[Premier League] Premiers pas dans la cour des grands pour Huddersfield Town

Nous nous étions quittés à Londres, en mai dernier, avec une promotion miraculeuse et complètement inattendue : celle d’Huddersfield Town, club du Yorkshire. Après un été de préparation et d’achats afin de se renforcer, le moment d’entrer en piste et de jouer leur première rencontre de Premier League de leur histoire est arrivé. Et comme le hasard fait bien les choses, un nouveau voyage sera nécessaire pour débuter cette aventure puisque les Terriers affrontent Crystal Palace, au sud de Londres.

Tôt le samedi matin, c’est l’heure du départ pour la capitale. Les supporters se déplacent en nombre. Après trois heures de route, quelques heures en ville et quelques pintes – évidemment –  le moment est arrivé, il faut partir en direction du Selhurst Park. La tension règne, se mêlant à l’excitation ainsi qu’à la joie. Sur tous les visages des sourires s’affichent. Certains chantent. Sans forcément penser à ce qu’il va se produire.

15 heures, le match débute avec notamment Steve Mounié en pointe, Aaron Mooy au milieu et Christopher Schindler en défense. Globalement, la composition correspond à ce qui a pu être observé lors des amicaux. Le match commence, en tribunes les visiteurs se font entendre, comme à leur habitude. Toujours avec cette même bonne humeur en dépit d’un début de match un peu délicat pour leur équipe. De ce que l’on peut voir depuis nos places – le toit du stade ne rendant pas service aux petites personnes – les joueurs semblent crispés. Mais qui ne le serait pas dans ces conditions ? Le quart d’heure de jeu passé, on sent qu’ils se réveillent, doucement. La 23e minute arrive, Huddersfield obtient un corner et, maladroitement, Ward pousse le ballon au fond de ses propres filets… Explosion de joie. Des inconnus se prennent dans les bras, tout le monde hurle de bonheur, sans vraiment réaliser que le premier but de l’histoire de Huddersfield Town en PL vient d’être inscrit. Véritable folie.

Et ça ne s’arrête pas puisque, quelques minutes plus tard, Steve Mounié n’est pas marqué dans la surface de réparation et peut doubler la mise d’un coup de tête imparable. Du côté de la tribune visiteurs, tout le monde est transi de bonheur, personne n’en croit ses yeux. Est-ce réel ? Oui, ça l’est bien. Mais c’est difficile d’y croire et tout le monde est sur son petit nuage. Même du côté du staff une joie incandescente se propage. Personne ne pensait mener 2 à 0 après 25 minutes de jeu. Du haut de ses 20 ans, celui qui est sûrement le plus jeune des analystes du championnat en a même les larmes aux yeux.

 

Steve Mounié, pas inquiété. (Crédit photo: htafc.com)

 

La mi-temps arrive et Huddersfield Town est en tête du championnat. Bon c’est complètement anecdotique à ce stade mais c’est quand même à souligner ! Les supporters sont toujours euphoriques après ce départ rêvé. En soi l’équipe ne réalise pas un match parfait, mais rares sont ceux qui semblent s’en préoccuper.

La deuxième période commence comme la première et Crystal Palace se procure un bon nombre d’occasions sans parvenir à en convertir une seule. Steve Mounié parti seul au but et n’est pas loin de pouvoir sceller le match en inscrivant le troisième but mais un défenseur de Palace sauve les meubles. Toutefois, cela ne fait que retarder l’échéance… A peine rentré, Collin Quaner sert parfaitement Steve Mounié qui peut alors marquer et ainsi inscrire un doublé sous les yeux de ses supporters. Trois à zéro…  Encore une fois tout le monde est au septième ciel et chacun cherche à se souvenir de la dernière fois que l’équipe avait inscrit trois buts sans en encaisser un seul. Difficile de s’en rappeler et pourtant rien à voir avec les bières bues avant la rencontre.

Les minutes passent et les Londoniens essayent tant bien que mal de marquer mais rien n’y fait. La messe est dite et Huddersfield remporte son premier match sur un score parfait. On ne pouvait pas rêver mieux pour débuter la saison.

