Que faut-il espérer de la Ligue 1 en 2018-2019?

Après une saison pleine de rebondissements (si ce n’est pour le titre de champion), la Ligue 1 Conforama 2017-2018 vient de refermer ses portes. À l’aube d’une nouvelle saison, quels espoirs peuvent nourrir les aficionados du football français?

La 38ème journée a donc achevé de clôturer un marathon de Ligue 1 débuté en août 2017. Le Paris Saint-Germain est champion, Monaco et Lyon vont en Ligue des champions sans passer par d’éventuels barrages, l’OM et Rennes seront potentiellement rejoints par Bordeaux en phase de groupe d’Europa League tandis que Metz et Troyes vont directement en Ligue 2.

Cette année fut aussi celle d’une évolution notable du niveau du championnat. À titre d’exemple, l’OM de 2009-2010 fut champion avec 76 points, celui de 2017-2018, avec 77 points, finit 4ème. Cependant, si les plus grands clubs français ont haussé leur niveau, ils ont aussi creusé un écart conséquent avec leurs poursuivants, ce qui n’est pas signe d’une progression pour tous, donc. Voir des Girondins accrocher l’Europe avec une saison aussi médiocre peut laisser circonspect. En bas, on peut rester sceptiques devant des clubs comme Metz, Caen ou Troyes qui semblent n’avoir d’autre objectif ad vitam aeternam que le maintien en Ligue 1. Au milieu, Montpellier ne semble guère plus ambitieux.

Soit. La fin du bal sonne aussi la fin d’une année de souffrance ou d’espoirs pour certains. Il s’agira ici d’aborder la question des espoirs nés de la saison très fraîchement achevée avant, plus tard, d’aborder ceux nés du mercato d’été.

Pour le Paris Saint-Germain, c’est bis repetita, bonnet blanc et blanc bonnet, bref, les saisons se suivent et se ressemblent toutes. Paris rafle tout en France, Paris échoue en Europe. Au moins, ils ont pu récupérer le trône hexagonal au nez et à la barbe de Monaco. Avec le départ d’Unai Emery, les espoirs parisiens devraient surtout être concentrés sur son successeur, Thomas Tuchel, adepte d’une discipline de fer et d’un jeu léché. Le mercato devrait être suspendu à la sanction infligée au club par les instances européennes mais on peut espérer de nombreux départs (Kurzawa en tête, possiblement Areola ou Trapp, Pastore, Draxler, Di Maria). Pour le rayon arrivées, elles ne devraient pas être nombreuses, en tout cas pas en attaque. Un arrière gauche, un arrière droit, un gardien (Buffon ?) et un milieu défensif sont espérés. Sportivement parlant, les Rouge et Bleu espèrent, enfin, décrocher le Saint Graal européen.

Monaco et Lyon : destins croisés

Monaco ne devrait pas vendre drastiquement cet été, après le relatif échec de cette saison (et surtout l’absence de hausse de la valeur marchande des joueurs achetés il y a peu). Thomas Lemar, le flop Ghezzal voire Radamel Falcao pourraient s’en aller. Rayon arrivées, absolument aucune certitude. Sportivement, un podium et un quart de Ligue des Champions devraient suffire à satisfaire dirigeants et supporters d’un club qui, décidément, ne fait toujours pas de vagues.

Pour l’OL, c’est plutôt la vente de Nabil Fekir qui devrait impulser un mercato de qualité, les caisses étant conséquemment remplies par la qualification directe en Ligue des Champions. Côté arrivées, le club a déjà enregistré celles de Terrier et Dubois. Un peu plus d’expérience paraît probable pour un mercato qui ne devrait cependant pas voir de folies notables. Sportivement, l’OL est à un tournant. Les supporters sont exténués par la direction sportive du club ces dernières années, exténués par le maintien de Bruno Génésio, exténués par les frasques de leur président Aulas. Un podium devrait pourtant suffire à combler un décidément moins ambitieux ténor du football français. Sur la scène européenne, sortir de la phase de poules semble la seule réelle ambition.

Pour l’Olympique de Marseille, cette saison est celle des déceptions entremêlées d’espoirs. Le club s’est échoué à la 4ème place après avoir lutté pendant 38 journées pour le podium, tout en perdant une finale inespérée d’Europa League. Cet été pourrait marquer un tournant pour l’OM Champions Project. Le club ne dispose pas de nombreuses fortes valeurs marchandes mais devra probablement vendre, de par la sanction à venir de l’UEFA. Zambo Anguissa, Rémy Cabella, Rolando, Bédimo, Doria, Hubocan et Sertic devraient tenter de renflouer les caisses du club. Côté arrivées, il n’existe absolument aucune certitude sur la capacité du club à investir cet été. Les carences sont pourtant nombreuses et un arrière gauche, un défenseur central, un milieu défensif, un ailier gauche et un buteur sont à espérer. Sportivement, il s’agira pour l’OM de confirmer ou de décevoir. Soit l’OM est redevenu grand et se battra de nouveau pour la Ligue des Champions – voire plus si affinités – soit l’OM se contentera d’être un bon club, sans plus.

Les seconds couteaux dans l’incertitude

Pour l’AS Saint-Etienne, la deuxième partie de saison a nourri de nombreux espoirs mais tout autant d’incertitudes. Le potentiel rachat du club entraîne avec lui la question du retour au premier plan de Sainté. On observera avec attention le sort des recrues hivernales, M’Vila en tête, mais aussi celui du coach, Gasset. Un mercato de qualité paraît cependant nécessaire à renforcer un effectif qui demeure bien trop moyen.

Pour les Girondins, c’est un destin assez similaire, à ceci près qu’il y a une garantie de départ, celle de Malcom, pour aucune garantie d’arrivée. Le rachat du club ne semble plus être à l’ordre du jour – et c’est tant mieux, vu le faible capital de ceux qui avaient été évoqués – et les ambitions toujours pas de sortie. Gustavo Poyet devrait opter pour un groupe plus restreint mais plus combattif.

À Nantes, le départ de Ranieri et de Dubois laisse place à de sempiternelles incertitudes. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne.

Plus intéressant : le cas du LOSC. Après une saison absolument catastrophique ponctuée par une 17ème place des familles, trois coachs, 72 mises à l’écart, on s’interroge sur le devenir du club. On se questionne tout d’abord sur le maintien du LOSC en L1 puisqu’il demeure sous l’épée de Damoclès de la rétrogradation administrative décidée par la DCNG. On s’interroge ensuite sur les départs, tant du coach, du directeur sportif, de l’actionnaire, que des joueurs. On s’interroge enfin, sur les arrivées. Gerard Lopez l’a affirmé, le budget sera conséquent et le club devrait, enfin, miser sur un peu d’expérience. Quoi qu’il arrive, Lille sera à un tournant cet été. L’ambition de cette saison, les cinq premières places, a été un retentissant échec. L’an prochain, l’ambition devrait être la même, à Lille de ne pas échouer deux fois.

On jettera un vrai coup d’oeil aux ambitions des deux promus, Reims et Nîmes, auteurs d’une fantastique saison de Ligue 2 et pour lesquels il s’agira avant tout de conserver leurs meilleurs éléments (et notamment le duo Bozok-Alioui pour Nimes).

Ce premier aperçu des espoirs de la Ligue 1 pour la saison à venir se fait avant le mercato d’été, qui s’annonce agité. Il sera temps, si elle désire enfin faire réellement partie du gratin européen, que la France s’impose sur la scène européenne. Cela passe, inévitablement, par une progression du niveau sur la scène nationale. Aux clubs de prouver leur renouveau !

Photo credits : FRANCK FIFE / AFP

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