[Coupe du monde] Suède : place au neuf après l’ère Zlatan

Après leur absence depuis huit ans soit deux Coupes du Monde, la Suède fait son retour dans la plus grande compétition de football de la planète. Zlatan n’est plus là, ce qui n’a pas empêché aux Blågult d’avoir obtenu leur qualification en barrage face à l’Italie au terme de deux matchs compliqués où le score ne fut que 1-0 sur l’ensemble des rencontres. Alors quel objectif pour la Suède ?

Historique des participations :

Commençons par rappeler que la Suède est loin d’être une débutante dans les compétitions internationales. Elle a connu ses heures de gloires. Une finale à domicile lors de la Coupe du Monde 1958 ainsi que deux troisièmes places en 1950 et 1994. Mais aujourd’hui, la sélection a une certaine irrégularité. Depuis sa dernière troisième place aux États-Unis lors de l’édition 1994, les Suédois ont participé à seulement deux Coupes du Monde sur cinq, si on ne compte pas encore la Russie.

Par deux fois, ils ont atteint les huitièmes de finale pour ensuite tomber contre le Sénégal en 2002, puis l’Allemagne en 2006. Il y a donc trois éliminations dont deux en poules sans même atteindre les barrages en 1998 et 2010. 2014 laisse sans doute un goût encore amer. Les barrages contre le Portugal se sont soldés par deux défaites avec un match dans le match au retour entre Cristiano Ronaldo et Zlatan, qui ont marqué à eux deux les cinq buts du match, doublé pour le géant suédois et triplé pour la star portugaise.

Repartir de l’avant :

Mais à présent, il faut oublier 2014 et le dernier Euro avec une dernière place en phase de poule dans un groupe composé de l’Italie, l’Irlande et la Belgique. La Suède a ses qualités. Comme une nouvelle ère qui s’ouvre avec la retraite internationale de Zlatan depuis 2016. De nouveaux atouts émergent offensivement comme défensivement.

Le nouveau capitaine et vétéran Andreas Granqvist, patron de la défense nordique est un des principaux piliers au niveau défensif, Victor Lindelöf également. Malgré le peu de temps de jeu qu’il a, le joueur de Manchester United reste bon en sélection. Tous les joueurs ont leur importance. Il en va de même pour les toulousains de la Suède Jimmy Durmaz et Ola Toivonen, qui dès son entrée s’est montré décisif avec l’aide de Hugo Lloris en inscrivant un joli but depuis le milieu de terrain face à la France. Mais ceux sur qui les projecteurs sont le plus braqués sont Marcus Berg, principal buteur exilé aux Émirats Arabes Unis et Emil Forsberg, qui fait les beaux jours du RB Leipzig en Bundesliga, auteur d’une très belle saison 2016-2017. Sans oublier John Guidetti, qui on l’espère se montrera durant les poules. Voilà donc les principaux joueurs sur lesquels il faut miser. Côté sélectionneur c’est aussi un nouveau départ depuis la fin de l’Euro. Erik Hamrén, qui était en poste depuis 2009, a laissé place à Janne Andersson sortant d’une longue pige à l’IFK Norrköping.

À défaut d’avoir un leader technique de la trempe de Zlatan Ibrahimović, la Suède s’est trouvé un collectif bien huilé. Fini le système « 10 + Zlatan », les Jaune et Bleu se sont trouvé une véritable identité de jeu. Un 4-4-2 à plat basé sur une grosse assise défensive. L’erreur à ne pas faire est de penser que les coéquipiers d’Emil Forsberg passent leur temps à défendre et marque sur des buts cafouillés. La Suède a des vraies ambitions de jeu. Un jeu qui passe principalement par les côtés et qui se terminent par des centres. Toivonen, Berg, Durmaz et Forsberg se retrouvent souvent servi dans la surface. Le but égalisateur face à la France provient d’un centre de la gauche pour Jimmy Durmaz parfaitement placé au second poteau. L’apport de Janne Andersson se ressent encore plus lors des gros matchs. Que ce soit contre la France ou l’Italie, le natif d’Örebro a pris des risques qui se sont avérés payants. Contre l’Italie, son équipe a complètement délaissé le ballon alors qu’au match aller, la Suède avait surpris par son coté entreprenant. Lindelöf et Granqvist avaient réalisé un chef-d’œuvre défensif et dégoûté les joueurs de la Nazionale. Mais les Suédois vont contrôler leurs sujets du début à la fin. La statistique qui va confirmer ce propos est le nombre de fautes. 17 pour l’Italie dû à la nervosité contre 16 pour la Suède. La bande à Lindelöf sera toujours à distance du porteur de balle pour l’empêcher de jouer ou faire une faute et casser le rythme. L’agressivité suédoise est une de ses principales forces contre les grosses nations.

Dans le groupe F, la Suède a une possibilité de sortir son épingle du jeu. Si l’Allemagne est logiquement le favori de sa poule, tout est jouable concernant la seconde place. Le Mexique et la Corée du Sud sont des équipes à portée de main. En mettant les mêmes ingrédients que face à l’Italie ou la France, les Jaune et Bleu pourraient finir seconds sans le moindre doute. Face aux techniciens mexicains, leur agressivité et le jeu sur les côtés pourraient mettre à mal les coéquipiers de Hector Moreno lors du Suède-Mexique qui s’annonce déjà décisif.

Seul hic pour la Suède, les états de forme de certains joueurs importants. Victor Lindelöf, Jimmy Durmaz, Ola Toivonen ou Marcus Berg arriveront au mondial à court de rythme. Les deux pensionnaires du TFC ont vu leur temps de jeu baisser considérablement depuis le départ de Pascal Dupraz. Lindelöf a disparu des radars à Manchester United et l’ancien buteur du Panathinaïkos a signé dans un championnat ou le niveau général est encore plus faible qu’en Grèce. L’autre point noir et pas des moindres est la blessure grave de Jakob Johansson. Le milieu de terrain de l’AEK Athènes a vu son genou tourner lors du match retour face à l’Italie. Il ne sera malheureusement pas du voyage en Russie. Les 23 autres feront en sorte de rendre hommage au buteur face à l’Italie en faisant une coupe du monde de qualité.

L’avis personnel :

Dans un groupe plutôt relevé composé des Allemands champions du Monde en titre, du Mexique et de la Corée du Sud, il va être difficile de s’imposer. Aucun doute pour l’Allemagne qui assurera sans problème sa qualification. Il en va de même pour le Mexique, qui affiche une régularité constante en atteignant les huitièmes de finale de chaque coupe du monde depuis 1994. Pour la Corée du Sud, il faudra voir car celle-ci, depuis sa demi-finale en 2002, n’a pas passé le premier tour excepté en 2010. Alors aux Suédois de montrer leurs atouts face à leurs adversaires pour essayer de renverser la tendance, ce qui ne sera pas tâche facile.

Photo : Emmanuel Dunand / AFP

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Nissart, Scouser. Xabi Alonso est l'essence même de la classe sur le terrain comme en dehors.