Rúben Dias, l’homme qui tombe à pic

Alors qu’il est annoncé avec insistance du côté de l’Olympique lyonnais depuis plusieurs jours maintenant, le défenseur portugais du SL Benfica Rúben Dias pourrait, le cas échéant, rejoindre le Rhône pour une somme allant de 30 à 45 millions d’euros. Lyon a par ailleurs annoncé hier la venue d’un deuxième central en plus de Denayer mais se tait pour l’instant concernant son identité. Dias pourrait dès lors devenir l’un des transferts les plus onéreux de l’histoire de la Ligue 1. Mais ce jeune joueur de 21 ans vaut-il ce prix ? Et surtout, est-ce un véritable crack ou plutôt une enflammade due à la culture de l’instant ?

La nouvelle bandiera benfiquiste depuis un an et demi

Rúben Dias et le SLB, c’est une histoire d’amour qui dure depuis maintenant 10 ans. Repéré sur les terrains d’Amadora à 11 ans en banlieue de Lisbonne, il fait l’unanimité au sein de l’équipe de scouts de Benfica qui savent déjà qu’ils tiennent là une pépite. Il a par la suite le parcours banal d’un bon joueur portugais qui fait partie de l’Académie de l’un des trois grands puisqu’il ne brûle pas les étapes et joue dans toutes les équipes de jeunes de Benfica de la U15 à la U19 portant, très souvent, le brassard de capitaine. Parallèlement, il fait ses gammes avec la sélection portugaise de la même manière, avec toutes les équipes de jeunes. Il rejoint ensuite l’équipe B de Benfica en 2015 à seulement 18 ans où il continue son petit bonhomme de chemin sur les mêmes bases : de très bonnes performances qui tapent dans l’œil du staff de l’équipe première du et un brassard de capitaine qu’il défend de manière honorable.

Arrive alors la saison dernière et une sélection dans l’équipe A par Rui Vitória, son entraîneur. Soucieux d’assurer une transition en douceur pour Dias, Vitoria ne le fait pas jouer tous les matchs dans un premier temps, puis se rend à l’évidence : le garçon est un crack et sa titularisation en charnière devient naturelle. Depuis lors, il est celui que Benfica, toutes entités comprises (staff, direction, joueurs et supporters), met en avant. Il montre en effet une forme de confirmation dans la politique du club lisboète qui s’est beaucoup concentrée sur la formation de joueurs à fort potentiel ces dernières années, tout comme l’a d’ailleurs fait le FC Porto. Comme son rival avec André Silva ou Rúben Neves, Benfica a trouvé son nouvel enfant du pays.

« Un mélange d’élégance et de puissance »

C’est le journaliste italien du Corriere dello Sport, Alfredo Pedullà, qui décrit ainsi Rúben Dias. En effet, du haut de son mètre 87 et de ses 63 kilos essentiellement constitués de muscles, il se distingue des autres joueurs de son âge par sa capacité à allier ces deux caractéristiques.

Élégant, d’abord, car il sait jouer au ballon et parvient à n’être brouillon qu’en cas d’extrême urgence. A l’aise des deux pieds, on le sait capable de jouer central aussi bien axe gauche, qu’axe droit, ce qui fait le bonheur de ses coachs qui n’ont pas à se soucier de ces problèmes d’axe et bons pieds pour la relance (la bise à DD). Il est également intéressant car il cherche sans cesse la verticalité : balle au pied quand personne ne se présente face à lui, il n’hésite pas à avancer avec le ballon pour faire remonter le bloc. A contrario, quand il est pressé, il recherche toujours la passe vers l’avant, parfois même en cassant des lignes. Avec une précision de passe d’environ 80%, il est l’un des joueurs de Liga NOS édition 2017-2018 qui a le meilleur ratio de passes réussies.

L’ami Alfredo l’a dit, Rúben Dias est aussi un joueur puissant. Même s’il est évident que son physique a joué en sa faveur dans un championnat où les attaquants sont finalement d’assez petite taille en comparaison, par exemple, à la Ligue 1 où ceux-ci s’avèrent être plus physiques, Dias c’est quand même 56% duels aériens remportés la saison passée, ce qui est parfaitement honorable car la moyenne d’un central en Liga NOS est d’environ 51%. Loin d’utiliser ses aptitudes physiques à outrance, il cumule la bagatelle de seulement quatre cartons jaunes et aucun carton rouge l’année dernière et fait donc preuve d’une maturité impressionnante pour son âge, que l’on pourrait presque qualifier de précoce.

Le Portugal a tellement rêvé de lui

Qu’il aurait été utile pour la Seleção en tant que titulaire pendant le Mondial le petit Rúben Dias. D’une part, car José Fonte. D’autre part, car il est tout simplement le deuxième meilleur défenseur central portugais actuel derrière Pepe. Son arrivée a priori prochaine dans la charnière portugaise va faire le plus grand bien à une défense qui a énormément de mal à gérer la profondeur et à rester au marquage sur des attaquants très mobiles (cf. Cavani lors de Portugal-Uruguay).

De même, Rúben Dias pourrait, d’ici à deux ans et plus, former une charnière d’actuels cracks ultra prometteurs avec Diogo Leite, jeune joueur de la « Génération 99 » portugaise qui est lui aussi considéré comme un futur grand (encore plus que Rúben Dias, soit dit en passant). Cela ferait un bien fou à la sélection lusitanienne qui n’a plus aligné deux centraux de très haut niveau depuis Fernando Meira-Ricardo Carvalho durant la Coupe du Monde 2006.

Rúben Dias est effectivement bien un crack et une valeur entre 30 et 45 millions d’euros semble juste et effectivement appropriée aux prix du marché actuel. L’Olympique lyonnais devra donc casser sa tirelire pour aller débusquer le jeune portugais tout en s’assurant un avenir radieux avec l’un des jeunes les plus prometteurs de la planète football.

Crédit Photo : Patricia De Melo Moreira / AFP PHOTO.

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4-4-2 losange et presunto comme exutoires.