Le mercato hivernal est souvent qualifié de marché d’ajustements et/ou d’opportunités. Il permet soit aux clubs en position délicate d’accrocher leur maintien soit aux clubs en bonne position de maintenir leur rang et d’accrocher un ticket en Coupe d’Europe la saison suivante. Celui de cette année a été plus mouvementé et par conséquent, nous vous proposons un panorama spécial Ligue 1 Conforama des mouvements les plus marquants.
En France, la logique a été respectée et seuls les clubs en grande difficulté se sont renforcés de manière significative. Les Verts et les Girondins de Bordeaux font partie des clubs les plus actifs sur cette période.
La mission sauvetage dans le Forez a débuté avec l’arrivée sur le banc de Jean-Louis Gasset. Après plusieurs rencontres, le choc psychologique tant attendu n’a pas eu lieu et la direction sportive a dû consentir à un long et important chantier de reconstruction de son effectif. Afin d’avoir les coudées franches, le responsable du recrutement – le décrié David Wantier – a eu l’autorisation de ses dirigeants de s’affranchir du sacro-saint salary cap. Grâce à cette modification du cahier des charges et aux réseaux de Wantier et de Gasset, les Verts ont pu attirer dans leur filet des joueurs aux profils recherchés par des concurrents dans l’Hexagone : des anciens pensionnaires de Ligue 1 et désireux de se relancer (Debuchy, Ntep et M’Vila).
Pour renforcer son onze, l’ancien assistant de Laurent Blanc a validé le renfort en défense de Subotic (ex-BvB) et le retour anticipé de Beric en pointe suite à un prêt peu concluant en Jupiler League (à Anderlecht plus précisément). A noter également le retour d’Oussama Tannane de prêt de Las Palmas, avec un petit pécule lâché par le club des Canaries pour que Saint-Étienne accepte de le reprendre (c’est dire si Ouss a convaincu son monde au large du Sénégal).
Afin de financer ses renforts et leurs émoluments conséquents pour le club, le décevant Diony est parti en Championship du côté de Bristol prouver que son talent n’est pas resté dans les vestiaires de Gaston-Gérard. Bryan Dabo a lui été cédé définitivement à la Fiorentina où il retrouvera un certain Jordan Verretout moyennant 3 millions d’euros. Söderlund est reparti à Rosenborg contre un demi-million d’euros. Pour finir, l’arrière-garde stéphanoise décriée s’est délestée du frère de Paul Pogba parti daber en Turquie et de Lacroix prêté avec option d’achat à Bâle.
Finalement, la balance commerciale à l’issue de ce mercato est positive avec une plus-value de 3,5 millions d’euros (économie sur masse salariale comprise). Sur le plan sportif avec ces renforts et l’état d’esprit retrouvé dans le groupe, la mission maintien devrait sauf cataclysme être accomplie par la bande à Gasset.
L’autre club historique de Ligue 1 à batailler pour son maintien parmi l’élite du football français, les Girondins de Bordeaux se sont également montrés très actifs durant cette période pour renforcer leur effectif.
Après avoir (enfin) remplacé la Josse par Gustavo Poyet, le club au scapulaire a tout d’abord réussi à conserver son meilleur élément (Malcom) ; pré-requis à la signature du technicien uruguayen.
Au rayon des arrivées, deux anciens pensionnaires de la Ligue 1 ont posé leurs valises au Haillan : Paul Baysse et Braithwaite. Ces deux joueurs ont connu un début de saison délicat respectivement à Malaga et Middlesbrough. La direction sportive souhaitant des renforts à toutes les lignes, Meïté a renforcé l’entrejeu et Pablo est revenu de son prêt au Corinthians.
Au rayon des départs, Toulalan a rompu son contrat avec son club suite au départ de Gourvennec et Jovanovic a été prêté à Eibar, la surprenante équipe basque de Liga.
Avec ces mouvements et une philosophie de jeu nouvelle, les pensionnaires du Matmut Atlantique devraient, selon toute vraisemblance, s’éloigner rapidement de la zone dangereuse.
