Attendu au tournant après son excellente saison 2018/2019, le LOSC se doit de confirmer, et ce après avoir vécu un été mouvementé. Avec un effectif encore une fois bien remanié, le club nordiste va retrouver les joies de la Ligue des champions et par la même occasion tester la solidité de son projet.
Un été mouvementé mais bien négocié
À l’orée de la saison passée, les supporters lillois avaient de quoi être heureux. Contre bien des avis, le LOSC de Christophe Galtier avait réussi à maintenir sa bonne forme de la fin 2018. Portés par un Pépé de gala, les Dogues finissaient l’exercice avec 75 points, accrochant la qualification directe en Ligue des champions. Auréolés par les choix payants qu’ils ont faits ces dernières années, les dirigeants ont eu fort à faire durant l’intersaison. Sans non plus se faire piller, le club a subi la perte de 4 de ses titulaires.
Parmi eux, Nicolas Pépé et Thiago Mendes, qui faisaient jusque-là office de figures de proue du projet “LOSC Unlimited” mis en place par Gérard Lopez à son arrivée au club début 2017. Vendus pour respectivement 80 et 22M€ à Arsenal et à Lyon, les deux joueurs auront eu le mérite d’apporter suffisamment de liquidités pour assurer à leur ancien club de rester sur des bons rails. À leurs côtés sur la liste des départs estivaux, le latéral gauche Youssouf Koné, qui a suivi Thiago Mendes à Lyon, et l’avant-centre Rafael Leão, qui ne sera resté dans les Hauts-de-France qu’une petite année.
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Suite à ces départs, le LOSC ne s’est pas montré timide sur le marché des transferts. Grâce notamment à la grande plus-value faite sur le transfert de Pépé, les dirigeants ont su réinvestir sur de nouveaux paris. Celui qui a fait le plus de bruit est bien évidemment Renato Sanches. En achetant le milieu de terrain portugais pour près de 20M€, le club nordiste tente de relancer un joueur qui était encore considéré comme un des plus grands espoirs européens il y a peu. Il évoluera aux côtés d’un autre transfuge de l’été, Benjamin André. L’occasion pour l’ancien Rennais de franchir un nouveau palier.
Pour consolider un secteur offensif orphelin du deuxième meilleur buteur de Ligue 1 2018/2019, les dirigeants ont misé sur une des étoiles montantes du football turc. Véritable star du côté de Trabzonspor, Yusuf Yazici est désormais très attendu par les supporters lillois. Arrivé cet été sans faire autant de bruit, l’attaquant nigérian Victor Osimhen a lui déjà conquis le public avec son excellent début de saison. Son transfert est d’ailleurs particulièrement représentatif des méthodes utilisées par la cellule de recrutement du LOSC, quand on sait que le club l’a observé à de nombreuses reprises lorsqu’il évoluait à Charleroi. Un gros travail en amont qui pourrait encore une fois s’avérer payant. Seule la plus-value du transfert au moment du départ d’Osimhen nous le dira. Sont également arrivés à Lille cet été : le latéral Domagoj Bradaric, Timothy Weah ou encore le gardien de but et presque homonyme Léo Jardim.
Un calendrier chargé et des interrogations
Depuis maintenant un an, le LOSC fait parler de lui à une plus grande échelle. Disputant la Ligue des champions à nouveau, il va être beaucoup plus compliqué pour le club de rester sous les radars. La saison 2019/2020 sera ainsi un vrai test. Il s’agira de démontrer à l’Europe entière la capacité qu’a cette formation à répondre présent alors que tous ses adversaires ou presque s’en méfient. La difficulté sera de jongler entre les échéances importantes, européennes comme nationales, avec un effectif qui pour sa grande majorité n’a pas ou peu d’expérience en la matière. Le tout sans être déjà carbonisé au moment d’attaquer la deuxième partie de saison.
Nombreuses sont les équipes à s’être brûlé les ailes après une très bonne saison en championnat mais n’ayant pas le coffre nécessaire pour figurer honorablement sur plusieurs tableaux. Si les moyens et la situation ne sont absolument pas comparables, le MHSC (champion en 2012) pourrait attester ce constat. Le début de saison en Ligue 1 des Lillois est plutôt mitigé, avec 6 points en 4 rencontres, mais c’est l’indiscipline qui leur a principalement coûté des points plus qu’un réel souci de niveau. Il va cependant être impératif que les nouveaux joueurs trouvent tous leur place dans l’effectif, afin de donner une nouvelle dimension à l’équipe.
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Côté Ligue des champions, le tirage a été “clément” avec le LOSC. Situés dans le chapeau 4, les hommes de Christophe Galtier auraient pu tomber sur un groupe bien pire que celui constitué de Chelsea, de l’Ajax Amsterdam, et du Valencia CF. L’Ajax fait figure d’épouvantail et semble l’équipe la plus difficile à manœuvrer du groupe. Demi-finalistes l’année passée, les Amstellodamois pourraient aller chercher la première place. Derrière eux, Valence semble fort, mais l’éternelle irrégularité des “Che” les dessert légèrement. Les Blues de Chelsea alternent jusque-là cette saison le bon et le médiocre, il serait donc très risqué de pronostiquer l’issue de leur campagne européenne dès aujourd’hui. Il est bien compliqué d’imaginer le niveau exact du club lillois face à ces formations habituées des joutes européennes. Toutes les issues sont donc envisageables, même si la qualification en 1/8ème de finale semble utopique à ce moment de la saison.
Côté terrain, la progression des joueurs faisant déjà partie intégrante de l’effectif sera à surveiller. Celle de Jonathan Ikoné notamment, lui qui a brillamment réussi ses débuts avec l’équipe de France. L’autre Jonathan, Bamba, pourrait également surfer sur la saison passée pour franchir un cap. Pour continuer sur sa bonne dynamique, le LOSC aura cette année tout à prouver. De bons résultats pourraient augurer un ancrage définitif du club parmi les cadors français, mais un échec à se maintenir à ce niveau pourrait porter un coup dont il sera compliqué de se relever…
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