans le même temps, elle a un budget extraordinairement ridicule par rapport à ses ambitions. Il est de 10M€ pour 280.000 licenciés, versus 10M€ pour la Ligue Grand-Est et à peu près le même montant pour la région Aquitaine par exemple. Finalement, on a un budget assez ridicule comparativement aux autres ligues.

Le deuxième point selon moi, c’est que le budget devrait se situer entre 15 et 20M€. C’est en cela qu’il n’y a pas de vision concernant le montant du budget et la manière de le faire vivre. Il y a un énorme travail à faire auprès des entreprises, de la politique RSE de certains groupes sachant qu’il y a énormément de projets à porter. On oublie que le foot, c’est 20% d’adultes pour 80% d’enfants. Les problématiques d’un club aujourd’hui, c’est comment développer ses licenciés malgré des moyens limités en termes de terrains, de déplacements… Il y a pleins de problèmes très concrets auxquels la Ligue doit répondre, ce qu’elle ne fait pas. Elle est aux abonnés absents, elle thésaurise de l’argent, tous les ans il y a des excédents. Est-ce vraiment sa vocation ? Il y a pas loin de 9M€ dans ses caisses, on vit une période extraordinaire, n’aurait-il pas été judicieux de débloquer un budget extraordinaire de 2 ou 3M€ à destination des clubs ?

Vous évoquez le nombre de licenciés, la Ligue a annoncé avoir dépassé le cap historique des 280.000 licenciés l’année passée. Est-ce un fait d’arme que l’on peut attribuer à la mandature en cours ?

Il y a globalement une progression des licenciés dans certaines catégories, notamment les féminines. La Fédération a mis beaucoup de moyens pour développer cette activité auprès des féminines et je le constate au sein du FC Mantois et des clubs que je représente aujourd’hui. Quand on additionne l’ensemble des féminines que l’on a, on doit être pas loin des 800 à 850 licenciées. Nous sommes de vrais promoteurs du football féminin. Il y a également un gros boulot de la Fédération pour développer le futsal.

Je pense qu’on peut aller plus loin et se fixer un objectif de 300.000 licenciés à la fin du premier mandat. Le foot se joue désormais tous les jours, ce n’est plus le dimanche à 15 heures. Dans mes sponsors, on travaille avec deux dirigeants de l’Urban Foot et du Five qui ont créé des académies pour les petits. Certains commencent à 3-4 ans et on réfléchit ensemble à élargir notre bassin de licenciés. Il y a encore un gros travail à faire auprès d’un certain nombre de pratiquants qui ne sont pas encore licenciés, comme le foot à 5 ou à 7.

On vit actuellement une situation particulière où, à cause de la crise sanitaire, on ne joue plus au football. Quel constat faîtes-vous de cette période ?

La situation est exceptionnelle. Le ministère de la Santé dicte un certain nombre de principes, on ne peut que s’y fier, je ne suis pas médecin. Le fait que les moins de 18 ans commencent à reprendre, c’est déjà une énorme chose. Les gamins sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes et, sans activité sportive, c’est parfois un peu compliqué de les cadrer. On est tous très heureux de la reprise du football pour ces catégories. Ce n’est pas loin de 80% des licenciés. Que les adultes reprennent plus tard, bon, on suit les directives de ce point de vue…

Si le championnat reprend, il doit reprendre en janvier et dans ce cas-là, ce sera jouable pour avoir une saison complète en rallongeant la période à juin/juillet. Si les championnats reprennent en février, comme ça semble être envisagé, je pense qu’il faudra occuper les clubs différemment. Ce seront aux Ligues de prendre la main sur les championnats amateurs afin d’organiser des tournois, des mini-championnats et que finalement cette saison soit une saison blanche. C’est toujours un peu dommageable dans le sens où c’est compliqué pour ceux qui vivent du foot, notamment les éducateurs pour qui c’est un complément de revenu. C’est compliqué de les rémunérer car, de manière générale, ils le sont par rapport aux frais kilométriques, inexistants aujourd’hui. Pour eux, il est impératif que la compétition reprenne.

C’est aussi très compliqué pour certains clubs qui dépendent de sponsors, bien souvent des entreprises locales, qui sont freinées du fait du virus et auront du mal à refinancer du sponsoring ou du mécénat. Je pense que les mesures d’urgences qui sont prises, du point de vue financier, ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le foot amateur est réellement en danger.

Le football a également un rôle structurant sur le plan sociétal : il agit parfois comme un pacificateur et parvient à faire se réaliser un certain nombre de personnes. Vous êtes inquiet des conséquences sociales de son arrêt au niveau amateur ?

