Paris Saint-Germain, déjà une mini crise ?

Défaits par Rennes dimanche soir (1-2), le Paris Saint-Germain est déjà dans des eaux troubles. À 15 jours de la fin du mercato et avec Neymar toujours dans l’effectif, le PSG est sur la lignée de la fin de saison dernière et semble être une équipe « banale » sans sa star brésilienne.

En début de saison dernière, le Paris Saint-Germain se présentait dans ce championnat l’esprit tranquille. Une quasi-certitude d’être champion en fin de saison tant l’effectif était talentueux : un Kylian Mbappé champion du monde, un Neymar revanchard et un nouveau coach. Oui, Thomas Tuchel, voulu par Doha, est arrivé pour révolutionner le club. Que ce soit sur le terrain mais aussi dans le club lui-même. Le résultat fut sans appel dès le début de saison: 14 matchs de suite victorieux, un record dans ce championnat de France et même dans les cinq grands championnats (si on considère que la Ligue 1 est un grand championnat). Jusqu’au mois de février, l’idylle était parfaite, la calinothérapie battait son plein, le jeu était flamboyant, le PSG réussissait à se qualifier en huitièmes de finale de LDC dans le groupe le plus dur qu’il y ait eu depuis l’arrivée des Qataris… Et en février, patatra ! Une remontada improbable, ou plutôt un come back de la part des babies Red Devils au Parc des Princes. Et depuis…

Depuis ce fameux match, c’est la débandade. Les joueurs ne semblent plus forcement réceptifs à Thomas Tuchel dans la manière de jouer et les résultats s’en ressentent directement. Une défaite en Coupe de la Ligue face à Guingamp, une défaite en finale de la Coupe de France face à Rennes (tiens, tiens !) et donc deux titres de perdus pour le PSG la saison dernière. Une fin de saison complètement ratée de la part du club de la capitale qui, assuré d’être champion en fin de saison, a eu du « mal » (ou pas l’envie, c’est au choix) à terminer ce championnat correctement.

Paris souffre en déplacement

Au retour de cette saison, on s’est tous dit que Paris allait reprendre sa marche en avant et remettre le bleu de chauffe. Une petite victoire dans le Trophée des Champions face à Rennes avec une qualité de jeu qui laissait à désirer, une préparation plutôt mitigée avec des matchs compliqués face à Nuremberg ou encore face à l’Inter… « Ce n’est que la préparation estivale ». Que nenni.

Dès le premier match de la saison au Parc des Princes, le PSG s’est imposé face à Nîmes. Oui, le PSG a joué un match sérieux. Oui, le PSG avait pas mal de joueurs qui étaient rentrés de vacances il y a peu. Oui, il manquait des titulaires indiscutables dans cette équipe. Oui, le PSG a gagné 3-0. Mais sur le pré, cette équipe a été bougée, les latéraux ont été en souffrance et on s’est dit que face à Rennes, ça n’allait pas être la même histoire. On reprend la stat’ avant ce match : 4 défaites sur les 5 derniers déplacements.
Depuis dimanche, c’est 5 défaites sur les 6 derniers. Totalement dominés dans toutes les zones du terrain, les Parisiens ont pris une leçon. Tactiquement, Julian Stéphan et son 3-5-2 ont montré que ce système n’est pas forcément un système défensif même si en France, certains considèrent que jouer à 5 derrière est un dispositif qui permet d’attendre l’adversaire. Mais quand c’est bien utilisé comme par les Rennais dimanche, les latéraux deviennent des rampes de lancement et les trois centraux ont bien plus de responsabilités à la relance.

Côté Paris, c’était clairement le néant tactique. L’excuse de la « fatigue » ou du « manque de joueurs disponibles »… on peut l’entendre mais on a du mal. Parce que oui, individuellement, les joueurs du PSG sont d’une très grande qualité pour certains. La saison dernière, il y avait une mélodie collective. Dimanche, c’était une partition individuelle pour chacun des joueurs présents sur le pré du Roazhon Park. Une créativité invisible, un Mbappé toujours aussi provocateur balle au pied mais qui semble toujours en faire un peu trop, un Di Maria discret et un Draxler qui jouait à cache-cache. Et quand en face on prend la leçon par un jeune homme qui s’appelle Eduardo Camavinga, qui a seulement 16 ans, ça fait peur pour la suite…

Un mercato en suspens

Quand on parle de créativité, on pense tout de suite à Neymar. Pour le moment, il est toujours au club. Pour le moment, il ne joue toujours pas. Leonardo l’a dit, il ne veut pas prendre de risque tant que la situation n’est pas réglée. Donc pour le moment, Paris est perdant dans tous les sens : il se prive de son meilleur joueur. Sur le marché des transferts, malgré le recrutement de joueurs plutôt intéressants dans la rotation avec notamment des joueurs comme Idrissa Gueye, Abdou Diallo, Pablo Sarabia ou encore Ander Herrera, le PSG ne peut toujours pas mettre 100 millions sur un crack. Dans les tribunes, Neymar a été conspué face à Nîmes et le joueur ne s’est toujours pas exprimé publiquement dans cette saga. La réalité est la suivante : si Neymar venait à partir (sauf dans le cas d’un prêt, ce qui semble à l’heure actuelle, quelque chose d’impossible même si cela a été évoqué dans certains médias) le PSG aura une grosse enveloppe pour recruter à des postes clés : un gardien, un latéral droit et un milieu créateur. S’il venait à rester, il faudrait que le board parisien dégraisse son effectif. Chose qui est à l’heure actuelle plus facile à dire qu’à faire. Les émoluments de certains et le confort de la vie parisienne semblent totalement satisfaire des joueurs qui jouent très peu. Et on peut clairement les comprendre. Le cas Neymar est sur toutes les lèvres. Chez les joueurs. Chez le coach. Chez les supporters. Et il prend beaucoup de place. Pour rappel, le crack brésilien sera suspendu pour les trois premiers matchs de Ligue des Champions et ce où qu’il soit. Il serait donc temps pour les Parisiens d’apprendre à jouer sans lui.

Crédit photo: Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

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