Ils ont entre 17 et 22 ans et mettent du piment dans cette saison de Ligue 1. Ultimo Diez a sélectionné six joueurs considérés comme les révélations de la première partie de saison en France. Avant qu’ils s’engagent avec un grand club d’un championnat étranger, focus sur les petits prodiges de notre championnat.
Eduardo Camavinga (Rennes)
On l’avait vu venir, mais on ne l’attendait absolument pas à un tel niveau. Eduardo Camavinga était annoncé comme un phénomène en avril 2019, lorsqu’il faisait ses débuts avec le Stade Rennais à l’âge de 16 ans. Cette saison, il est le 6e joueur le plus utilisé par Julien Stéphan. Pourquoi ? Parce qu’il «a tout pour lui» selon son entraîneur. «De l’abattage sur le plan athlétique, une bonne qualité technique, et surtout une qualité humaine exceptionnelle», listait Stéphan pour RMC Sport en novembre dernier, alors que Camavinga soufflait ses 17 bougies.
Propulsé en équipe de France espoirs, le milieu rennais est le deuxième joueur de Ligue 1 au nombre de duels gagnés cette saison (8,7/match, soit 59% des duels qu’il dispute). Son nom est déjà soufflé aux oreilles de Didier Deschamps en vue de l’Euro 2020. Son impact dans l’entrejeu, ses qualités à la récupération et son incroyable maturité balle au pied fait de lui un des tous meilleurs milieux de terrain en Ligue 1 cette saison. «Il respire le foot», lançait Landry Chauvin, ex-responsable de la formation rennaise dans les colonnes de L’Équipe en août dernier. Camavinga, la définition d’un prodige.
#Ligue1 Revoilà les bilans!
Après la phase aller du championnat, le joueur qui a gagné le plus de duels est un habitué…
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— Du Stade Aux Stats (@DSASofficiel) January 3, 2020
Rayan Aït Nouri (Angers)
Les grands clubs européens ont explosé leur facture de téléphone à force de passer des coups de fil en France pour déranger Angers SCO. Quoi qu’ils fassent, Rayan Aït Nouri l’avait décidé : il évoluerait sous les ordres de Stéphane Moulin en 2019-20. Grand espoir du football français, le latéral gauche a été couvé par son entraîneur et s’est immédiatement imposé dans le 11 angevin du haut de ses 18 ans, cumulant 15 titularisations et 3 passes décisives.
Formé en région parisienne, le natif de Montreuil semble voué à un départ cet été. L’Équipe avait révélé un intérêt du PSG puis de l’Angleterre, où un club du top 5 concocterait une offre d’au moins 30M€. «C’est toujours bien que de grands clubs aient un œil sur moi, mais je me concentre sur Angers, expliquait Aït-Nouri après une défaite sur la pelouse du PSG (0-4). J’ai le temps devant moi. Je suis très bien à Angers et ma priorité, c’est mon club.» Un club épanoui, classé 8e de Ligue 1 et loin des sirènes du maintien.
Gautier Larsonneur (Brest)
Si Brest se maintient en Ligue 1, il devra une fière chandelle à son gardien. Gautier Larsonneur a ébloui l’Hexagone 19 journées durant, réalisant 8 parades face à Marseille (défaite 2-1) et 9 face à Lille (défaite 1-0), dont un penalty repoussé. «Mes joueurs sont tombés sur un très bon gardien», reconnaissait Christophe Galtier. Au total, le Brestois (22 ans) a effectué 77 arrêts en Ligue 1, soit au moins 14 de plus que tout autre gardien. Et ce malgré qu’il soit le plus petit gardien parmi les 20 clubs de l’élite avec son mètre 81.
«Ce que j’aime bien chez lui, c’est qu’il est tonique et explosif, analysait Jérémie Janot, illustre portier de Saint-Étienne mesurant 1m73, pour le Télégramme. Il gicle vite, il n’hésite pas à participer au jeu. Gautier a toute la panoplie du gardien moderne.» Breton pur souche, Larsonneur doit toutefois se faire à l’idée qu’il ne peut pas hisser son club au sommet du classement : «J’ai un copain, Paul Bernardoni (gardien de Nîmes et ancien coéquipier en EDF Espoirs, ndlr), qui m’avait prévenu. Il m’a dit : “Tu verras, il y a certains matches où tu sortiras frustré parce que tu auras fait beaucoup d’arrêts et ça ne servira pas à grand-chose.” Merci Polo.»
