Noël Le Graët sur l’arrêt des compétitions amateurs : «J’aurais préféré qu’ils jouent, mais…»

À une semaine de l’élection à la présidence de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, candidat à sa propre succession, bouclait ce vendredi son tour de France des Ligues de Football par un passage par Orléans. L’occasion de rencontrer le président de la Ligue du Centre, Antonio Teixeira, afin d’échanger sur les projets d’une ligue qui table sur un recul de licenciés de 14%. Mais aussi d’évoquer des questions plus larges sur l’actualité football français avec plusieurs médias, parmi lesquels Ultimo Diez. Entretien.

Noël Le Graët, vous avez choisi de vous porter candidat à un nouveau mandat. Quelles ont été vos motivations ?

Noël Le Graët – D’abord, la période est très difficile pour prendre des décisions. Après réflexion et en s’appuyant sur une équipe stable, même si j’ai pris quelques nouveaux, nous avons pour nous une bonne connaissance des dossiers en cours et de bonnes entrées dans les différents ministères, des arguments importants lorsqu’on se porte candidat. Mais aussi et surtout car j’en avais l’envie.

Est-ce que cela a été dur de faire campagne dans la situation sanitaire actuelle surtout après une longue période d’arrêt pour certains ?

Non, ce fut simple, les présidents dans les ligues et districts sont conscients de la situation et pas dupes. Ils savent que nous n’avons pas réponse à toutes les interrogations. Comme sur le dossier de la Nationale 2 et la D2 Féminine, nous nous apercevons que les vérités du lundi ne sont pas celles du mardi.

«C’est clair, j’applique les directives du gouvernement»

Certains se plaignent de ne pas savoir sur quel pied danser avec tous ces ordres et contre-ordres…

(Il coupe) Non mais de toute façon c’est clair, j’applique les directives du gouvernement, il n’est pas question de changer une seule virgule. D’abord nous avons trop de responsabilités, il faut rappeler que nous sommes dans une période de maladie, ce n’est pas qu’une question de football, c’est la vie des gens qui est en danger. Il convient de faire confiance aux spécialistes et je leur fais confiance.

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Pour revenir sur la question de la N2 et la D2F, une grosse grogne monte sur les réseaux sociaux !

Oui enfin, ils peuvent grogner… J’aurais préféré qu’ils jouent, tout le monde veut jouer ! Ils avaient dit oui… Finalement le ministère dit non pour des raisons sanitaires, donc encore une fois j’applique à la lettre les décisions. Nous faisons le maximum pour que cela joue, quand ce n’est pas le cas…

«Dire aux clubs de N2 “allez-y c’est bon les gars”, sans avoir l’assurance de tout ce contrôle, ce n’est pas possible»

La Coupe de France a pu reprendre dans un nouveau format elle, avant les dernières directives. Êtes-vous satisfait des premiers retours du nouveau format ?

Je suis content. Notre redémarrage de la coupe correspondait à une baisse de l’épidémie, c’était une belle option que l’on voulait bénéfique pour la potentielle reprise des autres compétitions. Malheureusement, la situation s’est dégradée depuis. Malgré tout, je pense que nous avons bien fait, les jeunes avaient envie de jouer, les protocoles ont été stricts et il n’y a pas eu de dégâts, c’est un bon constat.

Justement pour la N2 et D2F, cela n’est pas possible à appliquer ?

Que les grands clubs jouent avec un grand contrôle médical oui. Dire aux clubs de N2 «allez-y c’est bon les gars», sans avoir l’assurance de tout ce contrôle, ce n’est pas possible. Dans tous les cas, j’accepte la décision du gouvernement même si j’aurais préféré jouer comme tout le monde.

Frédéric Thiriez a qualifié certains de vos propos de «honteusement discriminatoire» (envers les Bleues), qu’avez-vous à répondre ?

Je ne commenterai pas, et pour être honnête, je n’ai même pas lu ce qu’il a déclaré. Il dit ce qu’il veut mais moi je ne commente jamais, je pense seulement que dans une campagne, il y a un minimum de courtoisie.

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L'Equipe Ultimo Diez