A la sortie du stade, tout le monde affiche un sourire béat. Chez les plus jeunes ont ressent une vraie joie, innocente ; chez les plus vieux on comprend que ce moment avait été attendu pendant des années. Et le voir enfin arriver, d’une si belle manière, c’est comme un rêve. On espère que ce sentiment de bonheur durera pendant des heures, voire des jours. Mais en attendant il faut rentrer et déjà penser à la prochaine rencontre, celle qui se déroule le dimanche suivant face à Newcastle, à domicile.

 

Danny Williams et Steve Mounié (Crédit photo: htacf.com)

 

La semaine passe, doucement, et dans les coulisses les analystes ne chôment pas. Comme dans une fourmilière on s’agite de tous les côtés. Tout est étudié et aucun détail n’est laissé au hasard, bien que l’équipe soit déjà tombée sur les Magpies l’an dernier en deuxième division. Mais ce n’est pas une raison pour lésiner sur les moyens. Il faut tout donner pour tenter de remporter trois points face à un adversaire qui est à leur portée.

Le dimanche, tout se passe vite et le premier match à domicile approche à grands pas. Dans un stade plein à craquer, on attend 13h30 avec plus ou moins d’impatience. La composition est annoncée : il n’y a toujours aucune surprise. Petit à petit l’ambiance monte, un tifo se déploie sous l’impulsion de la Cowshed Loyal, installée dans la tribune nord. Sur un étendard on peut voir de veilles légendes du club comme Andy Booth. De l’autre côté on peut lire « Terrier » inscrit dans la tribune latérale. Un clin d’œil à l’histoire pour ne pas oublier d’où l’on vient.

Le match se passe, lentement. La première mi-temps est loin d’être passionnante et personne ne fait la différence en dépit de quelques occasions de chaque côté. Dans les tribunes, les jeunes du centre de formation trouvent toutefois le moyen de vibrer au moment où Rajiv Van la Parra fait un petit à un joueur de Newcastle. Pendant ce temps, le groupe d’ultras donne de la voix afin d’encourager ses hommes. La seconde période commence aussi doucement. Et puis, une dizaine de minutes plus tard, après une phase de 14 passes consécutives initiée par Jonas Lössl, le score change… Aaron Mooy, le génie australien, fait une nouvelle fois vibrer tout un stade. Par l’intermédiaire d’une frappe parfaite, imparable, un coup d’éclair, Huddersfield est libéré. Si d’ailleurs vous ne le connaissez pas, il faut rapidement y remédier. What a baller, they say.

 

« Aaron Mooy, he has no hair but we don’t care » (Crédit photo: Reuters/Carl Recine)

 

Ce pur sentiment de bonheur qui avait déjà fait son apparition à Londres fait un retour fracassant : des étreintes, des sourires,…

Les minutes passent, le stress monte et l’on ne cesse de consulter sa montre en espérant que le temps s’accélère soudainement. Pourtant, Newcastle est relativement inoffensif. Bien qu’ils essayent d’apporter du danger, le gardien danois veille au grain, tout comme Christopher Schindler qui est absolument impérial à chaque duel. Tout le monde est sous le charme, ce qui permet d’apaiser les esprits.

L’arbitre siffle et les Terriers n’ont toujours pas encaissé le moindre but. David Wagner s’empresse de faire le tour du terrain afin d’applaudir un public comblé. Il prend aussi le temps de féliciter ses joueurs qui ont fait ce qu’ils avaient à faire. Tout le monde peut être fier… enfin presque. Mais son équipe aura bien le temps d’y songer plus tard.

Avec du recul, en mai dernier, qui aurait pu croire que ça se passerait ainsi ? Personne. Littéralement personne. Mais ce n’est pas grave finalement, l’important est de continuer à rêver, à apprécier l’instant présent. Six points gagnés sur six. Cela se fête bien autour d’une bière tout en discutant des prochaines échéances. Toutefois la prudence reste le maître mot, tout le monde sait que ce succès ne dura probablement pas mais autant l’apprécier tant qu’il est là.

[Premier League] Aucune limite pour Huddersfield Town

Crédit photo: htafc.com

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Parle d'Allemagne et de Bundesliga, et c'est à peu près tout.