Défenseur central et capitaine des U19 nationaux de La Berrichonne Châteauroux, Gédeon Tshiabuiye a vu son championnat s’arrêter définitivement par décision de la FFF en raison de la pandémie de coronavirus. Arrivé en 2017 au centre de formation du club du Berry, il aspire à évoluer au plus haut niveau dans les années à venir. Pour l’instant, c’est au sein des U19 et de la réserve (National 3) qu’il peaufine ses gammes. Malgré le coup d’arrêt dû à la crise sanitaire, il a accepté de se confier à Ultimo Diez.
Gédéon, comment définir votre style ?
Je définirais mon style comme celui d’un joueur solide et athlétique (il mesure1m93, ndlr) qui aime aller au duel. Mon profil se rapproche en quelque sorte de ceux de Mamadou Sakho et Kalidou Koulibaly. Sakho est un véritable modèle pour moi, c’est un « titi ». Il évolue au même poste, dispose d’un mental d’acier et a connu les équipes de jeunes du PSG avant de s’imposer en équipe première. Ayant évolué au PSG avant de signer à Châteauroux, je m’en suis énormément inspiré dans l’évolution de mon jeu.
Avez-vous bien vécu l’interruption de la saison et la crise sanitaire ?
Non, je l’ai plutôt mal vécue au départ. C’est difficile quand on a l’habitude de s’entraîner tous les jours avec un groupe. Il a fallu tout arrêter du jour au lendemain, quitter le centre de formation. Tout a commencé avec la prise de parole du Premier ministre puis la décision de la Fédération de suspendre toutes les activités. Comme tout le monde, j’ai pris conscience de la gravité de la situation dans les jours qui ont suivi la mise en place des restrictions. Ce virus n’épargne personne… Nous sommes des sportifs de haut niveau mais la santé passe avant tout. Dans ce contexte, le football est secondaire.
Comment se déroule le confinement ?
Nous avons eu pour consigne de quitter le centre de formation pour rejoindre nos familles, dès que la fermeture des établissements scolaires a été ordonnée par le gouvernement. Toutes les semaines, le préparateur physique nous envoie un programme à suivre. On a également un groupe WhatsApp qui permet au coach de maintenir le contact avec tout l’effectif. Je reste également en contact avec mes agents, on en profite pour faire régulièrement le point.
Quel bilan tirer de cette saison ?
Collectivement, le bilan est positif. Nous terminons 4e de notre poule en U19 nationaux devant le Stade Rennais et les Girondins de Bordeaux. En N3, le bilan est plus contrasté car le noyau était constitué d’un nombre important de jeunes n’ayant jamais joué auparavant au niveau senior. On termine à la 11e place mais ça ne reflète pas les qualités de notre groupe. Cette année, je m’entraînais avec la réserve puis j’évoluais le week-end en U19 ou N3.
Individuellement, je dirais que ma saison a été correcte. J’ai été régulier en U19 puis je devais poursuivre ma progression en intégrant de façon plus régulière l’équipe réserve en match. Entretemps, la crise sanitaire est passée par là. Je n’ai pu faire qu’une apparition en N3, ça s’est bien passé.
Vous avez des informations concernant la reprise ?
J’ai eu le directeur du centre de formation au téléphone cette semaine. On sait que les championnats amateurs sont terminés mais il faut tout de même rester affutés et disponible tant que le championnat de Ligue 2 n’est pas terminé. Il faut se tenir prêt à toute éventualité, notamment si le coach de l’équipe première nous sollicite.
Quels sont vos objectifs ?
A court terme, mon objectif est de m’imposer dès la préparation en N3. Puis, à moyen terme, d’aller chercher mon premier contrat professionnel. J’ai eu le privilège de côtoyer le groupe pro lors de quelques séances d’entraînement. Une superbe expérience qui me motive à poursuivre mes efforts. L’intensité est différente mais le groupe est bienveillant vis-à-vis des jeunes. Ma priorité est de signer à Châteauroux car c’est mon club formateur. A côté de ça, je poursuis mes études en licence d’histoire sur le campus universitaire de Châteauroux. C’est important pour moi car ça me permet de me développer intellectuellement et de ne pas être déconnecté de la société.
En ce qui concerne la sélection, je n’ai eu que des contacts avec le sélectionneur des Espoirs de la République Démocratique du Congo. On a pu échanger avec le coach Oualembo autour des perspectives et des échéances à venir. Il ne m’a rien promis mais j’ai apprécié la démarche. Intégrer les U23 de la RDC fait partie des objectifs que je me suis fixé pour les prochains mois.
Les JO de Paris 2024 sous les couleurs des Léopards ?
Ce serait magnifique ! Défendre les couleurs du Congo dans la ville où j’ai grandi, il n’y a rien de plus beau.
Le mot de la fin ?
Prenez soin de vous, restez chez vous. Il ne faut vraiment pas prendre le coronavirus à la légère. C’est très sérieux. J’apporte également tout mon soutien au personnel soignant ainsi qu’à tout ceux qui se retrouvent en première ligne.
Credit photo : www.berrichonne.net