Oui. Très honnêtement, quand j’ai pris la présidence du FC Mantois, je pensais naïvement que 100% de mon job allait se consacrer au développement du football. Je me suis vite aperçu que ce n’était que 50% de mon job et que l’autre moitié était dédiée au social : un club de football joue un énorme rôle dans l’intégration, trouver des moyens pour l’éducation des enfants, mettre en place des partenariats avec les entreprises pour avoir des stages. Certains présidents que j’ai consultés m’ont rapporté que certains gamins venaient au club le ventre vide ou encore vêtus d’un tee-shirt par 10 degrés. Nos clubs jouent un rôle essentiel dans la vie d’une commune.

On a un vrai rôle d’intégration. On travaille conjointement avec les élus locaux qui ont des buts similaires, parce qu’il n’y a parfois personne pour les accompagner lorsque les parents travaillent. Si l’État décidait de donner ne serait-ce que 5% du budget de la politique de la ville aux clubs, croyez moi que l’argent serait bien employé. Les clubs pourront devenir moteur dans l’employabilité, on professionnaliserait le personnel des clubs.

Ce que vous dîtes fait écho à la part famélique allouée au sport dans le budget de relance consacré à la culture…

J’irai un petit peu plus loin. Il n’y a pas de représentativité du sport de manière générale. Il n’y a pas d’unité du sport. Toutes les fédérations doivent s’unir car le sport représente un énorme poids. On a un gros rôle d’insertion sociale et on ne le dit pas. Les élus le savent localement, mais aux plus hautes autorités de l’État, je pense qu’il y a des choses qu’on ignore. Le sport dans sa globalité doit parler d’une seule et même voix et revendiquer des investissements qui ne sont pas du tout à la hauteur aujourd’hui.

L’insécurité est un thème à la mode et traité de manière douteuse. Il revêt cependant une certaine réalité sur les terrains d’Île-de-France, l’agression récente d’une jeune arbitre l’atteste. Quel constat en faîtes-vous et quels sont les moyens que l’on peut donner aux éducateurs dont le travail s’arrête rarement aux lignes tracées sur le terrain ?

Vous touchez un point important. Celui de l’éducation et de l’insécurité, deux thèmes qui sont pour moi liés. Certains parents sont un peu réticents à laisser leur jeune jouer au foot dans certains clubs. Il faut lever ces doutes-là.

Sur le premier point, c’est une évidence pour moi : il est important d’avoir de très bons éducateurs. Pour cela, il faut pouvoir leur financer des formations. On est confrontés à deux problématiques : au financement des formations et à un nombre de formations très limité en Île-de-France. J’ai appris récemment que l’IDF arrive à l’avant-dernière position des Ligues en terme de nombre d’éducateurs qui peuvent prétendre au plus haut niveau de formation. C’est un truc de dingue ! Comment est-ce qu’on peut revendiquer être la plus grande ligue de France voire du monde et posséder un tel bilan ? J’ai cru comprendre que la Ligue d’IDF est une ligue qui travaille en autarcie. Elle est coupée de la Fédé car il y a tellement de rancœur qu’on fait en sorte de ne pas être juste envers elle. De ce fait, nous les clubs, on est pris en otage de ça et c’est inadmissible.

Le deuxième point, c’est la sensibilisation de l’ensemble des présidents de clubs. Il faut qu’on leur donne des moyens, qu’ils puissent engager beaucoup plus de bénévoles pour assurer une meilleure sécurité. Les arbitres doivent avoir un statut ultra-cadré car ce sont des gens qui font un travail formidable et très peu reconnu aujourd’hui. Près de 230 arbitres ont quitté la Ligue ces derniers mois. C’est inadmissible, il doit y avoir un problème quelque part. Comment encourager des vocations sans montrer l’exemple ? Il faut être beaucoup plus sévère dans les actes d’agressions. C’est un gros sujet au centre de mes préoccupations.

On semble assister à une bataille de chiffre à ce niveau-là : Jamel Sandjak défend une augmentation constante du nombre d’arbitres tandis que Thierry Mercier déplore sa baisse…

Je crois que Jamel Sandjak fait référence à ses huit années de mandat. Encore heureux que le nombre d’arbitres ait un peu augmenté. Il se trouve que la tendance s’effrite. J’ai écouté Mr. Sandjak sur RMC concernant la jeune arbitre agressée. Il n’a pas apporté de réponses concrètes, se contentant de souligner qu’elle était jolie et que s’il était en bord de terrain, il la draguerait. Ça m’a fait bondir de mon siège. Il faut être beaucoup plus sévère avec les personnes qui commettent des agressions sur les arbitres, des actes ignobles. Mr. Sandjak défend son bilan que je trouve normal au vu du budget et des moyens déployés.

