Pauleta : un hymne à l’amour rouge et bleu

« J’ai deux amours, mon pays et Paris. Mais à quoi bon le nier, ce qui m’ensorcelle, c’est Paris, Paris tout entier. » Les paroles chantées par Joséphine Baker auraient pu être reprises par Pedro Miguel Pauleta, tant le Portugais a donné pour le club de football de la capitale. Pauleta et Paris, c’est une grande histoire d’amour.

Que les supporters parisiens sèchent leurs larmes. Bien sûr que le départ de Ronaldinho consistera en un regret éternel, mais le meilleur est à venir. Sous-entendu non pas la superpuissance qatarie et ses richesses superficielles, mais un attaquant au grand cœur, dont le talent, le dévouement et l’humilité ont laissé une trace indéfectible au plus profond des fans. Il est amusant de noter que cette description sied à merveille à un avant-centre uruguayen, mais celui dont nous allons parler aujourd’hui fête son anniversaire. Et il est Portugais.

Buteur des grands matchs

Le meilleur joueur de Ligue 1 coûtait 10 millions d’euros en 2003. Pedro Miguel Carreiro Resendes Pauleta vient de remporter le trophée UNFP du meilleur joueur pour la deuxième année consécutive lorsqu’il signe au Paris Saint-Germain. Un exploit que seuls Eden Hazard et Zlatan Ibrahimovic ont su réitérer. Après avoir fait les belles heures des Girondins de Bordeaux, Pauleta déménage au Parc des Princes. Sa nouvelle maison devient rapidement le théâtre d’une scène épique se répétant inlassablement : le Portugais marque et ouvre les bras, rendant hommage au symbole de ses origines, l’aigle des Açores.

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Au-delà du nombre important (109) de buts inscrits par Pedro sous le maillot rouge et bleu, les amoureux de l’attaquant retiennent la qualité, le contexte et l’adversaire de ces buts. Bourreau en chef de l’Olympique de Marseille, le natif de Ponta Delgada est entré dans le cœur des supporters en martyrisant Fabien Barthez. Sa capacité à être décisif dans les coupes consiste en un autre facteur d’adoration. Dès sa première saison à Paris, il inscrit l’unique but de la finale de la Coupe de France contre Châteauroux. Deux ans plus tard, il crucifie Mickaël Landreau d’une magnifique reprise de volée en demi-finale. Enfin, en 2008, pour sa dernière saison, Pauleta marque à tous les matchs de Coupe de la Ligue du PSG (5 matchs), dont la finale remportée face à Lens.

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Classe, élégance et générosité

L’aigle des Açores est une idole. Pris en exemple par tous les gamins des années 2000, il y avait de quoi se réjouir. Humble et exemplaire sur le terrain comme en dehors, qui n’aimerait pas que son fils ressemble à Pauleta, lui qui ne cessait de répéter que « l’important, c’est l’équipe » ? S’il n’a jamais effacé son accent, la simplicité de ses mots et la courtoisie qui s’en dégageaient ont provoqué de nombreux coups de foudre pour les fans de football. Même les extrémistes de la Canebière (le genre qui ne manquait jamais d’insulter un Parisien) devaient reconnaître la classe et l’élégance du buteur tueur. Baby-faced assassin.

Pourtant, son aventure parisienne (et par la même occasion sa carrière) aurait pu mal terminer. Avec un PSG au bord de la relégation et un entraîneur, Paul Le Guen, qui ne misait pas sur lui, Pedro semblait parti pour des adieux malheureux. Néanmoins, la situation du club fut oubliée ce 10 mai 2008. Le PSG reçoit l’AS Saint-Étienne pour le compte de la 37e journée de Ligue 1. Lors de l’entrée des joueurs, un tifo géant fait de rouge et de vert (les couleurs du Portugal) envahit les travées du stade. Oublions le score (1-1) et la lutte pour le maintien. En ce soir de multiplex, Alexandre Ruiz et Canal+ filent au Parc afin de vivre les derniers moments de Pauleta avec les supporters. Quelques déclarations d’amour micro en main, un baiser sur la pelouse et une haie d’honneur de la part des joueurs. Pedro l’a mérité. Les larmes aux yeux, il tire sa révérence devant son public. Il ne manquera pas de leur adresser un dernier clin d’œil au terme du dernier match de Ligue 1 de la saison, avec un t-shirt « Merci aux supporters » sous son maillot.

Les adieux de Pauleta au Parc des Princes.

Il ne fait aucun doute que Pedro Miguel Pauleta n’est pas le meilleur joueur de l’histoire du PSG. Certains considèrent même que ses meilleures années furent girondines. Malgré tout, Pauleta est peut-être le plus grand joueur de l’histoire du Paris Saint-Germain. La différence réside dans l’immatériel. On ne peut mesurer l’âme, la générosité et l’amour à travers des chiffres. L’attaquant Portugais a transcendé le football au sein de la capitale. Le romantisme n’est pas mort, Pauleta est éternel.

Crédits photos : JACQUES DEMARTHON

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J'aime beaucoup le foot. Et Marco Verratti. Surtout Marco Verratti.