Serie A dell’arte : Inter, Fiorentina, Roma… les hymnes à la joie

Sur les pelouses italiennes, chaque week-end, c’est la même chanson. Quelques minutes avant le coup d’envoi, l’équipe à la maison fait raisonner son hymne. Moment de communion pour les tifosi ou manœuvre de déstabilisation pour l’adversaire, chacune des 20 formations de l’élite calcistique laisse apparaître un pan de sa personnalité à travers ce rituel. Chansons traditionnelles, airs lyriques et rock ultras, à vos playlists !

« Napule è » – Pino Daniele

Commençons par de l’émotion pure avec le frissonnant « Napule è » de Pino Daniele. Après des années sans véritable hymne officiel, le Napoli a remédié à ce qui était devenu au fil des ans un véritable casse-tête. Suffisait de demander, ou plutôt de consulter les classiques régionaux dans lesquels sommeillait cette ode bucolique et mélancolique. On admirera la montée progressive vers un refrain symbolisé par quelques traits de mandoline, instrument typique de la ville. Les 40 000 tifosi ayant entonné ce chef-d’œuvre en 2015 en hommage à son interprète disparu ont probablement encore la chair de poule.


« Roma – non si discute, si ama » – Antonello Venditti

Toujours dans la catégorie « émotion », on file dans la capitale avec le célébrissime « Roma (Non Si Discute, Si Ama) » sûrement plus connu sous le cri de « Roooma, Roooma, Rooomaaa ». On y sent toute l’émotion de Venditti, qui à l’été 83 clame son amour pour la Louve tout juste auréolée de son deuxième Scudetto. La montée d’une minute vers le couplet final exécuté a cappella est à couper le souffle. Frissonnement garanti les soirs de Coupe d’Europe ou de derby.


«  Canzone viola »  – Narciso Parigi

Chaque week-end de match à l’Artemio–Franchi, la Fiorentina est honorée par un monument. La « chanson violette » lance les hostilités des parties des gigliati depuis 90 ans. Inspiré de plusieurs travaux d’Italo Calvino, cet air de Bal musette n’a pas son pareil pour réveiller le peuple florentin. Mention spéciale au urlo final pour la dose d’adrénaline.


« Pazza Inter » – I Boys Della Nord

Un autre monument tout simplement. « Pazza Inter » ne brille pas par sa richesse musicale, oh non ! On dirait un peu un mauvais tube de Zucchero ou le générique d’un énième manga de foot. Pourtant après une écoute, on ne peut s’empêcher de fredonner le refrain. Au fond, n’est-ce pas l’aboutissement pour un hymne de stade ?  Les paroles font l’éloge d’une équipe capable du meilleur comme du pire, avec ce côté fou (NDLR : « pazzo » en italien) à la fois attachant et exaspérant. Depuis le début de la saison, le club et Conte en première ligne, ont changé volontairement d’hymne, pour combien de temps ?


« Juve storia di un grande amore » – Paoli Belli

Comme pour le rival intériste, l’hymne de Vieille Dame n’est pas un chef-d’œuvre musical : quelques notes de trompette, un fond de guitare électrique et un base de batterie, juste ce qu’il faut d’efficace. L’hymne bianconero n’en reste pas moins l’un des plus fameux de la Botte. Il faut reconnaître à son refrain la capacité assez extraordinaire de se faire entendre d’une seule voix. A cappella dans un Juventus Stadium plein à craquer, c’est un délice.


« Aïda » – Guiseppe Verdi

Un hymne classique, il fallait y penser. Parme l’a fait en honorant un de ses pairs : Giuseppe Verdi, natif de la province. Le décalage entre cet air célébrissime et le foot est saisissant. Depuis quelques saisons, la formation parmesane s’est dotée d’un hymne, un vrai, un officiel. Mais l’Aïda résonne encore occasionnellement dans les travées du stade Ennio-Tardini, pour le plus grand plaisir de ses pensionnaires.

 

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« Le tue ali Bologna » – Luca Carboni, Andrea Mingardi, Gianni Morandi et Lucio Dalla

Rassembler des ténors de la chanson italienne autour de leur équipe de cœur, c’est définitivement la mode dans les années 80. Sur « tes ailes, Bologne », la formule fonctionne à merveille avec Morandi, Mingardi, Dalla et Carboni.


« Cittadella Rap » – Tony D

De la pop, du rock, du classique… la formation de Cittadella (Serie B) a voulu innover en proposant son « Cittadella rap », probablement l’hymne le plus barré de l’élite du foot italien. Le morceau réalisé par un certain Tony D utilise un beat très simpliste, qui peut même faire rire sur certains passage, mais le refrain fonctionne bien. Bref, on adore ou on déteste.


On aurait pu citer aussi : l’« Inno alla Spal ! » de Alfio Finetti, « Milan, Milan » de Tony Renis, “Neroverdi” de Nek pour Sassuolo, ou encore Toni Malco  avec « Vola Lazio Vola ».

Et enfin pour aller plus loin, nos amis de Serie A mon amour nous ont concocté un podcast sur Naples et sa culture musicale :

Crédit photo : Icon Sport

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