Interview SL Benfica France: « Benfica est l’unique amour de ma vie »

Auteur d’un début de saison en fanfare, le SL Benfica se retrouve en tête de son championnat et dans la peau d’un outsider sérieux en Ligue des Champions. Nous avons donc décidé d’en parler avec le compte français du club présent sur twitter. Tout ça pour vous…

U10 : Pour commencer, que représente pour vous le club de Benfica ? L’ambiance, l’histoire, la ville… Qu’est-ce qui compose un tel club, une telle légende ?

Benfica est le premier, le dernier et l’unique amour de ma vie. L’amour que j’ai pour ce club ne s’explique pas, il se sent. Niveau ambiance, on sait tous que le Portugal est un pays où on l’on vit pour le foot. Il y a une ferveur là-bas qui est indescriptible. Cette ferveur te fait oublier tous tes soucis et te rapproche d’autres personnes. Quand tu es à la Luz, t’es comme un gosse. Tu passes par toutes les émotions possibles. Je ne sais pas comment te le décrire, il faut le sentir et le vivre. Ce sont des moments inoubliables, inexplicables, que de vivre pour Benfica. C’est ça qui rend ce club unique !

U10: Comment pourriez-vous décrire l’Estadio Da Luz, stade dans lequel se sont déroulées tant de soirées de folie, formidable outil dans lequel l’histoire s’est écrite ?

L’Inferno da Luz ! (NDLR: L’enfer de la lumière)

C’est un stade magnifique, unique. Il a été inauguré en 2003 et on a déjà vécu tant de choses là-bas. Le premier gros souvenir, c’est la finale de l’Euro 2004 entre le Portugal et la Grèce. Après, il s’est écrit tant d’histoires. Le but de Luisão en fin de match face au Sporting CP, qui nous a permis de laisser à distance la concurrence et d’être champions au Bessa par la suite. Ou encore des buts magnifiques comme celui de Gaitan face au Sporting, Matic face à Porto… Tant de souvenirs, de matchs à rebondissements. Je pense notamment au Benfica – Fenerbahce (NDLR: 3-1) qui nous a permis d’aller en finale de l’Europa League.

U10 : Benfica a sorti de nombreux joueurs de talent ces dernières années, comme Bernardo Silva, Di Maria ou encore David Luiz. D’après vous, quel est le secret de cette formation lisboète ?

Le secret ? C’est le Seixal (NDLR: centre d’entraînement). Tout ce mérite revient à Luis Filipe Vieira (Président du club) et à Nuno Gomes (l’ancien attaquant portugais aujourd’hui responsable de la formation). C’était au départ décidé comme un projet à long terme, et aujourd’hui on voit les résultats de cette politique. C’est un centre d’entraînement des plus modernes à l’heure actuelle, à la pointe de la technologie du football. Tout est mis en œuvre pour les jeunes, ils sont très bien suivis par les encadrants. Benfica a aussi une excellente cellule avec des scouts (au nombre de cent soixante-douze) partout dans le monde.

U10 : En parlant de Bernardo Silva, ce dernier brille de mille feux sous le maillot monégasque. Un petit mot sur lui ?

Un énorme gâchis d’après nous.

C’est un excellent joueur, sa réussite ne m’étonne pas comme celle de Joao Cancelo ou d’André Gomes, vendus la même année que lui. Le bémol est que lors de cette année-là on avait Jorge Jesus qui ne fait pas trop confiance aux jeunes. Aujourd’hui, j’aurais aimé les voir sous les ordres de Rui Vitoria qui a fait confiance à des joueurs comme Renato Sanches, Nelson Semedo ou Gonçalo Guedes.

U10 : Cette année, le nouveau petit génie et la coqueluche de Benfica semble être Franco Cervi, avec sa magnifique célébration proche de celle de Di Maria justement. Quelles sont vos ambitions pour cette pépite que l’Europe entière s’arrachera bientôt ?

L’ambition est toujours la même de notre côté. Faire du club un tremplin pour le joueur, pour la suite de sa carrière. Sur le plan économique, réaliser une belle plus value. Et sur le plan sportif, qu’il nous apporte des titres et démontre l’efficacité de nos recruteurs.