Victor Osimhen (Lille)
Vainqueur de la Coupe du monde U17 en 2015 avec le Nigéria, Victor Osimhen avait éclaboussé de son talent la compétition. Auteur de 10 buts, il avait terminé meilleur réalisateur du tournoi en marquant à chaque match. Depuis, le natif a découvert l’Europe avec un transfert à Wolfsbourg puis un prêt en Belgique, à Charleroi. Inoffensif en Allemagne, le buteur renaît en Jupiler League. Ses 19 buts en 34 matches attirent l’oeil du LOSC qui le recrute pour 12 millions d’euros.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Osimhen n’a pas tardé à se faire remarquer. Auteur d’un doublé dès la première journée face à Nantes (2-1), il a montré ses qualités d’explosivité et de finition avant de confirmer par la suite. Avec ses 10 réalisations (en 18 matches), il est le meilleur buteur et la locomotive offensive du club lillois, prenant le relais de Nicolas Pépé, parti à Arsenal. Victor Osimhen a également prouvé ses capacités d’adaptation en répondant présent en Ligue des champions malgré la campagne ratée de sa formation. On parle déjà d’intérêts émanant des plus gros clubs européens. Lille devrait réaliser, sous peu, une nouvelle importante plus-value.
Imran Louza (Nantes)
Pour les suiveurs de la réserve du FC Nantes, son installation en Ligue 1 n’était qu’une question de temps. Au club depuis plus de 10 ans, Imran Louza a grimpé toutes les marches jusqu’au groupe professionnel en réussissant, à chaque fois, à hausser son niveau de jeu pour s’adapter au niveau supérieur. Cette saison, c’est au poste de milieu excentré droit que Christian Gourcuff l’a installé, faute de place pour lui ailleurs. Il faut dire que ses 88 minutes de jeu en Ligue 1 ne pesaient pas bien lourd à côté des 160 matches cumulés d’Abdoulaye Touré et de Mehdi Abeid, ses concurrents au poste de milieu relayeur.
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Le technicien breton, qui l’a adoubé dès sa première conférence de presse, tenait néanmoins à l’aligner. Forcément un peu perdu, Louza a retrouvé de la verve quand il a été repositionné dans le cœur du jeu. Depuis, il est indéboulonnable. Son coup d’œil, la qualité de son pied gauche et sa capacité à dicter le tempo des rencontres l’ont rendu quasiment indispensable. Ses performances ont, en tout cas, plu à Sylvain Ripoll qui lui a offert ses premières sélections en équipe de France Espoirs. Pour ne rien gâcher, il a inscrit deux buts en championnat (+ un en Coupe de la Ligue).
Joris Chotard (Montpellier)
C’est, très certainement, la plus grosse surprise de cette liste. Avant le début de saison, Joris Chotard n’avait pas encore disputé la moindre minute chez les professionnels. Michel Der Zakarian l’a titularisé face à Rennes, dès la première journée, alors qu’il n’était pas encore majeur. Bien lui en a pris. Le milieu de terrain héraultais a fait honneur à la confiance de son entraîneur. S’il a disparu entre la 2e et la 6e journée, il a fait un retour fracassant dans le onze à l’occasion du derby face à Nîmes (1-0). Une grosse prestation qui lui a ouvert, en grand, les portes de la Ligue 1.
Depuis, il n’a plus quitté l’équipe, enchaînant 13 matchs de championnat consécutifs. Aligné dans une position de numéro 10 lors de ses débuts, c’est quelques crans plus bas qu’il brille. Depuis quelques rencontres, MDZ l’a installé au poste de milieu défensif. Bonne pioche. Chotard est infatigable à la récupération et il gratte de nombreux ballons. Avec Teji Savanier, ils forment une paire très complémentaire dans l’entrejeu héraultais. La Paillade a trouvé son nouveau prince.
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