La formation des éducateurs est un véritable parcours du combattant pour ceux qui prétendent gravir les échelons. Quels sont les ressorts que vous comptez employer pour résoudre une situation qui ne profite à personne ?

Il faut avant tout rétablir le dialogue avec les centres de décisions, la FFF notamment afin de permettre aux éducateurs de passer leur diplôme. J’ai cru comprendre que c’étaient des critères assez flous concernant la sélection des profils : pourquoi accepter untel et pas un autre ?

Je l’ai vécu moi-même au sein de mon club puisque j’aide financièrement certains de mes éducateurs à passer leur diplôme. L’un de mes coaches n’a pas pu être accepté car le nombre de place est restreint. Dans ces places, il y avait énormément d’anciens pros. Ça veut dire qu’il y a une politique pour les pros et une pour les amateurs ? C’est inadmissible. Il faut faire bouger les lignes et très honnêtement, j’espère aussi qu’à la FFF, Noël Le Graët, que je ne connais pas personnellement, passera la main. Le football français a besoin de réformes.

On pense aux élections qui se tiendront l’année prochaine à la FFF. Quels en sont les enjeux pour le football amateur ?

Je pense qu’il y a un élément qui montre que le football amateur passe au second plan. Le budget de la FFF est de 260M€ tandis que seulement 80M€ est consacré au foot amateur. On est entre 15.000 et 16.000 clubs. C’est dire encore une fois le petit poids du football amateur dans le budget de la fédération.

Il est évident qu’il faut qu’on essaie de passer à autre chose et qu’on puisse réaligner certaines politiques. Il ne faut pas oublier que la FFF et les Ligues existent parce qu’il y a des clubs et qu’il y a des clubs parce qu’il y a des joueurs. Il ne faut pas dégoûter tout ce monde qui œuvre au quotidien, dont le travail remarquable des bénévoles qui œuvrent pour qu’on ait la meilleure sélection nationale du monde.

Jamel Sandjak a clairement fait mention de listes érigées contre lui car il n’aurait pas témoigné son soutien à Michel Moulin, probable candidat à la présidence de la FFF. Est-ce que vous vous sentez concerné par une telle affirmation ?

Avant tout, la seule chose qui m’intéresse, c’est de faire en sorte que les clubs d’Île-de-France reprennent ce qui leur appartient à travers ma liste : la Ligue. Je souhaite d’ailleurs que l’on ne puisse pas effectuer plus de deux mandats. Il faut passer la main et faire en sorte que les instances se régénèrent. Autrement, on se sclérose et on reconduit la même politique sans répondre aux problématiques des clubs.

Quant au fait que Jamel Sandjak dise qu’il y a deux listes contre lui… C’est une élection démocratique et la Ligue ne lui appartient pas. Il peut y avoir 10, 20 ou même 30 listes demain, et c’est un non-problème. Sur le fait qu’il ait évoqué Michel Moulin, je le connais depuis plus de 20 ans et c’est un type qui a œuvré pour le foot amateur. Sur cette période, il a dû dépenser environ 40M€ dans le sponsoring de clubs. Il m’aide effectivement en me mettant son réseau de présidents de clubs à disposition, qu’on tente de rallier à notre projet. Concernant la FFF, Michel Moulin ne s’est pas encore prononcé. S’il pose sa liste, ça sera extraordinaire pour le football français. Au contraire, on a besoin de gens passionnés et de gens qui ont une vision pour le football.

Pour clôturer, vous sentez-vous en position de gagner à l’approche des élections ?

J’y vais pour gagner, ça c’est le premier point. Tous les jours j’ai des marques de sympathie sur ma liste, tous les jours des clubs nous rejoignent et partagent les mêmes valeurs que la liste que je défends. C’est encourageant, je me sens bien.

J’apporte quelque chose de différent, j’ai pour ambition de mieux professionnaliser la Ligue, qu’elle appartienne à l’ensemble des clubs. Je ne suis pas dans une continuité. Monsieur Mercier est là depuis plusieurs décennies, il a été dans les différents comités de direction de la Ligue et de son district, j’ai du mal à imaginer qu’après tout ce temps, on puisse être enclin à changer sa manière de faire. Durant les deux mandats de Mr. Sandjak, il ne s’est pas passé grand-chose. Son actuelle mandature n’est pas à la hauteur de la situation que l’on vit. Il faut voir autre chose.

Propos recueillis par Merwan Aichour pour Ultimo Diez.

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