En haut du classement, Lyon a profité de cette période pour prévoir le prochain exercice. Les renforts de Terrier et Dubois s’inscrivent pleinement dans la stratégie du club à savoir : investissement sur des profils rompus aux joutes de notre championnat et à fort potentiel susceptibles d’être générateurs d’une plus-value intéressante pour le club de JMA. L’excellent Flo Maurice à l’origine de bons nombres de bonnes pioches lors du mercato estival a de nouveau fait des siennes en recrutant le jeune espoir du stade lavallois Solet, évoluant en défense centrale.
Seul ombre au tableau du côté des Gones : la gestion du cas Geubbels. Le jeune espoir lyonnais traîne à signer son premier contrat professionnel avec son club formateur. Courtisé par de grosses écuries européennes et surtout par le RB Leipzig qui lui garantit un temps de jeu conséquent, chose que l’OL n’est pas en mesure de consentir, le joueur n’a toujours pas répondu favorablement à la proposition de JMA malgré la dead line fixée par le président lyonnais (31/01). La suite au prochain épisode.
L’Olympique de Marseille, malgré les souhaits émis par Rudi Garcia s’est montré très discret durant cette période. Aucun renfort et seul Doria a trouvé une porte de sortie temporaire du côté de la Turquie. Lancé dans une course effrénée pour la deuxième place, le groupe marseillais paraît limité pour se montrer performant en championnat, sur la scène européenne et continuer son parcours le plus loin possible en Coupe de France.
Le technicien olympien devra à coup sûr compter sur les qualités morales de son groupe qui lui ont permis de réaliser une remontée remarquable au classement et surtout aller brûler une flopée de cierges à la Bonne Mère pour que son groupe soit épargné par les blessures.
Pour le troisième larron à la course au podium, l’AS Monaco, l’activité a été assez calme.
Dans le sens des arrivés, à signaler seulement la signature du (très) jeune espoir italien Pellegri pour la modique somme de 25 millions d’euros. Ce joueur au physique atypique pour son âge s’inscrit dans la politique de trading des dirigeants monégasques.
Dans le sens des départs, le club s’est séparé définitivement de Guido Carillo (Southampton) qui ne s’est jamais imposé sur le Rocher et a prêté deux de ses recrues estivales pour qu’elles obtiennent un temps de jeu que Leonardo Jardim ne pouvait leur octroyer : Kongolo à Huddersfield et Meité à Bordeaux.
Coté parisien, malgré les impératifs fixés par le fair play financier, la vague de départ annoncée a été famélique. Seul Lucas est parti rejoindre son ancien coéquipier dans le Nord de Londres à Totthenam en permettant au club de la capitale de renflouer les caisses de 28 millions d’euros. Ce move win-win a été suivi par une vague de prêts de jeunes espoirs. Citons pêle-mêle : Gorgen à l’AZ Alkmaar, Diaby à Crotone et Descamps à Tours.
Il faudra donc au PSG obligatoirement trouver avant le 30 juin 2016 environ 45 millions d’euros pour ne pas être sanctionné par l’UEFA. Antero Henrique devra trouver un point de chute à divers joueurs. Les favoris au départ sont connus : Guedes, Di Maria, Pastore et dans une moindre mesure Kurzawa, Berchiche et Meunier (qui ne va pas accepter longtemps son faible temps de jeu).
Au rayon des arrivés, Unai Emery pourra maintenant composer avec Lassana Diarra arrivé libre d’Abu Dhabi pour signer dans son autre club de cœur (sic). Une fois ses aptitudes physiques retrouvées, il devrait se partager avec Motta et Lo Celso le rôle de sentinelle dans l’entrejeu.
Ci-dessous vous retrouverez un bulletin de note du mercato des vingt clubs qui composent notre Ligue 1 adorée.
Crédits photos : AFP PHOTO / PATRICK HERTZOG