U10 : En parlant de mercato, le jeune Gonçalo Guedes a récemment été évoqué du côté de Paris. Est-ce une bonne destination pour lui alors qu’il a déjà dû profiter des blessures de Raul Jimenez et Jonas cette saison pour s’imposer ? N’est-ce pas un trop grand pas qui risquerait de le faire chuter ?

J’aurais aimé le voir jusqu’en fin d’année prochaine à Benfica, au moins. Est-ce que Paris est LE bon club pour lui? Je ne sais pas, ça ne m’emballe pas trop. J’aurais préféré le voir à l’Atletico qui était sur lui à un moment. À cet âge là, ce n’est pas un joueur pour la Ligue 1. Il n’a que vingt ans et une grande marge de progression. En France, on n’est pas patient et on a la critique facile.

U10 : Comme une sorte de coutume, Benfica se fait chaque année piller après une saison exemplaire et un parcours plus ou moins correct en Ligue des Champions. Comment pourrait-on traduire ce phénomène?

Piller est un grand mot. Ce sont beaucoup de rumeurs surtout. Ça s’explique en grande partie par les résultats des trois, quatre dernières années, et aussi par la réputation des clubs portugais à sortir des futurs pépites, comme pour Porto cette saison avec André Silva par exemple.

U10 : Dernièrement, on a pu voir Rafa Silva embrasser l’écusson de son maillot avant de faire son entrée sur le terrain. Est-ce que chez les Aigles, l’amour du club est forcément passionnel ? Est-ce qu’un joueur doit être corps et âme pour le club si il veut réussir et être aimé ?

(Rires) Déjà, Rafa a annoncé qu’il avait embrassé son numéro par superstition et non le logo. Après, avec tout ce qui s’est passé avec Jesus ou Maxi Perreira… Il ne faut pas trop s’avancer. Sinon on a des joueurs comme Luisão, au club depuis 2003, ou même Salvio et d’autres. Les plus jeunes, qui sortent du centre de formation portent le club en eux, comme Renato Sanches, Bernardo Silva ou André Horta qui ont des tatouages en référence à Benfica.

U10 : Rafa Silva, justement, a fait le choix de rejoindre l’équipe de Rui Vitoria dans le but de poursuivre sa progression. Pour vous, peut-il embrasser une carrière monumentale ou sera-t-il cantonné au championnat local, lui qui a déjà un parcours assez atypique ?

Non, c’est un top player. Il a un avenir radieux devant lui. Benfica est son premier grand club (sans manquer de respect à Braga). Il va se perfectionner ici, avant de partir conquérir l’Europe comme d’autres avant lui.

U10 : Le Portugal a récemment repris le chemin des terrains lors des qualifications pour la Coupe du monde 2018. Que pensez-vous de la nouvelle génération qui rentre dans le groupe ? Est-elle plus ou moins talentueuse que celle qui a raflé l’Euro cet été, à l’image des Gelson Martins ou André Silva ?

Ils doivent encore confirmer dans le jeu. Mais oui, pour moi, elle est nettement plus talentueuse. La plupart sont suivis par les plus grands clubs d’Europe. J’ai hâte de voir le futur de notre sélection.

U10 : L’Euro, un bien mauvais souvenir pour les Français… Qu’en est-il pour les Portugais ?

Pour nous? (Rires). Quelle joie ! Le « 11 juillet 2016 », une date et un moment historiques pour la sélection. Eder était mal vu et beaucoup critiqué par les Portugais. Mais aujourd’hui c’est un vrai héros, on lui pardonne tout, tout.

U10 : Avant de nous quitter, un pronostic pour la fin de saison de Benfica ?

Je n’en ferai pas, je suis trop superstitieux. Une seule chose à dire, Rumo ao 36 ! (« Allons gagner le trente-sixième titre de champion du Portugal! »)

Remerciements au twittos benfiquista @_fndslb et au @SLBenficaFRA pour leur disponibilité dans la réalisation de cette interview.

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