2020, l’année KDB ?

Depuis le début de saison, Kevin De Bruyne est impressionnant. Il enchaine les prestations XXL et est l’élément le plus important du jeu de Manchester City. S’il parvient à garder ce niveau tout au long de la saison, ainsi qu’à l’Euro, 2020 pourrait être l’année du rouquin préféré de la planète football.

Éviter les blessures

Le niveau affiché par KDB cette saison est tout simplement impressionnant. Après 33 matchs joués en club et en sélection toutes compétitions confondues, la superstar belge a déjà délivré 24 passes décisives et marqué par dix fois. Il est impliqué dans plus de buts qu’il n’a disputé de matchs. Cette statistique folle fait de lui une des armes offensives les plus destructrice des cinq grands championnats. Pied droit, pied gauche, sur phase arrêtée ou de plein jeu, le Belge semble à l’aise dans toutes les situations et fait continuellement vivre un enfer à ses adversaires. Il est à nouveau capable de trouver ses partenaires les yeux fermés et son coup de pied est redevenu magique, à l’image de son magnifique but inscrit contre Newcastle. De Bruyne semble enfin avoir retrouvé sa superbe après une saison 2018-2019 compliquée.

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En effet, la saison dernière, il a manqué pas moins de 29 matchs avec Manchester City. Une succession de pépins physiques plus ou moins importants qui l’ont fait temporairement disparaitre du feu des projecteurs. Pourtant, le milieu de terrain n’est pas un grand habitué de l’infirmerie. Mis à part une grosse blessure qui l’avait éloigné des terrains pendant deux mois en 2016, il n’avait manqué que quatre matchs depuis son départ de Genk en 2012.

À l’heure actuelle, De Bruyne semble être complètement rétabli de ses blessures. S’il parvient à en éviter de nouvelles, il n’aura plus qu’à laisser parler son talent pour, peut-être, délivrer la meilleure saison de sa carrière sur le plan individuel.

Objectif Ligue des Champions

Si les performances individuelles sont importantes, le succès collectif prime aussi si l’on veut décrocher des distinctions individuelles. Dans le cas de KDB, la tâche risque d’être compliquée. Complètement largué en Premier League à 16 points d’un Liverpool qui marche sur l’eau, Manchester City pourrait bien perdre son titre de champion d’Angleterre cette année. L’avance prise par les Reds est tellement conséquente qu’on voit mal le trophée leur échapper. L’objectif principal des hommes de Guardiola se doit donc d’être la prestigieuse Ligue des Champions, la bête noire du coach espagnol depuis son départ du FC Barcelone.

Même lorsqu’ils roulaient sur la Premier League, Kevin de Bruyne et ses coéquipiers ne sont jamais parvenus à l’emporter. Pire, ils n’ont jamais dépassé les quarts de finale sous l’ère Guardiola. Leur dernière grosse performance en C1 remonte à la saison 2015-2016 avec une défaite en demi-finale face aux futurs champions du Real Madrid. À cette époque, De Bruyne était un des membres les plus importants de l’effectif, à l’image de ce qu’il est aujourd’hui. La forme du Belge a une grande influence sur le jeu et les performances de son équipe, en particulier en Ligue des Champions. Leur grand rendement offensif de la saison dernière lors du match retour face à Tottenham est en partie due à la performance de haut niveau du Belge avec trois passes décisives à la clé.

Les résultats européens des Citizens sont fortement influencés par la forme du magicien rouquin. Au vu des récentes performances de ce dernier, tout devrait être possible pour les hommes de Guardiola. Pour se faire ils devront, tout d’abord, l’emporter face à un Real Madrid en pleine renaissance. Les hommes de Zidane ont une revanche à prendre sur la saison dernière et sont au coeur d’une spirale positive. Avec le retour au top de Thibault Courtois, Marcelo et Hazard qui ne devraient pas tarder à revenir complètement de blessure et un Fede Valverde toujours plus important, c’est une équipe qui tourne à plein régime qui se présentera face aux Skyblues. Mais si KDB est dans un grand jour, l’issue du match sera indéterminable et une victoire des Citizens sera largement possible.

Un succès noir – jaune – rouge ?

L’Euro sera aussi un moyen pour Kevin de briller et de remporter un trophée. Effectivement, les Diables Rouges ont leurs chances de devenir champions d’Europe. Ils ont pris le maximum de points durant les qualifications et sont impressionnants depuis leur défaite contre la Suisse en Ligue des Nations. Ayant hérité d’une poule plus qu’abordable composée de la Russie qu’elle a déjà battue à deux reprises pendant les qualifications, le Danemark et la Finlande, la Belgique ne devrait pas avoir de mal à sortir de ce groupe. Ensuite, avec un noyau au complet et emmené par Hazard et De Bruyne, tout sera possible.

Si Eden Hazard est le capitaine de cette équipe et reçoit fréquemment les louanges de la planète football pour ses performances en équipe nationale, KDB est un élément tout aussi important. Pour commencer, son duo « passeur/buteur » avec Romelu Lukaku est une des meilleures armes offensives des Belges. Les deux se trouvent les yeux fermés et si le joueur de l’Inter score autant avec son pays, le rouquin le plus aimé de Belgique n’y est pas étranger. Ensuite, si la Belgique a affronté la France en demi-finale, c’est en partie grâce à De Bruyne. Son but importantissime face au Brésil en quart de finale a porté l’avantage « noir – jaune – rouge » à deux buts. Une avance qui leur a permis de tenir et de s’imposer 2-1, éliminant la nation du football par excellence. Un but qu’il doit au beau travail de Lukaku mais surtout à lui-même au vu de la qualité de la frappe.

Cependant, ce sera loin d’être un long fleuve tranquille pour les Diables Rouges. Même si l’équipe possède un grand nombre de qualités, elle compte aussi quelques faiblesses tactiques qui lui ont déjà fait défaut. Le football très offensif pratiqué par les hommes de Roberto Martinez est la cause principale de leur élimination lors des trois dernières grandes compétitions. Lors de l’Euro 2016, après avoir ouvert le score contre le Pays de Galles, ils ont continué à pousser et à attaquer en nombre, laissant de grands espaces dans leur dos qui leur ont couté trois buts et une demi-finale. Le même scénario s’est une nouvelle fois produit en Ligue des Nations face à la Suisse, ce qui, combiné à une absence flagrante de mental et d’envie, leur a valu une humiliante défaite 5-2. Enfin, lors de la demi-finale contre la France à la coupe du monde 2018, la bataille tactique a été largement remportée par Didier Deschamps. Les Belges se sont entêtés à garder le ballon dans une possession stérile là où les Français se sont créés plusieurs grosses occasions en contre-attaque. La force première de l’équipe belge est sans aucun doute sa vitesse de percussion et d’exécution. Ils sont biens plus dangereux en contre-attaque qu’en possession. Sans une remise en question tactique, ces mêmes erreurs risquent de se reproduire, coutant une nouvelle fois une finale à l’équipe de De Bruyne.

Une chose est sûre, le numéro 7 des Diables sera une de leurs armes les plus létales s’il est en grande forme. S’il continue sur sa lancée, KDB pourrait emmener son pays vers un trophée et s’offrir une place de choix dans la course au titre de meilleur joueur de l’année.

Crédit photo : Icon Sport

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Jeune Belge étudiant le journalisme à l'IHECS (Bruxelles).